Question de M. SAVIN Michel (Isère - Les Républicains) publiée le 20/03/2025
Question posée en séance publique le 19/03/2025
M. le président. La parole est à M. Michel Savin, pour le groupe Les Républicains. (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Michel Savin. Monsieur le Premier ministre, le 18 février dernier, le Sénat a adopté, à une forte majorité, la proposition de loi qui prévoit l'interdiction des signes religieux et de l'exercice d'un culte lors des compétitions sportives. À cette occasion, le Gouvernement, par la voix de François-Noël Buffet, a fermement soutenu ce texte, un soutien que vous avez renouvelé hier à l'Assemblée nationale,...
M. Marc-Philippe Daubresse. Très bien !
M. Michel Savin. ... ce dont je vous remercie, car il met un terme à la déplorable cacophonie régnant ces derniers jours au sein de l'exécutif.
Car, oui, la lutte contre l'entrisme religieux est une priorité ! Puisque les actes valent mieux que les paroles, que le temps passe et que le phénomène s'amplifie, monsieur le Premier ministre, ma question sera simple : quand allez-vous inscrire ce texte à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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Réponse du Ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations publiée le 20/03/2025
Réponse apportée en séance publique le 19/03/2025
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Mme Aurore Bergé, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Monsieur le sénateur, je vous remercie tout d'abord d'avoir eu le courage de déposer cette proposition de loi. C'est un texte important (Exclamations ironiques sur les travées des groupes SER et GEST.) pour réaffirmer le principe de laïcité dans notre pays, un principe qui ne souffre évidemment aucune exception.
Nous l'avons dit, il y a bien une ligne et une seule ligne au sein du Gouvernement : le soutien à cette proposition de loi telle qu'elle a été modifiée et adoptée le 18 février dernier au Sénat.
M. Jacques Grosperrin. Et la ministre des sports alors ?
Mme Aurore Bergé, ministre déléguée. Cela signifie que les terrains de sport ne doivent pas favoriser l'entrisme religieux,...
M. Jacques Grosperrin. Très bien !
Mme Aurore Bergé, ministre déléguée. ... l'entrisme islamiste. Sur les terrains de sport, il n'y a qu'un seul maillot, celui de l'équipe ; aucun maillot politique ou religieux ne peut y être admis.
J'en viens à votre question : oui, le Gouvernement inscrira votre proposition de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Il y va de notre responsabilité collective.
Face à une telle tentative d'entrisme, il faut réaffirmer nos valeurs, dire clairement que ce n'est pas nous qui les inversons et qui empêchons la pratique sportive en rappelant fermement le principe de laïcité à l'ensemble de nos concitoyens, mais tous ceux qui imposent aux femmes de porter une tenue différente de la tenue sportive.
La liberté, c'est la laïcité. La laïcité, c'est l'émancipation, notamment celle des femmes ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et INDEP.)
M. Jacques Grosperrin. La gauche est absente sur ce sujet !
M. le président. La parole est à M. Michel Savin, pour la réplique.
M. Michel Savin. Merci, madame la ministre, me voilà enfin rassuré quant à la position du Gouvernement. Je viens d'entendre votre engagement à ce que cette proposition de loi soit inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
À l'inverse de Mmes les ministres des sports et de l'éducation nationale, je rappelle l'urgence qu'il y a à légiférer sur le sujet. Il ne se passe pas un week-end sans qu'un dirigeant de fédération sportive, un président de club, un éducateur, un arbitre, voire les services de police, soient confrontés à cette réalité : le sport est devenu un espace de conquête pour l'islam politique. Une large majorité de ces acteurs souhaitent que l'État instaure un cadre clair pour faire face à cette pression religieuse.
Les signes religieux, comme le voile, n'ont rien à faire dans les compétitions sportives. Lorsqu'on participe à une compétition, on n'a pas besoin de connaître l'appartenance religieuse ou politique de son partenaire ou de son adversaire... Que les femmes qui le portent sur les terrains de sport en aient conscience ou pas, le voile est l'instrument d'un projet politique échafaudé par les architectes d'un islam radical qui se réjouissent de l'aveuglement, de la naïveté, voire de la complicité de bon nombre de dirigeants et d'élus.
Nous sommes face à un véritable enjeu de société. Ce n'est pas au sport ni à la société de s'adapter, mais bien à la religion d'évoluer. C'est la raison pour laquelle, monsieur le Premier ministre, il est urgent d'inscrire cette proposition de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale avec l'appui sans équivoque du Gouvernement. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et INDEP.)
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