Question de M. DEVINAZ Gilbert-Luc (Rhône - SER) publiée le 27/03/2025

M. Gilbert Luc Devinaz interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les négociations de paix en cours dans le conflit russo ukrainien.
Depuis 3 ans, les combats font rage au coeur de l'Europe suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États Unis a marqué un bouleversement sur la scène diplomatique et militaire de ce conflit. Aujourd'hui, les Européens, conscients du retrait des États Unis, ont su prendre des mesures notables pour assurer le soutien militaire de l'Ukraine et plus largement sa propre sécurité. Nonobstant, les voies diplomatiques doivent être inlassablement poursuivies pour trouver une issue garantissant une paix durable, solide en Ukraine et se prémunir de toute nouvelle attaque russe à l'égard de l'Europe.
Aussi, au vu des derniers jours et des négociations dont la France et l'Europe semblent spectatrices, il lui demande quels sont aujourd'hui les moyens diplomatiques mobilisés par la France pour obtenir une paix pérenne et soutenable sans voir les intérêts ukrainiens et européens sacrifiés.

- page 1337


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 29/05/2025

La France est pleinement mobilisée dans la perspective d'obtenir une paix solide et durable en Ukraine, dans le respect des intérêts de sécurité des Ukrainiens et des Européens. Loin d'être spectatrice, elle prend toute sa part dans ce processus, car nos intérêts de sécurité directs sont en jeu. Dans le prolongement de l'initiative lancée par le Président de la République à Paris le 17 février dernier et pour poursuivre la réflexion engagée avec nos partenaires britanniques, la France a organisé un sommet d'une coalition d'États européens volontaires le 27 mars à Paris. Ce sommet visait à dégager des options opérationnelles en soutien des efforts américains pour parvenir à une paix solide et durable. A cet égard, nous demeurons en étroite coordination avec nos partenaires américains et ukrainiens, au premier rang desquels le président Trump et le président Zelensky. L'annonce, le 26 mars par le Président de la République, de 2 milliards d'euros d'aide militaire supplémentaire, qui financeront de nouvelles cessions d'équipements mais également un accroissement de notre coopération en matière satellitaire ou de renseignement, constitue un résultat concret de notre engagement. En suivi de cette réunion, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a été en très étroit contact avec tous les partenaires européens pour poursuivre les échanges. Le 17 avril, le Président de la République a accueilli à Paris, avec le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, une réunion réunissant notamment le Secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, l'envoyé spécial du président Trump Steve Witkoff, le ministre ukrainien des affaires étrangères Andrii Sybiha, ainsi que des représentants européens, afin de discuter des perspectives de paix en Ukraine. Cette séquence a illustré notre volonté partagée de renforcer les efforts diplomatiques en faveur d'une paix juste et durable, dans le respect du droit international et de la souveraineté en Ukraine. Comme l'a rappelé le Président de la République, nous devons fournir des garanties de sécurité solides à l'Ukraine. Ces garanties reposent sur trois axes principaux. La première des garanties de sécurité c'est l'armée ukrainienne : nous poursuivons notre soutien à une armée ukrainienne forte, équipée pour le jour d'après. Ensuite, nous travaillons avec nos partenaires sur le déploiement d'une force de réassurance sur le sol ukrainien. Enfin, notre soutien à l'Ukraine est complémentaire du renforcement de notre propre défense, en accroissant nos capacités et nos investissements dans nos armées. La visite du Président de la République en Ukraine le 10 mai, avec ses homologues britannique, allemand et polonais et à laquelle l'accompagnait le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, confirme cette approche. Dans la continuité des efforts diplomatiques engagés, cette visite a permis de réaffirmer que la priorité immédiate demeurait l'instauration d'un cessez-le-feu complet et inconditionnel pendant 30 jours en Ukraine en étroite coordination et avec le soutien des États-Unis et du président Trump - un engagement déjà accepté par Kyiv et soutenu par l'ensemble de nos partenaires. Il appartient désormais à la Russie d'y adhérer sans conditions ni manoeuvres dilatoires.

- page 2770

Page mise à jour le