Question de Mme RICHARD Olivia (Français établis hors de France - UC) publiée le 03/10/2024

Mme Olivia Richard attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les échanges étudiants pour les jeunes Français au Royaume-Uni. Depuis février 2020 et la sortie définitive de l'Union européenne du Royaume-Uni, le pays ne fait plus partie du programme Erasmus+. Les inscriptions d'étudiants français dans des universités britanniques se font donc de gré à gré, incluant souvent le paiement des frais d'inscription. Outre les inégalités socio-économiques que cela induit, le nombre total d'étudiants en échange universitaire franco-britannique a drastiquement chuté (de 12 000 à 8 000 entre 2016 et 2021), malgré les efforts nourris de la France et de ses services consulaires. Dans la réponse apportée à une question écrite (n°07798 - 16e législature), il est précisé qu'un «premier bilan ne pourra être tiré qu'après la rentrée universitaire 2023-2024, à compter de laquelle une tendance post-Brexit et post-pandémie pourra se dégager». Elle souhaiterait savoir si ce bilan a été réalisé et quels en sont les enseignements.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 05/12/2024

En 2022/2023 (les statistiques pour la rentrée 2023/2024 ne sont pas encore disponibles), 758 860 étudiants internationaux étaient inscrits dans l'enseignement supérieur britannique, soit une augmentation de 12% par rapport à l'année 2021/2022. Les chiffres de la mobilité extra-européenne (+19,5% entre 2021/2022 et 2022/2023) ont compensé la baisse constatée du nombre des étudiants européens. L'étude du Higher Education Student Statistics: UK publiée le 8 août 2024 indique que les 10 pays de l'Union européenne retenus ont enregistré une baisse de leur mobilité étudiante vers le Royaume-Uni. Les étudiants européens inscrits dans une université britannique pour l'année 2022/2023 étaient au nombre de 95 505, soit une diminution de 20% par rapport à 2021/2022 et de 37% par rapport à 2020/2021. Concernant les étudiants français, ils étaient 10 305 à étudier au Royaume-Uni en 2022/2023, soit une baisse de 13,2% rapportée à 2021/2022, et de 26% par rapport à 2018-2019. L'évolution française est à relativiser au regard des évolutions d'autres pays européens : -37% pour l'Italie par rapport à 2018-2019, -40% pour l'Allemagne par rapport à 2018-2019. La France est, après l'Irlande, le pays qui a connu la baisse la plus limitée entre 2022/2023 et 2022/2021. En 2022/2023, les étudiants français représentent le premier contingent d'étudiants européens au Royaume-Uni, devant l'Irlande, l'Italie et l'Espagne. Concernant la mobilité de court-terme via Erasmus+, les étudiants français ont toujours la possibilité d'obtenir une bourse pour étudier au Royaume-Uni. En effet, les établissements d'enseignement supérieur français peuvent dédier 20% de leur subvention Erasmus+ au « soutien des mobilités vers d'autres destinations ». Le montant de la bourse allouée atteint dans ce cas-ci 700 euros par mois. En 2019, 10 661 étudiants français avaient choisi le Royaume-Uni comme destination d'études Erasmus+, soit 10,23% de l'ensemble des français partis en mobilité. En 2023, ce sont 1 857 étudiants français qui sont partis au Royaume-Uni munis de ce financement, soit 1,26% de l'ensemble des Français partis en mobilité. Le British Council a publié en juin 2024 une étude sur la perception du Royaume-Uni comme destination d'études auprès d'étudiants de 6 pays européens, dont la France. Cette étude révèle une attitude positive envers le Royaume-Uni, notamment chez les étudiants français. L'étude note toutefois que le Royaume-Uni perd du terrain face à ses compétiteurs sur les perceptions relatives à l'entrée dans le pays et le visa, mais aussi sur le coût de la vie quotidienne et du logement. Nous nous efforçons, tant au niveau bilatéral, qu'au niveau européen de trouver des solutions pour renforcer les échanges d'étudiants avec le Royaume-Uni dans un cadre désormais plus contraint.

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