Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 03/10/2024
M. Laurent Burgoa demande à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères un soutien suite à l'attaque dévastatrice perpétrée le 8 juillet 2024 contre l'hôpital national spécialisé pour enfants Okhmadyt.
En effet, cette attaque a gravement endommagé le centre cardiaque pédiatrique ukrainien (CCPU), le rendant actuellement inutilisable et mettant en danger la vie d'innombrables enfants qui dépendent de ses services vitaux.
Le CCPU est un établissement essentiel en Ukraine, dispensant des soins cardiaques critiques à des patients de tout le pays.
Le jour de l'attaque, des opérations étaient en cours dans les quatre salles de chirurgie. Les dommages causés au CCPU sont considérables : trois des quatre blocs opératoires ont été gravement endommagés, les rendant inexploitables ; l'ensemble du bloc opératoire est complètement inutilisable ; des équipements médicaux ultramodernes, essentiels aux soins et au traitement des jeunes patients, ont été détruits ; les services d'hospitalisation ont subi des dommages importants et ne sont plus utilisables ; le service de radiologie et la salle de stérilisation sont également hors service.
Avant l'attaque, le CCPU était considéré comme l'un des meilleurs centres de cardiologie pédiatrique d'Europe, reconnu pour son excellence. Il accueillait 25 000 patients par an et réalisait 4 000 opérations cardiaques chaque année. Un grand nombre de ces interventions concernaient des nouveau-nés âgés de quelques heures seulement. Dans tous les cas, les chirurgies étaient critiques pour la survie de ces enfants. De manière remarquable, le centre a maintenu un taux de mortalité inférieur à 1 % pendant les opérations, ce qui témoigne de ses normes élevées et de la compétence de son personnel médical. Même malgré la guerre en cours en Ukraine, le centre a continué à opérer jusqu'à 600 enfants étrangers par an, démontrant son rôle important et sa réputation dans le domaine des soins cardiaques pédiatriques à l'échelle mondiale.
Depuis l'attaque au missile du 8 juillet, les médecins du CCPU se trouvent sans environnement adéquat pour sauver des milliers d'enfants. Bien que les patients en cours de traitement aient été temporairement relocalisés dans la branche adulte du centre cardiaque, cette solution est loin d'être idéale. L'établissement adulte manque d'équipements et d'espace pédiatriques pour répondre aux besoins des jeunes patients. Par conséquent, le nombre d'opérations a drastiquement diminué, empêchant de nombreux enfants de bénéficier d'interventions vitales en temps opportun.
De plus, le déplacement de personnel médical qualifié représente un grave risque. Sans installations pour exercer leur profession, ils pourraient chercher des opportunités ailleurs, y compris en dehors de l'Europe.
Chaque année, entre 4 500 et 6 000 enfants nés en Ukraine présentent des malformations cardiaques et nécessitent des interventions chirurgicales. Le CCPU a joué un rôle essentiel dans la fourniture de ces services critiques. La situation actuelle met tous ces enfants en danger, soulignant l'urgence de rétablir les opérations du centre.
Étant donné ces circonstances dramatiques, il lui demande de soutenir une aide d'urgence et des fonds de reconstruction au CCPU.
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 05/12/2024
L'hôpital pour enfants Okhmadyt de Kiev a été touché par une frappe russe le 8 juillet dernier, faisant de nombreuses victimes et endommageant de nombreuses structures situées sur le même site, dont le Centre cardiaque pédiatrique ukrainien. Depuis le début de la guerre d'agression conduite par la Russie, la France condamne avec la plus grande fermeté les frappes de missiles russes perpétrées contre des objectifs civils en Ukraine. Ces actes barbares visant directement et volontairement un hôpital pour enfants sont à ajouter à la liste des crimes de guerre dont la Russie devra rendre compte. Depuis le 24 février 2022, la France est mobilisée pour aider la population ukrainienne à faire face aux conséquences tragiques de la guerre. L'aide humanitaire française se porte ainsi à plus de 430 millions d'euros, à travers des contributions aux organisations internationales et non gouvernementales. Ainsi, à la suite de la frappe du 8 juillet, l'UNICEF, financée à hauteur de 23,2 millions d'euros par la France depuis le début de l'invasion russe, a réagi immédiatement en fournissant notamment des kits d'urgence ainsi qu'une assistance matérielle aux familles devant évacuer. L'ensemble des acteurs français est mobilisé. L'hôpital Necker a notamment participé à l'évacuation sanitaire vers la France d'enfants atteints de cancer. Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères (MEAE) apporte déjà un soutien global et de long terme au secteur de la santé ukrainien, afin de permettre le maintien de l'efficacité de la prise en charge des enfants malades sur tout le territoire. Son centre de crise et de soutien finance également le projet APPUI, mis en oeuvre par Expertise France à hauteur de 16 millions d'euros, pour la réhabilitation d'établissements de santé et la fourniture de matériel médical spécialisé, dont du matériel pédiatrique. La mobilisation de la France et des services du MEAE se poursuivra en faveur de l'Ukraine et du peuple ukrainien.
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