Question de M. VAYSSOUZE-FAURE Jean-Marc (Lot - SER) publiée le 10/10/2024

M. Jean-Marc Vayssouze-Faure attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la nécessité de conforter l'attractivité de la profession infirmière dans un contexte de complexification de l'accès aux soins et de pression sur notre système de santé.

À l'heure où certains élus locaux déplorent la fermeture de cabinets infirmiers dans leur commune en raison du non-remplacement de départs en retraite, où les infirmières et infirmiers sont de plus en plus nombreux à déplorer une perte d'attractivité de leur profession en lien avec des conditions de travail dégradées et où 10 % des élèves infirmiers abandonnent leurs études dès la première année, la revalorisation de cette profession à la hauteur de son engagement quotidien, au plus près des patients et sur l'ensemble de notre territoire, revêt un caractère urgent.

Rappelant le rôle pivot de ces personnels de santé qui représentent la première profession libérale en France et dont le dévouement permet le maintien à domicile des patients, la continuité des soins dans nos territoires ruraux et l'égalité de l'accès aux soins, il souhaiterait connaître les modalités selon lesquelles le Gouvernement entend s'engager en faveur du confortement de l'attractivité de ce métier et ainsi anticiper les besoins infirmiers pour faire face au vieillissement de la population et à la hausse des maladies chroniques.

Il souhaiterait plus particulièrement connaître les perspectives susceptibles d'être envisagées par le Gouvernement en faveur d'une revalorisation de la brique de base de la tarification des soins infirmiers, inchangée depuis 2009, et d'une réévaluation du forfait de frais kilométriques dans un contexte d'inflation et de hausse des prix du carburant.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 26/06/2025

Les infirmiers jouent un rôle essentiel dans notre système de soins, en particulier auprès des patients les plus fragiles, grâce à la prise en charge à domicile des patients dépendants. Plusieurs mesures conventionnelles ont été adoptées au cours des dernières années pour mieux valoriser cet engagement des infirmières et infirmiers libéraux. L'avenant n° 8 de la convention nationale, entré en vigueur en janvier 2022, a prévu un doublement sur la période 2020 à 2024 du budget consacré au bilan soins infirmiers, dédié à la prise en charge des patients dépendants, avec un montant de 217 millions d'euros par an contre 122 millions d'euros prévus initialement. Par ailleurs, pour tenir compte de l'impact de l'inflation sur les frais de déplacement auxquels les infirmiers libéraux doivent faire face, en raison de l'importance des prises en charge à domicile, l'avenant n° 10, signé le 16 juin 2023, a prévu une augmentation de 10% de l'indemnité forfaitaire de déplacement à compter du 28 janvier 2024. Enfin, l'Assurance maladie a lancé au printemps 2024 une série de groupes de travail avec les organisations représentatives visant, notamment, à réduire les indus grâce à la clarification et à l'harmonisation des processus de prescription et de facturation. Par ailleurs, le rôle des infirmières et infirmiers dans l'organisation des soins sur le territoire et la transformation du système de santé se renforce depuis plusieurs années en raison de l'évolution de leurs compétences : reconnaissance de leur rôle en matière de prise en charge des plaies et de soins non programmés par la loi du 19 mai 2023, renforcement de leurs compétences vaccinales par le décret du 8 août 2023, création du statut d'infirmier-référent par la loi du 27 décembre 2023. En outre, de nombreux protocoles de coopération ont été créés pour ces professionnels (44 des 57 protocoles de coopération nationaux existants concernent les infirmiers, et 41 des 60 protocoles locaux). C'est aussi dans cette perspective que le ministre de la santé et de la prévention a lancé en mai 2023 un chantier d'ampleur pour repenser le métier d'infirmier autour de trois axes : les compétences, la formation et les carrières. Ce chantier a abouti à la proposition de loi sur le métier d'infirmier, en cours d'examen au Parlement et qui se traduira par une liste des soins rénovée dans son architecture et son contenu. Aussi, le ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins a mandaté le directeur général de la caisse nationale de l'Assurance maladie, dans une lettre de cadrage le 20 mai dernier, pour ouvrir des négociations conventionnelles entre l'Assurance maladie et les organisations représentatives des infirmiers libéraux avant l'été 2025. Ces négociations auront vocation, d'une part, à répondre aux enjeux d'attractivité et de revalorisation du métier et, d'autre part, à donner corps, pour l'exercice de ville, à l'évolution majeure pour la profession que constitue la refonte du métier infirmier. La loi infirmière, adoptée par le parlement, reconnait les compétences des infirmiers, inscrit pour la première fois une définition du métier, structuré autour de 5 grandes missions et ouvre l'accès à la consultation infirmière dans un cadre déterminé. C'est une avancée majeure pour la profession qui reconnait sa place dans le système de santé.

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