Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 03/10/2024
M. Laurent Burgoa attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques sur l'avenir de la Camargue.
En effet, confrontée à la hausse du niveau de la mer et à une salinité des sols toujours plus forte, la Camargue telle que nous la connaissons est fortement menacée. Si cette dernière est souvent connue pour ses flamants roses, ce sont plusieurs espèces végétales et animales qui risquent aujourd'hui de disparaitre ainsi que des pans entiers de notre patrimoine historique et économique : élevages de taureaux et de chevaux, sel, vins, riziculture. Nous ne pouvons-nous résoudre à voir les marais salants s'assécher d'autant que des ouvrages existent et nécessitent un réel entretien.
Aucun passionné de cet environnement fragile ne peut admettre qu'il soit aujourd'hui l'objet d'une politique de repli et de renoncement face aux enjeux du changement climatique. Cette Camargue est le fruit de l'action aménageuse de l'homme ; elle est vivante, riche de sa biodiversité et doit être protégée.
Face à la menace croissante que représentent la hausse du niveau de la mer et l'augmentation de la salinité des sols pour la Camargue, mettant en péril sa biodiversité unique et ses écosystèmes, il lui demande de lui préciser les mesures que son ministère envisage pour renforcer les ouvrages de protection nécessaires à la préservation de ce territoire exceptionnel, afin de garantir la survie de ses espèces végétales et animales ainsi que la pérennité des activités économiques et culturelles qui y sont établies depuis des générations.
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Réponse du Ministère délégué auprès de la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques, chargé de l'énergie publiée le 23/10/2024
Réponse apportée en séance publique le 22/10/2024
M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, auteur de la question n° 028, adressée à Mme la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
M. Laurent Burgoa. Madame la ministre, j'appelle votre attention sur l'avenir de la Camargue, territoire d'exception aujourd'hui gravement menacé.
Confrontée à la hausse du niveau de la mer et à l'augmentation constante de la salinité de ses sols, cette région riche d'une biodiversité unique se trouve en danger.
Si la Camargue est souvent connue pour ses emblématiques flamants roses, de nombreuses espèces végétales et animales risquent de disparaître, ainsi que des pans entiers de notre patrimoine historique et économique. Les activités humaines ancestrales comme l'élevage de taureaux et de chevaux, la production de sel, la riziculture et la viticulture, qui ont façonné cette région, se trouvent aujourd'hui en péril.
Les marais salants au coeur de cet écosystème fragile risquent de s'assécher si rien n'est fait. Pourtant, des ouvrages de protection existent ; ils ne demandent qu'à être entretenus et renforcés pour préserver cette terre si précieuse.
Pour les passionnés et défenseurs de cet environnement unique, il est impensable d'accepter qu'il soit l'objet d'une politique de repli et de renoncement face aux enjeux du changement climatique. La Camargue est le fruit de l'action humaine ; elle est vivante, riche, et doit absolument être protégée.
Madame la ministre, pourriez-vous préciser quelles actions concrètes votre ministère de tutelle envisage pour renforcer les ouvrages de protection, garantir la préservation de ce territoire exceptionnel et assurer non seulement la survie de ses espèces végétales et animales, mais aussi la pérennité des activités économiques et culturelles qui y prospèrent depuis des générations ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Olga Givernet, ministre déléguée auprès de la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques, chargée de l'énergie. Monsieur le sénateur Laurent Burgoa, face à l'érosion côtière et à la montée du niveau de la mer, l'adaptation des territoires littoraux au changement climatique constitue un enjeu majeur, auquel le Gouvernement est très attentif.
En avril dernier, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a contribué aux réflexions du Gouvernement et du Comité national du trait de côte en évaluant les biens concernés à court, à moyen et à long terme.
Les aménagements historiques de la Camargue ont permis de fixer le trait de côte au XXe siècle. Pourtant, seulement la moitié des enrochements ont démontré leur efficacité. Monsieur le sénateur, vous avez évoqué le besoin d'une attention particulière à ceux-ci, mais il faut rappeler que, dans certains cas, la réalisation d'ouvrages de protection a accentué latéralement le phénomène d'érosion côtière.
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte actuellement en cours de révision préconise l'abandon des logiques de lutte contre la mer, au profit d'une gestion respectueuse de la biodiversité et des phénomènes hydrosédimentaires.
En Camargue, le syndicat mixte interrégional d'aménagement des digues du delta du Rhône et de la mer élabore actuellement une stratégie interrégionale qui traitera des aléas d'érosion et de submersion. Un programme d'action sera ainsi décliné dans le prochain plan littoral.
C'est dans ce cadre d'une stratégie locale de gestion intégrée de la bande côtière que doivent être étudiées les différentes options d'adaptation au changement climatique. Les collectivités territoriales sont d'ailleurs déjà prêtes à faire évoluer leur politique d'aménagement, comme au Grau-du-Roi.
Aussi, les services de l'État du Gard ont travaillé sur la salinité des sols à partir d'une alerte émise par les viticulteurs en 2021. Ce sujet est d'ailleurs traité dans un rapport sur l'avenir de la Camargue publié en 2022.
En outre, le parc naturel régional de Camargue et l'État ont lancé une démarche participative pour élaborer une feuille de route avec l'objectif de faire face aux défis liés au sel et au changement climatique.
Enfin, le 9 avril 2024, un séminaire intitulé Construire l'avenir de la Camargue avec le sel ? a débouché sur la définition de neuf axes de travail et de plus de trente actions concrètes. La mise en oeuvre de ces dernières, qui a commencé, se poursuivra jusqu'en 2026.
Monsieur le sénateur, je vous invite à suivre l'ensemble des actions menées et à échanger vos informations avec le Gouvernement, pour que nous puissions mettre l'accent sur la protection et la gestion des zones humides, ainsi que le prévoit la charte du parc naturel régional de Camargue.
M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour la réplique.
M. Laurent Burgoa. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse : il faudra bien sûr associer les élus locaux, indispensables à ces partenariats.
Il serait bon, dans un département producteur d'huile d'olive, que le Gouvernement mette de l'huile dans les rouages du Conservatoire du littoral, dont certains membres actifs ne sont pas les plus facilitateurs en la matière...
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