Question de M. PAUL Philippe (Finistère - Les Républicains-R) publiée le 03/10/2024

M. Philippe Paul attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt sur la nécessaire défense de la filière française de production de l'échalote traditionnelle. Cette filière se heurte à une concurrence particulièrement déloyale en provenance des Pays-Bas. Depuis de nombreuses années, ce pays continue à procéder à l'inscription de variétés de semis sous l'appellation « échalote » bien que ces variétés ne puissent prétendre à cette appellation puisqu'elles ne sont pas conformes au protocole de l'office communautaire des variétés végétales. Commercialisés sous le nom d'échalote, ces semis, pourtant proches de l'oignon, bénéficient de sa notoriété tout en induisant le consommateur en erreur. Cette situation, qui n'a que trop duré, met en péril notre filière nationale qui, il n'est pas inutile de le rappeler, emploie 3 000 personnes principalement en Bretagne et en Pays de la Loire. L'échalote traditionnelle, élément apprécié de la cuisine française par ses qualités gustatives et dont la culture exige un réel savoir-faire, doit être protégée et soutenue. Aussi, il lui demande de prendre les initiatives nécessaires pour mettre enfin un terme aux pratiques de concurrence déloyale constatées de longue date au sein de l'Union européenne, singulièrement en provenance des Pays-Bas.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire


Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 01/05/2025

Un différend oppose depuis la fin des années 1990 les producteurs d'échalotes français et néerlandais sur la question de la distinction entre oignons et échalotes. Si ces deux groupes correspondent à des usages culinaires distincts et à une valorisation commerciale différente, ils appartiennent à une même espèce botanique. Historiquement, l'échalote était caractérisée par une reproduction végétative alors que l'oignon était reproduit par semences. Toutefois, des travaux de sélectionneurs néerlandais ont permis le développement de variétés d'échalote de semis, ce qui a entraîné une certaine ambiguïté dans la classification des groupes. Concernant spécifiquement la problématique des variétés Innovator et Davidor, une décision du 7 juin 2024 de la Commission européenne a précisé que les semences de ces variétés ne pouvaient plus être commercialisées, conduisant à l'arrêt de la production agricole. Ces deux variétés doivent faire l'objet d'un nouvel examen au champ pour l'inscription au catalogue, ce qui pourrait prendre deux ans. Il pourrait s'avérer que ces variétés soient classées in fine comme oignon et non comme échalote. Une décision de la Commission européenne de mars 2025 a par ailleurs précisé que ces variétés disposent d'un délai d'écoulement des semences jusqu'en juin 2026, en tant que semences d'échalote, pour l'ensemble du territoire européen. Il est essentiel de protéger les producteurs d'échalotes, mais également les consommateurs de toute tromperie sur l'origine des produits. Par ailleurs, le Gouvernement est particulièrement attaché à la défense des spécificités des échalotes traditionnelles. À ce titre, le ministère chargé de l'agriculture soutient la volonté de l'association « Collectif de l'échalote traditionnelle de Bretagne » de déposer une demande de reconnaissance de l'indication géographique protégée « Échalote de Bretagne », qui sera étudiée par les instances de l'institut national de l'origine et de la qualité (INAO).

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