Question de Mme MARGATÉ Marianne (Seine-et-Marne - CRCE-K) publiée le 14/12/2023
Mme Marianne Margaté attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les graves insuffisances du prochain plan régional de santé Ile-de-France (PRS IDF) concernant le département de la Seine-et-Marne.
Dès 2008 le conseil départemental des retraites et personnes âgées (CODERPA) avait alerté sur la désertification médicale de ce département véritablement sinistré en matière de santé publique. A défaut d'avoir entendu cette alerte ce département qui compte de plus en plus d'habitants est classé 96ème sur 101 départements en matière de densité de médecins toutes spécialités confondues. En ce qui concerne le nombre de généralistes par rapport à la population la Seine-et-Marne est même le 99ème département sur 101 ! Lorsqu'en dix ans la densité des médecins en France s'accroît de 19 pour 100 000 habitants elle recule de 14 en Seine-et-Marne ! Pour que les Seine-et-Marnais aient la même offre de soins que l'ensemble des Français, laquelle est loin d'être suffisante, il faudrait 4 608 médecins généralistes ou spécialistes et non 2 858 comme c'est le cas actuellement. Sans parler des besoins spécifiques en gériatrie, en pédopsychiatrie et de l'insuffisance voire de l'inexistence des unités de soins palliatifs. Le résultat de ce désastre sanitaire est que la Seine-et-Marne, est l'un des trois départements présentant la plus faible espérance de vie chez les hommes comme chez les femmes avec la Seine-Saint-Denis et le Val-d'Oise. De plus la Seine-et-Marne ne compte aujourd'hui pas de centre hospitalier universitaire sur son territoire pour couvrir une population qui continue d'augmenter. Face à cette situation préoccupante les mesures proposées par le PRS IDF, même si quelques-unes d'entre elles vont dans le bon sens, ne sont absolument pas à la hauteur. Pire il prévoit des reculs comme la restriction de l'offre en structures mobiles d'urgence et de réanimation (SMUR) en particulier sur le volet pédiatrique alors que le département a une natalité qui demeure importante.
Pour toutes ces raisons elle lui demande ce qu'il compte faire en vue d'un plan d'urgence global de santé partant des besoins et mettant en oeuvre les cotisations sociales ainsi que les moyens nécessaires pour permettre notamment aux populations de départements particulièrement sinistrés comme la Seine-et-Marne d'atteindre un niveau de santé publique suffisant. Elle lui demande également de prendre les mesures nécessaires en vue de la mise place d'un centre hospitalier universitaire (CHU) dans le département de la Seine-et-Marne qui compte près de 1,5 millions d'habitants et représente la moitié de la surface de l'Ile-de-France. Elle lui demande en outre que l'État déploie d'urgence tous les moyens appropriés en vue d'améliorer l'organisation ainsi que la pérennisation des centres de santé existants. Elle lui demande enfin que l'État favorise l'ouverture tout comme le développement de nouveaux centres de santé polyvalents, notamment dans des zones en difficulté, et ce en cohérence avec les déclarations du directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France.
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Transmise au Ministère de la santé et de l'accès aux soins
La question est caduque
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