Question de Mme JOUVE Mireille (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 26/12/2024
Mme Mireille Jouve appelle l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les compétences en mathématiques et en sciences des élèves français.
Le dernier classement de l'Organisation internationale indépendante pour l'évaluation scolaire Timss (Trends in International Mathematics and Science Study) pour l'année 2023, publié le 4 décembre 2024, révèle, une fois encore, que le niveau des élèves français est en dessous de la moyenne des pays européens. En effet, les CM1 français affichent un score de 484 points en mathématiques et de 488 en sciences, alors que la moyenne des pays de l'Union européenne est respectivement de 524 et de 518. La baisse constatée depuis les années 1990 semble stabilisée, mais cache des disparités inquiétantes : les écarts se creusent au profit des garçons et des élèves favorisés. Or, des lacunes importantes dans ces disciplines indispensables ont ensuite des répercussions négatives sur la compétitivité de notre industrie. C'est ce que constate un rapport de la Cour des comptes publié en novembre 2024 et intitulé « 10 ans de politiques publiques en faveur de l'industrie : des résultats encore fragiles ».
En conséquence, elle lui demande quelles solutions elle entend mettre en oeuvre pour améliorer les compétences en mathématiques et en sciences des jeunes Français.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale
Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 20/11/2025
On observe, dans les derniers résultats Timss (Trends in International Mathematics and Science Study), une stabilisation des résultats en mathématiques et en sciences des élèves français, dont on ne peut cependant se satisfaire. Entre 2019 et 2023, l'écart négatif aux autres pays a amené le ministère de l'éducation nationale à agir sur différents points. Depuis 2019, plus de 195 000 enseignants ont été formés dans le cadre du plan mathématiques, soit 81 % des enseignants chargés de classe. L'objectif est de former l'ensemble des professeurs des écoles sur une période de 6 ans, avec une formation annuelle de 30 heures en mathématiques pour un sixième des professeurs des écoles. Ils sont regroupés en groupes de 6 à 8 professeurs appelés constellations et accompagnés par plus de 1 800 formateurs. Les formations sont ancrées sur la pratique de classe et comprennent des visites croisées entre enseignants et des visites conseils des formateurs. Elles s'appuient pour la plupart sur les résultats aux évaluations nationales. Dans le même temps, une formation de fond est dispensée aux formateurs, à la fois sur la méthodologie d'enseignement des mathématiques, sur les gestes et postures efficaces et sur des thématiques transversales. Par ailleurs, les nouveaux programmes de mathématiques pour les cycles 1, 2 et 3, applicables à compter de la rentrée scolaire 2025, sont fondés sur les résultats de la recherche les plus récents et l'analyse des programmes d'enseignement de pays en réussite. Certains objets seront désormais abordés plus tôt dans la scolarité pour permettre à tous les élèves de profiter du temps nécessaire pour comprendre puis automatiser des connaissances et compétences clés. Ces nouveaux programmes s'articulent avec les quatre « guides pour enseigner » déjà publiés par le ministère. La priorité de ces programmes est l'acquisition de connaissances et de savoir-faire indispensables en numération, en calcul et en résolution de problèmes en continuité sur les trois cycles. La réforme de la formation initiale qui s'est mise en place à la rentrée 2025 prévoit également de renforcer les enseignements autour des fondamentaux dès la première année de licence (L1) en s'inscrivant dans un continuum de 8 ans. Au cours de la licence professorat des écoles (LPE), 240 heures seront ainsi dédiées aux mathématiques et 108 heures aux sciences et technologie. L'objectif est de consolider la maîtrise des disciplines enseignées à l'école pour garantir la qualité de la polyvalence du professeur des écoles. Au cours du master, 120 heures d'enseignement sont consacrées aux mathématiques et 40 heures, aux sciences et technologie. Enfin, au cours des trois années suivant la titularisation, un référentiel de formation en cours de finalisation définira des axes de développement professionnel pour mieux former les enseignants débutants sur toutes les compétences inhérentes au métier, y compris celles relatives à l'enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie.
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