Question de Mme NOËL Sylviane (Haute-Savoie - Les Républicains) publiée le 31/10/2024

Mme Sylviane Noël attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale sur les difficultés que rencontrent les élèves de lycée, de CAP ou de BTS dans leur recherche de stage au cours de leur cursus pourtant obligatoire.

Nous sommes tous conscients que les stages constituent un élément essentiel du parcours de l'élève, que cela soit lorsqu'il s'agit pour lui de la découverte des métiers et du monde de l'entreprise, ou de sa certification à l'issue de ses années de formation professionnelle.

Pourtant, en dépit de la création en 2023 de nombreux dispositifs à l'image du bureau des entreprises dans les lycées professionnels, de la plateforme « un jeune, une solution » ou encore du Pacte avec les enseignants pour pouvoir effectuer des missions complémentaires et renforcer l'accompagnement des élèves, trouver un stage relève toujours du parcours du combattant. Les jeunes sont même parfois obligés de quitter leur établissement, faute d'avoir décroché leur stage !

Au 31 décembre 2023, 1 021 500 apprentis étaient inscrits dans un centre de formation en France. Cela correspond à une augmentation de 7 % par rapport à 2022 mais quel est le chiffre des élèves qui n'ont pas décroché leur apprentissage faute de stage ?

Force est de constater que les outils et les efforts mise en place par l'État pour renforcer et réduire les inégalités en matière d'accès aux stages ou aux périodes de formation en milieu professionnel ne suffisent malheureusement pas à enrayer ce phénomène inquiétant.

En effet, les obstacles à trouver un stage restent multiples : le manque de temps et d'investissement d'un certain nombre d'entreprises, sur un sujet qui devrait apparaître comme un enjeu citoyen et collectif, l'accompagnement parfois insuffisant de l'éducation nationale ou même l'absence de lien entre les établissements et le monde économique, ainsi que la discrimination qui perdure dans certains cas.

Convaincue que l'apprentissage mérite d'être reconnu à sa juste valeur comme une voie de passion, d'excellence et d'avenir, pour les jeunes et les entreprises, elle souhaiterais savoir quelles mesures le Gouvernement compte prendre rapidement en leur faveur pour les aider à trouver plus facilement leurs stage.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 29/05/2025

Il convient de distinguer les stages en seconde générale et technologique ou encore au collège qui sont des stages d'observation, de courte durée ; les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) des lycéens professionnels qui sont des périodes plus longues de formation en milieu professionnel mais sont organisées en séquences de quelques semaines ; et les formations en entreprise mises en oeuvre au titre de l'apprentissage qui recouvrent des temps longs de travail et de formation encadrés par un contrat d'alternance et font l'objet d'une rémunération de l'entreprise. Ainsi les postes occupés et les activités conduites ne sont pas les mêmes entre les différents stages et PFMP et temps au titre d'un contrat d'apprentissage, ce qui peut permettre d'avoir au sein d'une même entreprise, des élèves observateurs en stages, des lycéens professionnels qui occupent de vrais postes de travail et acquièrent des compétences « métier » ou encore des apprentis qui travaillent également des compétences métiers mais sur des temps longs et avec un maître d'apprentissage. Les stages, les PFMP et périodes sous contrat d'apprentissage constituent effectivement un élément essentiel du parcours du jeune. L'inégalité de ces jeunes face à la recherche de lieu d'accueil en entreprise existe bien, et cette démarche peut effectivement s'avérer difficile suivant les territoires. Pour autant, il est du ressort de l'École républicaine de réduire ces inégalités et elle y contribue au quotidien, en s'appuyant sur des leviers et des mesures prises. Au sein de l'établissement, le personnel peut davantage investir, dans le cadre de ses missions éducatives et pédagogiques, l'accompagnement des élèves en la matière. La réflexion autour des métiers en tension permet aux établissements de développer des formations directement en lien avec le tissu économique local mieux identifié, facilitant notamment l'implantation des élèves dans ces lieux de stage privilégiés. C'est aussi l'objet du développement des formations courtes et complémentaires. Les bureaux des entreprises, installés dans chaque lycée professionnel, sont dorénavant une porte d'entrée identifiée pour permettre le travail de relations, sourcing et de prospection des entreprises, facilitant ainsi le suivi des périodes de formation en milieu professionnel tant dans ses démarches d'accompagnement des jeunes (trouver un lieu d'accueil, assurer le lien pendant et après la période), d'accompagnement des entreprises (démarche autour de la convention de stage ou de PFMP, liens avec les tuteurs de stage, et les maitres d'apprentissage) et d'accompagnement des équipes pédagogiques et éducatives (animation et coordination des équipes autour de ce suivi). Autour de l'établissement, il s'agit de renforcer l'écosystème autour du lycée professionnel par le biais des mises en réseaux, favorisant les échanges entre les différents acteurs engagés dans les politiques publiques de formation, d'éducation, d'orientation, d'insertion. Les périodes et l'accueil des jeunes en entreprise, sont ainsi discutés lors des réunions de bassins, des comités locaux école-entreprise, des réunions autour des préfets/sous-préfets, régions et départements. Enfin, les banques de stages/lieux d'accueil en entreprise développées par ces collectivités sont, par ailleurs, des outils communiqués aux équipes et aux élèves.

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