Question de M. MÉRILLOU Serge (Dordogne - SER) publiée le 20/02/2025
M. Serge Mérillou attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports au sujet de la situation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT).
Cette ligne souffre depuis plusieurs années d'un manque d'investissements, indispensables à sa modernisation et son bon fonctionnement.
En conséquence, cette desserte ferroviaire est dégradée, avec un parc de locomotives vétuste et insuffisant, des voies mal entretenues, des centres de maintenance qui n'arrivent pas à faire face aux réparations nécessaires, ce qui provoque des suppressions pures et simples d'allers-retours.
Aussi, l'annonce du report de la livraison des 16 rames « Oxygène » de fin 2025 à janvier 2027 et de l'arrêt de toute circulation en journée, pour cause de travaux au nord d'Orléans, pendant plus de six mois à compter d'août 2025, porte encore préjudice aux usagers et aux territoires desservis.
L'association « Urgence ligne POLT », dans une motion adoptée par son assemblée générale du 12 octobre 2024, a formulé des propositions d'amélioration de la desserte à court terme pour compenser le retard de livraison ou la suppression des trains. Parmi elles figurent la commande de rames supplémentaires pour réaliser les 14 allers-retours, la relance du fret ferroviaire, la réduction du temps de trajet Paris-Limoges à 2h40, la limitation des contraintes pour les usagers pendant les travaux, la réduction des tarifs des trajets avant l'arrivée des nouveaux trains.
Il lui demande quelles mesures urgentes le Gouvernement envisage pour rattraper les retards de modernisation de la ligne POLT et de répondre aux attentes légitimes des usagers, en matière de trafic, de confort et de prix.
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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 17/07/2025
Après des années de sous-investissement sur le réseau ferroviaire classique, et notamment la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, les années 2018-2027 voient 2,4 Mdeuros investis dans l'infrastructure (1,9 Mdeuros) et le matériel roulant (près de 500 Meuros). Si les travaux sur l'infrastructure sont gênants pour les personnes souhaitant se déplacer, ils sont indispensables pour améliorer la performance de la ligne et lui garantir une pérennité. Dans ce cadre, SNCF Réseau réalisera une opération de grande envergure de renouvellement des installations au nord d'Orléans, qui a déjà commencé et qui se déroulera dans sa phase principale entre août 2025 et février 2026. Ces interventions massifiées sur le réseau nécessitent une adaptation des différentes dessertes, et notamment de la desserte des trains d'équilibre du territoire (TET). 70 % des trains, et notamment plusieurs desservant le sud de la ligne, seront maintenus, dans des horaires adaptés, de façon à ce que les voyageurs bénéficient toujours d'un accès à Paris pendant cette période. La composition des trains sera renforcée de façon à ce que le nombre de places offertes quotidiennement soit préservé. 28 rames Oxygène ont été commandées pour assurer les dessertes TET sur les axes Paris - Clermont-Ferrand et Paris - Limoges - Toulouse, dont 16 pour celui-ci. Le constructeur CAF, bénéficiaire du marché Oxygène, a été confronté d'une part au contexte de la crise sanitaire et d'autre part aux difficultés générales d'approvisionnement. Il a annoncé en 2024 un retard dans la mise en service des rames, qui s'étalera dorénavant de mars à décembre 2027. Force est de constater que tous les constructeurs ferroviaires affichent aujourd'hui des retards dans la mise en oeuvre de leurs grands contrats de fourniture de trains de voyageurs. Aussi, le ministre des transports et le ministre de l'industrie ont missionné trois experts pour réaliser un audit. Les conclusions de l'expertise sont attendues en juillet 2025, avec l'objectif d'atteindre une amélioration substantielle de la situation d'ici trois ans. Le parc de rames Oxygène commandé permettra en décembre 2027 de créer un aller-retour Paris-Brive supplémentaire, et d'améliorer sensiblement le nombre d'arrêt dans certaines gares et le temps de parcours entre Paris et Limoges, qui passera à 2h52 pour les trains les plus rapides.
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