Question de Mme BRULIN Céline (Seine-Maritime - CRCE-K) publiée le 03/10/2024
Mme Céline Brulin attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt sur la tuberculose bovine en Normandie, ainsi que les mesures prises pour y faire face qui impactent directement les producteurs normands de lait en appellation d'origine protégée (AOP).
La conservation du statut « indemne » est fondamentale. Celui-ci ne peut être obtenu que si la prévalence annuelle des troupeaux infectés est inférieure à 0,1 %. Or, en 2023, un taux de 0,07 % a été atteint.
Les préfets de l'Orne et du Calvados ont signé une feuille de route entre organisations professionnelles agricoles (OPA), départements et fédérations de chasse afin d'éradiquer cette maladie, mais cet objectif est difficile à atteindre dans les conditions actuelles. C'est pourquoi elle tient notamment à alerter sur l'importance de la prise de mesures rapides et concrètes.
Des propositions d'actions ont été élaborées par les différents acteurs de la filière afin de limiter l'impact dévastateur de la gestion actuelle de cette zoonose.
Au niveau local, il est important de réduire le délai d'attente entre les premiers prélèvements et la réception du statut final de l'élevage. Aujourd'hui le délai d'attente est compris entre 15 jours et 2 mois, en raison notamment du prélèvement sanguin qui n'est pas analysé dans le département concerné. La durée d'attente conduit à la perte importante de lait. La zone de prophylaxie concerne aujourd'hui dans la filière AOP Normandie environ 50 000 000L de lait. Aussi est-il nécessaire de mettre en oeuvre des moyens humains et financiers afin que les analyses soient effectuées dans des laboratoires de proximité.
Au niveau national, l'État doit faire évoluer sa procédure en ne plaçant un élevage sous arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) que lorsqu'il arrive à l'étape d'abattage des animaux. Aujourd'hui, les pertes de lait et de temps ne sont pas négligeables. En effet, le test de l'intradermo-tuberculination (IDC) ne s'avère pas suffisamment fiable. Cela implique de réaliser une nouvelle série de tests pour confirmer ou modifier le diagnostic. À noter que moins de 1 % des animaux détectés douteux à l'IDC sont en réalité positifs à la tuberculose bovine.
Par ailleurs, elle demande au Gouvernement d'orienter ses travaux vers la mise au point d'un test plus fiable sur animaux vivants pour éviter des abattages et pertes de lait inutiles.
Au niveau national également, il est indispensable de fournir un service d'accompagnement conséquent pour répondre aux interrogations des producteurs tout au long du processus de mise en APMS. Par ailleurs, lorsque l'élevage obtient le statut « indemne » à la fin de la procédure de prophylaxie, la levée de l'APMS doit être annoncée immédiatement pour ne pas continuer à pénaliser la filière.
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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt.
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