Question de Mme ROMAGNY Anne-Sophie (Marne - UC) publiée le 24/10/2024

Mme Anne-Sophie Romagny interroge Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur le soutien à la production de paracétamol en France.

Un médicament à base de paracétamol 100 % français suppose à la fois la production du médicament en France, mais aussi la production française du principe actif, qui lui est largement produit en Asie.

Depuis 2020, en partenariat avec le groupe Seqens, Sanofi puis avec la start-up IPSOFPHENE, UPSA investit dans la réintégration d'une filière complète du paracétamol en France, notamment via le développement d'un procédé de synthèse en continu du paracétamol. L'objectif est clair et ambitieux : la production 100 % française du principe actif - le paracétamol.

Or, produire en France aura a priori un impact sur les coûts de production comparativement à des pays à bas salaires et à faible protection sociale. Ce surcoût est inéluctable si l'on souhaite le renforcement de la souveraineté sanitaire française.

Certains fabricants regrettent que la politique des prix appliquée par la France ne soit pas totalement en phase avec cette volonté de relocalisation. Le prix d'une boîte de médicaments 8g à base de paracétamol s'établit à 2,18 euros en pharmacie - dont 0,76 euros qui revient au fabricant. Ce prix ne prend malheureusement pas en compte l'empreinte territoriale, participant ainsi à la dévalorisation et à la baisse d'attractivité de la production française des médicaments à base de paracétamol pour les industriels.

Cette situation risque de menacer la capacité des entreprises françaises productrices de paracétamol à poursuivre la relocalisation de la production du médicament et de son principe actif en France et in fine, pourrait fragiliser à court ou moyen terme la stratégie de reconquête de notre industrie pharmaceutique.
Elle demande à la ministre ce que le Gouvernement compte mettre en oeuvre pour que des acteurs industriels, fabriquant 100% du paracétamol en France, puissent continuer à produire de manière pérenne en France et ainsi assurer notre souveraineté sanitaire.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique


Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique publiée le 03/07/2025

Le renforcement de la souveraineté sanitaire de notre pays est une priorité, en particulier en ce qui concerne l'approvisionnement en médicaments essentiels. En ce sens, le plan de relance mis en place en 2020 a permis de déployer des actions concrètes afin de renforcer nos capacités de production, notamment en matière de traitements contre la Covid-19. Cette initiative a été pérennisée via plusieurs dispositifs, parmi lesquels la Stratégie d'accélération maladies infectieuses émergentes et menaces NRBC (lancée en 2021). Pour mieux prévenir et préparer les crises sanitaires futures, celle-ci couvre un large spectre allant de la recherche fondamentale au soutien à l'industrialisation. De surcroît, l'annonce faite par le président de la République en 2023 du lancement d'un plan de relocalisation des médicaments essentiels ainsi que du financement de sept projets en faveur du renforcement de la production, a marqué une étape tout à fait déterminante. Dans cette perspective, le paracétamol a fait l'objet d'un important soutien de l'État. Sur le levier de l'offre, un accompagnement substantiel a été apporté à la production de son principe actif en France, jusqu'alors entièrement fabriqué en dehors de l'Europe. Ce soutien s'est concrétisé notamment par le financement du projet d'implantation d'usine mené par Seqens dans le cadre du plan de relance. En cours de construction à Roussillon, le site adoptera un procédé de production chimique en flux continu, permettant une capacité de production à même d'approvisionner 50 % du marché européen. Au niveau régional, un soutien a également été apporté au projet porté par IPSOFPHENE. Ce projet, qui repose sur des travaux de recherche et développement, poursuit l'industrialisation d'un nouveau procédé de production du paracétamol, contribuant à la diversification et à la sécurisation de son approvisionnement. En parallèle, sur le levier de la demande, un moratoire a été instauré depuis 2020 sur la baisse du prix du paracétamol, et ce dans le but de viabiliser la production nationale. Ces initiatives traduisent en somme la détermination du Gouvernement à accompagner tous les acteurs engagés et innovants de l'industrie pharmaceutique, au service de la souveraineté sanitaire de notre pays.

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