Question de Mme SOUYRIS Anne (Paris - GEST) publiée le 03/10/2024

Mme Anne Souyris interroge Mme la ministre de l'éducation nationale à propos du projet de réforme de la formation du métier d'enseignant et des mesures complémentaires pour améliorer les conditions de travail des enseignants.
Selon le ministère de l'éducation nationale, plus de 3 100 postes n'ont pas été pourvus à l'issue des concours de recrutement externes publics de 2023. Malgré l'attente des résultats définitifs à l'été du concours 2024, les premiers résultats de l'admissibilité au CAPES externe commencent déjà à entrevoir un nombre de postes vacants similaire à 2024.
Pour endiguer cette crise, le Président de la République annonçait le recrutement de professeurs des écoles à bac + 3 dès la session 2025 au lieu de bac + 5, ainsi que leur formation en master dans des écoles normales supérieures du professorat. La dernière année pourra se dérouler à moitié en salle de classe.
Le statut de stagiaire-fonctionnaire fait craindre d'une part, que les étudiants à bac +3 seront utilisés pour endiguer le manque d'enseignants et sans un contrôle adéquat d'un professionnel, comme c'est le cas pour les externes et internes des hôpitaux publics et, d'autre part, la baisse de formation théorique, donc de niveau des enseignants. Si cette réforme se veut attractive pour les jeunes étudiants, elle est cependant insuffisante au vu du manque de candidats, dû en grande partie à la dévalorisation du métier d'enseignant, notamment du fait de leurs conditions de travail, du peu de considération dont leurs diagnostics et propositions font l'objet, et de leur faible rémunération.
En effet, les enquêtes Pisa montrent année après année que les meilleurs résultats en termes de lutte contre les inégalités sociales par l'éducation se trouvent dans les pays où les enseignants ont des rôles reconnus en termes d'innovation et de pédagogie, et ne sont pas considérés comme de simples agents d'exécution.
Elle lui demande comment se déroulera concrètement l'encadrement en stage des élèves-fonctionnaires des écoles normales supérieures du professorat et quelles seront les mesures complémentaires mises en place pour améliorer le statut des enseignants, leurs conditions d'exercice et de rémunération.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 30/10/2025

Le projet de réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants vise à renforcer l'attractivité du métier d'enseignant en formant des étudiants dès le baccalauréat et en assurant une montée en compétences sur un continuum de formation universitaire à travers, une licence dédiée au professorat des écoles pour les étudiants se destinant à enseigner dans le premier degré, des masters rénovés, dédiés aux métiers de l'enseignement et de l'éducation. Ainsi, à partir de 2026, sera mise en place une entrée progressive dans le métier avec des périodes de présence effective en école pendant les trois années de licence. Postérieurement au concours positionné à bac +3, cette immersion sera poursuivie en prenant différentes formes en master 1 et master 2. Durant le master 1, les lauréats du concours bénéficieront du statut d'élève-fonctionnaire puis en master 2, de celui de fonctionnaire-stagiaire. L'année de master 2 prévoira notamment une mise en responsabilité en école ou établissement de 18 semaines. Pour ce stage, les étudiants bénéficieront d'un accompagnement individualisé à travers un tutorat, visant à les accompagner sur le terrain dans leur entrée dans le métier. Le continuum de formation ainsi construit garantira aux étudiants à la fois de réelles perspectives de réussite aux concours et l'acquisition de solides compétences dans le cadre d'un cursus universitaire dédié aux métiers de l'enseignement et de l'éducation.

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