Question de Mme BRIANTE GUILLEMONT Sophie (Français établis hors de France - RDSE-R) publiée le 21/11/2024
Mme Sophie Briante Guillemont attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger sur la situation des Français déplacés en Israël. Dès le 8 octobre 2023, les résidents du nord de l'État d'Israël ont été évacués par le gouvernement israélien, à la suite des bombardements du Hezbollah. Au regard de l'évolution de la situation sécuritaire, ils ne peuvent toujours pas revenir chez eux. Parmi ces résidents se trouvent des dizaines de familles françaises. Les autorités consulaires françaises ont réalisé un travail de recensement et d'aide de ces familles, qui n'étaient que partiellement inscrites au registre des Français établis hors de France. Elle aimerait obtenir le bilan de cette opération : savoir combien de personnes ont ainsi été recensées, aidées et combien continuent à être suivies aujourd'hui, et dans quelle mesure. Elle s'interroge également sur leurs conditions de vie actuelles alors qu'elles sont toujours déplacées.
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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger publiée le 04/12/2024
Réponse apportée en séance publique le 03/12/2024
M. le président. La parole est à Mme Sophie Briante Guillemont, auteure de la question n° 220, adressée à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger.
Mme Sophie Briante Guillemont. Madame la ministre, dès le 8 octobre 2023, les résidents du nord de l'État d'Israël ont été évacués par le gouvernement israélien, à la suite des bombardements du Hezbollah. Jusqu'à présent, ils n'ont pas été en mesure de revenir chez eux. Si un cessez-le-feu a enfin pu être prononcé, la situation reste fragile, comme on l'a vu ces derniers jours. Parmi ces résidents se trouvent des centaines de familles françaises.
Nos autorités consulaires ont réalisé un important travail de recensement et de soutien de ces familles, qui n'étaient que partiellement inscrites au registre des Français établis hors de France, ce qui a rendu leur repérage difficile.
Serait-il possible de nous éclairer sur le bilan de cette opération et de savoir combien de personnes ont été recensées ou aidées ? Combien continuent à être suivies aujourd'hui et dans quelle mesure ? Enfin, sur un plan plus politique, quel message adressez-vous aujourd'hui aux Français d'Israël ?
Ces derniers sont, en très grande majorité, à 98 %, franco-israéliens, ce qui est une particularité de cette communauté. Ils se sentent souvent incompris, voire rejetés par leur propre pays, au gré des mouvements de nos différentes lignes diplomatiques.
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Sophie Primas, ministre déléguée auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger. Madame la sénatrice Sophie Briante Guillemont, je vous remercie de votre question. Elle me donne l'occasion de dire clairement aujourd'hui, au nom du Gouvernement, que nous suivons avec énormément d'attention la situation de ces centaines de familles françaises qui résident en Israël et qui sont touchées par la situation sécuritaire. Cela vaut, d'ailleurs, au nord comme au sud du pays.
Ces familles n'ont pas encore pu rentrer chez elles, mais nous espérons que le cessez-le-feu intervenu le 26 novembre entre Israël et le Liban permettra le retour sûr des déplacés.
Vous l'avez dit, nos services consulaires ont réalisé un important travail de recensement de ces familles, qui représentent 5 000 personnes dans le nord d'Israël et 6 000 à la frontière de la bande de Gaza.
Le ministère a immédiatement consenti un effort budgétaire pour les soutenir, d'abord en abondant de 50 000 euros l'enveloppe de secours occasionnel du consulat général à Tel-Aviv. Entre octobre et novembre 2023, 500 familles ont ainsi pu bénéficier d'une aide d'urgence. Le ministère a ensuite accordé des subventions, à hauteur de 20 000 euros, à l'association française de solidarité du nord d'Israël (AFSNI) et au club des Français d'Ashkelon, qui sont eux venus en aide à des centaines de familles.
Nos services ont également été mobilisés pour fournir aux familles, dès octobre 2023, un soutien consulaire et social, ainsi qu'une cellule d'écoute psychologique. Nous avons également affrété quinze vols spéciaux vers la France, en lien avec le centre de crise et de soutien (CDCS), au profit d'environ 3 000 personnes.
Le message du ministère est le suivant : tous peuvent faire appel à leur consulat général, à Tel-Aviv. Nous serons là pour eux et nous demeurons extrêmement attentifs à l'ensemble de leurs besoins en cette période très troublée.
M. le président. La parole est à Mme Sophie Briante Guillemont, pour la réplique.
Mme Sophie Briante Guillemont. Je vous remercie, madame la ministre, de cette réponse précise.
Si j'ai voulu vous poser cette question, c'est parce qu'il me semble important de monter ce que notre pays fait pour ses compatriotes en Israël. En effet, un véritable malaise est en train de s'installer entre les Français d'Israël et la France. Il ne faudrait surtout pas que ce malaise se transforme en rupture.
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