Question de Mme LUBIN Monique (Landes - SER) publiée le 07/12/2023
Mme Monique Lubin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'aggravation de la situation de pénurie des enseignants sur l'ensemble du territoire.
Selon une enquête du principal syndicat d'enseignants dans les collèges et lycées, SNES-FSU, il manquait au moins un professeur dans 48 % des établissements au moment de la rentrée scolaire. La crise du recrutement est un phénomène qui s'accentue avec, en 2023, plus de 3 100 postes non pourvus aux concours enseignants. En effet, la clôture des inscriptions, initialement prévue au 9 novembre 2023, a été prolongée d'un mois, pour la deuxième année consécutive. La pénurie est inégale, et les territoires ruraux sont durement touchés.
Plus précisément, sur la situation dans le département des Landes, elle a été alertée de la situation désespérée d'un collège landais. Alors qu'un professeur de français, en arrêt maladie depuis la rentrée de septembre 2023, n'a pas été remplacé, la direction de l'établissement a adressé aux parents d'élèves un message surréaliste, révélateur de la détresse du corps enseignant. En effet, dans l'attente du recrutement d'un remplaçant, les élèves sont invités à poursuivre l'apprentissage du programme en autonomie, au moyen de l'achat de nouvelles ressources pédagogiques et du suivi de cours complémentaires en visionnant des vidéos publiés sur des plateformes en ligne. La situation s'avère d'autant plus irréelle qu'elle n'a pu être résolue qu'à la suite d'une interpellation directe de M. le ministre de l'éducation nationale sur les réseaux par le syndicat d'enseignants SNES-FSU de l'Académie de Bordeaux. À ce jour, le rectorat a annoncé l'arrivée d'un remplaçant. Pour les victimes de cet abandon, élèves et corps enseignant, c'est la double peine.
Ainsi, malgré la mise en oeuvre du pacte enseignant annoncée par M. le ministre de l'éducation nationale au moment de la rentrée scolaire, cette illustration flagrante démontre que les mesures annoncées sont insuffisantes pour lutter contre la crise du recrutement. Déjà, lors de la visite du Président de la République, en date du mardi 4 septembre 2023, au collège Daniel-Argote d'Orthez, les syndicats ont souhaité l'interroger, en vain, sur les propositions ambitieuses : la reconnaissance institutionnelle des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) dont la mission absolument nécessaire à l'inclusion sociale doit se traduire par un véritable statut de fonctionnaire, les revalorisations salariales au niveau des pays de l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ou encore la lutte contre le harcèlement scolaire. Elle lui demande ce qu'il en est de sa promesse de porter « un enseignant devant chaque élève » dès la rentrée.
En ce sens, elle l'interroge sur les mesures envisagées pour mettre fin aux pénuries chroniques d'enseignants dans le secondaire et lui demande quelles mesures il envisage pour lutter contre les pénuries chroniques d'enseignants dans le secondaire.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale
La question est caduque
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