Question de M. ZIANE Adel (Seine-Saint-Denis - SER) publiée le 21/12/2023
M. Adel Ziane interpelle M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les dégradations des conditions de travail tant pour les élèves de terminale que pour la communauté éducative, en raison du volume du programme de sciences économiques et sociales (SES).
Il a été sollicité par un collectif d'enseignants en sciences économiques et sociales (SES) du lycée Blaise Cendrars de Sevran, situé dans son département de Seine-Saint-Denis. Ceux-ci expriment leurs inquiétudes quant aux conditions de travail détériorées en SES, imputables à la pression accrue liée à une « course au bac » et à un programme jugé excessivement chargé.
En revenant sur un des aspects les plus problématiques de la réforme du lycée, grâce au retour des écrits de spécialité du baccalauréat en juin, le Ministre a annoncé que les candidats seraient évalués sur l'intégralité des programmes d'enseignement. Cette décision semble négliger les demandes d'allègements de programmes, indispensables pour préparer adéquatement les élèves à l'examen et à l'enseignement supérieur. Cela notamment en SES, deuxième spécialité la plus suivie à l'échelle nationale.
En effet, contrairement à l'année précédente où sept chapitres devaient être traités jusqu'à fin mars, cette année, les enseignants de SES sont confrontés à l'obligation de couvrir douze chapitres d'ici mi-juin, représentant ainsi une augmentation plus que significative pour deux mois et demi de cours supplémentaires.
De plus, cette charge de travail accrue est combinée à la préparation du « grand oral » sans temps dédié.
Les enseignants alertent sur le fait que cette augmentation du programme limite leurs capacités d'approfondissement et de remédiation, compromettant ainsi la réduction des inégalités d'apprentissage, particulièrement dans des classes comptant jusqu'à trente-cinq élèves.
Dès lors, les enseignants, dans leur engagement à bien faire leur métier, sont confrontés à un dilemme impossible. Ils doivent choisir entre enseigner coûte que coûte ces douze chapitres, au risque de sacrifier la qualité de l'enseignement, ou enseigner de manière approfondie tout en laissant des chapitres non traités, compromettant possiblement la préparation des élèves à l'examen.
Ainsi, il souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre pour prendre en compte la réalité du terrain et répondre à cette préoccupation légitime des enseignants, des élèves et de leurs parents. Le programme de SES pour les terminales doit être ajusté au volume d'heures de cours dont disposent les enseignants.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 14/03/2024
Le programme de l'enseignement de spécialité sciences économiques et sociales (SES) du baccalauréat général n'a pas connu d'évolution depuis sa publication en 2019 (BOENJS spécial n° 1 du 22 janvier 2019 et BOENJS spécial n° 8 du 25 juillet 2019). Il définit les connaissances et compétences que les élèves doivent avoir acquises à la fin de leur année de terminale en vue, notamment, de répondre aux attendus de l'enseignement supérieur. Il constitue un ensemble cohérent et équilibré conçu pour organiser les apprentissages des élèves sur les deux années du cycle terminal. Jusqu'à la session 2023, un périmètre resserré avait été défini au sein de ce programme, consistant à écarter certains chapitres du champ de l'évaluation de l'épreuve du baccalauréat, pour tenir compte de sa tenue au mois de mars. Les chapitres écartés devaient être étudiés au cours du dernier trimestre de l'année. Avec le report des épreuves au mois de juin, ce resserrement ne se justifie plus. Le format de l'épreuve, pour sa part, demeure le même. Les élèves sont préparés à l'acquisition progressive des concepts, connaissances et compétences évalués tout au long des trois années de lycée. Cet enseignement de spécialité s'inscrit en effet dans un continuum avec l'enseignement commun suivi en seconde, dans une logique d'approfondissement et de diversification des thèmes abordés. S'agissant des compétences et savoir-faire attendus, beaucoup sont d'ailleurs transversaux, et partagés avec des disciplines et enseignements de spécialités connexes, dans lesquels les élèves les travaillent également. Le report de l'épreuve terminale en juin offre l'opportunité aux élèves de renforcer leur préparation grâce à une exposition prolongée à des documents et exercices pertinents. Le format rénové du Grand oral permet aux élèves de mieux faire valoir leurs acquis dans l'enseignement de spécialité lors de la première partie de l'épreuve, grâce à une durée de prise de parole plus adaptée à un propos construit et élaboré. Rehausser le niveau d'exigence et d'ambition pour tous les élèves : tel est l'enjeu de la reconquête du mois de juin et du choc des savoirs, au coeur du projet pour l'École de la République.
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