Question de M. COURTIAL Édouard (Oise - UC) publiée le 07/11/2024

M. Édouard Courtial attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale sur le problème des absences non comblées de nombreux professeurs.

La rentrée 2024 fut l'occasion de constater, à nouveau, la pénurie de professeurs qui frappe nos établissements scolaires. Au niveau national, plus de la moitié (56 %) des établissements du second degré pâtit, en cette période de rentrée, du manque d'au moins un professeur. Dans la région picarde, ce taux s'élève à 21 %. L'insuffisance du recrutement s'érige en cause structurelle et traduit une triste réalité, celle de la crise d'attractivité que connaît le métier d'enseignant. En effet, plus de 3 000 enseignants ont manqué à l'appel pour la rentrée 2024, sans compter le nombre de postes vacants des années précédentes. À la question des absences s'ajoute celle des remplacements. La capacité des établissements scolaires à combler les absences semble diminuer au fil des années. Pour ce qui est de la couverture des absences longues, son taux était de 94 % en 2022 tandis qu'il s'élevait à plus de 97 % jusqu'en 2017. L'école primaire ne fait pas exception tant ses difficultés à remplacer, à temps, les professeurs absents se sont accentuées par rapport au milieu des années 2000. Par ailleurs, les déclarations successives de congés maladies à venir ne feront qu'aggraver la situation.

L'envergure nationale du problème appelle une réponse urgente et adaptée de la part du Gouvernement. Il est plus que nécessaire d'agir pour garantir la continuité et la pérennité de la mission républicaine dont l'école et ses acteurs, au premier rang desquels les professeurs, ont à leur charge.

Il lui demande, ainsi, si le Gouvernement compte reprendre dans son intégralité, modifier ou abandonner la réforme de la formation des enseignants, en suspens depuis la dissolution de l'Assemblée nationale. En outre, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'elle entend entreprendre, dans l'immédiat, pour traiter ce problème.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 11/12/2025

Le remplacement des professeurs absents, constitue une priorité du service public de l'éducation nationale. Son efficacité dans les écoles, les collèges et les lycées répond à des objectifs de continuité pédagogique et de garantie de la qualité du service rendu aux élèves et à leur famille. L'ensemble des services du ministère, administration centrale et services déconcentrés (rectorats et direction des services départementaux de l'Éducation nationale) sont pleinement mobilisés afin de répondre le plus rapidement possible aux besoins identifiés dans chaque école et dans chaque établissement. S'agissant plus particulièrement de l'académie d'Amiens, à la mi-novembre le taux d'efficacité du remplacement et de la suppléance de plus de 15 jours (ratio des remplacements assurés par rapport aux besoins) s'élève, pour le 1er degré à 84,5 % pour une moyenne nationale de 79,2 % et pour le 2nd degré à 96,3 % pour une moyenne nationale de 94,3 %, taux qui attestent de la mobilisation de ses équipes pour assurer la continuité du service public. La réforme du recrutement et de la formation initiale des corps enseignants des premier et second degrés (hors professeurs agrégés), des conseillers principaux d'éducation et des maîtres de l'enseignement privé sous contrat du ministère chargé de l'éducation nationale a été officialisée par le Premier ministre et la Ministre d'Etat le 28 mars dernier. Le décret n° 2025-352 du 17 avril 2025 prévoit que les candidats aux concours externes d'accès aux corps précités doivent désormais justifier d'une licence (ou d'un titre ou diplôme de niveau équivalent) au lieu d'un master pour se présenter à ces concours. Après leur réussite au concours, les lauréats titulaires d'une licence bénéficieront d'une formation initiale rémunérée de deux ans. Ils effectueront une première année de formation dans un établissement d'enseignement supérieur en qualité d'élèves fonctionnaires et percevront une rémunération égale à l'indice minimum de traitement de la fonction publique. Ils seront ensuite nommés fonctionnaires stagiaires pour une durée d'un an, en alternant formation théorique et pratique en responsabilité d'une classe. Cette réforme devrait entrer en vigueur à compter de la session 2026 des concours.

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