Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 03/10/2024
M. Laurent Burgoa attire l'attention de M. le ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur les conséquences de la nouvelle programmation des matchs de Ligue 2 de football.
En effet, depuis plusieurs saisons, la Ligue de football professionnel (LFP) a entrepris des initiatives pour améliorer l'affluence dans les stades de football considérant que c'est dans ces lieux que naît l'engouement populaire, bénéfique tant pour les joueurs que pour l'ensemble des supporters, qu'ils soient présents physiquement au stade ou qu'ils suivent les rencontres à la télévision.
Pour atteindre cet objectif, un dialogue constructif avec les associations de supporters a été mis en place, ainsi que des réflexions sur l'amélioration de l'accessibilité et de l'animation des stades. Mais c'est surtout par un aménagement judicieux des horaires que des records d'affluence ont été atteints dans les stades de Ligue 1 et de Ligue 2 ces deux dernières saisons.
C'est dans cet esprit que la LFP avait annoncé que les rencontres de Ligue 2 se tiendraient désormais le week-end, facilitant ainsi la venue des supporters, tant à domicile qu'à l'extérieur.
Cependant, à quelques jours du début de la nouvelle saison, la LFP et BeInSports viennent d'annoncer une modification du calendrier, stipulant que les rencontres se dérouleraient principalement les vendredis et lundis soirs. Cette décision découlant a priori de BeInSports et d'une opération de sponsoring.
Cette volte-face constitue une trahison des supporters travaillant en semaine, plus ou moins loin de leur domicile, et qui se sont abonnés en pensant que les matchs se tiendraient uniquement le week-end. Ce changement va également à l'encontre de l'objectif initial en risquant de fragiliser les stades.
Il lui rappelle que la LFP, en tant que délégataire de service public, a des responsabilités envers les citoyens et lui demande d'intervenir afin de revenir sur cette décision inacceptable, qui non seulement pénalise les supporters mais porte également atteinte à l'esprit du football en France.
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Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 12/12/2024
Depuis le début de la saison 2024-2025 du championnat de France de football de Ligue 2, certains supporters ont exprimé un mécontement quant à la décision de la Ligue de football professionnel (LFP), prise en lien avec l'acquéreur des droits d'exploitation audiovisuelle de cette compétition, beIN SPORTS France, d'organiser le vendredi soir la majeure partie des rencontres de ce championnat (à l'orgine sept sur neuf matchs par journée, les deux autres étant décalées au samedi soir et au lundi soir). L'incompréhension principale des supporters, outre les considérations organisationnelles importantes, réside dans le fait que cette décision ait été annoncée tardivement par la LFP et que, depuis 2020, la majeure partie des rencontres de la Ligue 2 était organisée le samedi soir. Sur ce dernier point, il convient néanmoins de rappeler qu'historiquement, avant la pandémie Covid-19, ces rencontres étaient très majoritairement organisées le vendredi soir, à l'instar d'autres compétitions telles que le championnat de France de rugby professionnel de Pro D2 ou encore le championnat de National 1 (Football). Ce changement d'organisation du calendrier de la Ligue 2 est venu répondre à une demande formulée par beIN Sports France, seul éditeur de service audiovisuel à avoir répondu à l'appel à candidatures pour l'acquisition des droits de la Ligue 2, pour un montant estimé à 40 Meuros/saison. Cette demande a été justifiée par la stratégie éditoriale et les obligations d'exposition liées à la détention des droits détenus par cet acteur pour d'autres championnats étrangers de football, dont les rencontres se déroulent le samedi. Suite à ce mécontentement, des échanges entre la LFP, beIN Sports et des représentants de supporters ont abouti, au mois de septembre, au déplacement d'un match supplémentaire du vendredi au samedi. Le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative salue cette avancée qui, si elle ne répond pas entièrement à la problématique doit poser les bases d'un dialogue serein que nous souhaitons poursuivre. D'autres rencontres du lundi soir ont par ailleurs d'ores et déjà été décalées au samedi soir, suite à ce dialogue entre le ministère, le diffuseur et la LFP. Cette avancée a néanmoins été considérée comme insuffisante par l'Association nationale des supporters, qui invoque, à l'appui de sa demande de retour de la majorité des rencontres au samedi, une plus grande difficulté pour les supporters à se déplacer le vendredi. Pour autant, à ce stade, les données d'affluence des enceintes de Ligue 2 depuis le début de la saison témoignent d'un taux de remplissage de 55 %, légèrement en hausse au regard de la saison précédente et d'autant plus notable qu'un club comme l'AS Saint-Etienne, doté d'une forte base de supporters, ne dispute plus ce championnat. Bien qu'inégales d'un match et d'une journée à l'autre, ces affluences ne permettent ainsi pas d'affirmer une tendance à la baisse du remplissage des stades le vendredi, d'autant que les matchs les plus générateurs d'audience demeurent programmés le samedi. Afin d'identifier des voies et moyens de convergence entre les positions des différents acteurs respectueuses des intérêts de tous, l'ensemble des parties prenantes (LFP, beIN Sports France et l'Association nationale des Supporters) a été entendu au ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative. Il leur a été demandé de poursuivre le dialogue, dans un cadre respectueux et apaisé, afin d'envisager des solutions constructives d'amélioration, notamment dès la saison prochaine. Deux conditions semblent néanmoins nécessaires à la poursuite des échanges. D'une part, aucune action de violence et d'intimidation de la part de supporters contre le diffuseur ne doit être admise, soutenue ou excusée : la violence et l'intimidation ne peuvent avoir leur place dans les stades et constituer un mode de revendication. D'autre part, les intérêts de l'ensemble des supporters doivent être pris en compte : si le vendredi peut être une contrainte pour ceux d'entre eux qui se déplacent pour suivre leur équipe de coeur, d'autres se disent satisfaits de cette modification. Il s'agit de dialoguer de façon objective auprès de l'ensemble des acteurs du football (supporters, joueurs, entraineurs, clubs, collectivités, acteurs économiques territoriaux, diffuseurs et LFP) afin d'opter pour une solution qui puisse satisfaire le plus grand nombre. Conformément à son engagement le ministre réunira l'Instance Nationale du Supportérisme le 12 décembre afin de poursuivre les travaux engagés et maintenir un dialogue constant avec l'instance.
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