Question de Mme MARGATÉ Marianne (Seine-et-Marne - CRCE-K) publiée le 27/03/2025

Mme Marianne Margaté attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie sur les coups durs portés à l'industrie dans le sud de la Seine-et-Marne en général et le territoire de la communauté de communes gâtinais Val-de-Loing en particulier (CCGVL).
L'annonce de Kéraglass (filiale du groupe Saint-Gobain) à Bagneaux-sur-Loing de licencier 77 travailleurs intervient après l'arrêt de la sucrerie de Souppes-sur-Loing avec 109 emplois permanents et 50 saisonniers menacés de licenciement et de la quasi-disparition de l'entreprise fabriquant des articles métalliques ménagers Roulismetal localisée à Souppes-sur-Loing également. Le sud de la Seine-et-Marne est touché de plein fouet par la désindustrialisation avec ses conséquences désastreuses du point de vue économiques et de parcours de vie de nombreuses familles.
Pourtant l'industrie crée non seulement de la valeur dans les produits et services, mais elle crée des emplois bien rémunérés. Les infrastructures de production ont également un impact très positif sur l'emploi en général et la souveraineté économique en particulier.
Face à la nécessité de sauvegarder ces outils essentiels la CCGVL a demandé avec succès la labellisation « Territoire d'Industrie Sud-Seine-et-Marne » avec pour but le maintien et le développement de sites industriels encore présents et de réindustrialiser le territoire. Il est à rappeler que l'État avec le lancement des « Territoires d'industrie » 2023-2027 dit s'engager en faveur de la réindustrialisation du pays à travers la mise en oeuvre de plans d'action portés par les élus et les industriels, accompagnés par l'État, les opérateurs et les régions afin d'accélérer les projets industriels locaux.
Force est de constater qu'il y a loin de la coupe aux lèvres.
Par conséquent elle lui demande ce que l'État compte faire pour mettre en adéquation ses actions avec les objectifs annoncés de réindustrialisation en général et sur les territoire du sud de la Seine-et-Marne en particulier en concertation avec les élus ainsi qu'avec les salariés et leurs représentants.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie publiée le 29/05/2025

Depuis novembre 2023, la communauté de communes Gâtinais Val-de-Loing a rejoint le programme « Territoires d'industrie », et ce en s'associant au Pays de Nemours et au Pays de Montereau, deux EPCI déjà labellisés à l'occasion du « temps I » du programme. Ces trois communautés de communes constituent donc le « Territoire d'industrie » (TI) Sud Seine-et-Marne, et bénéficient dès lors pleinement de l'ensemble des services et des dispositifs offerts par ce programme, aussi bien en matière d'animation, d'ingénierie que de financement. Afin de favoriser la réussite du projet, la collaboration entre les acteurs industriels et locaux est une priorité. En ce sens, le TI Sud Seine-et-Marne est porté par le binôme formé de Monsieur Arnaud Paitel, directeur télécoms France de la société Prysmian, et Madame Valérie Lacroute, présidente de la communauté de communes du pays de Nemours, maire de Nemours et vice-présidente de la région Île-de-France. Par ailleurs, le territoire a également opté pour le co-financement d'un poste de chef de projet afin d'établir et mettre en oeuvre un plan d'action. Ainsi, Monsieur Brieuc Commans a été recruté pour ce poste en avril 2024 et bénéficie d'une subvention de 34 172 euros, soit 70 % du coût total (subvention allouée par l'État en 2024). En outre, dans le cadre de la nouvelle mesure « Territoires d'industrie en transition écologique » mise en place au sein du fonds vert en 2024, le soutien aux investissements productifs a été particulièrement renforcé, notamment à travers le soutien de l'école de production Montereau porte de Paris. Lauréate de ce nouveau dispositif, l'école créée conjointement par la Ville de Montereau, la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Seine-et-Marne ainsi que plusieurs entreprises locales, a donc bénéficié d'une subvention de 399 000 euros. Cette initiative a pour vocation de former des jeunes aux métiers industriels de demain, tels que la chaudronnerie-soudure - et ce en adoptant une pédagogie basée sur des réalisations industrielles concrètes. Soutenue par de nombreux mécènes privés et des financeurs publics, l'école représente un maillon stratégique en faveur du renouveau industriel du Sud Seine-et-Marne, en formant un pont entre le tissu industriel seine-et-marnais, et le tissu social des jeunes en formation dans le bassin d'emploi. De plus, l'école s'engage résolument dans une démarche d'excellence environnementale, visant la certification ISO 14001 par la réhabilitation d'une friche industrielle grâce à l'utilisation de matériaux écologiques. Parallèlement, le plan d'action du « Territoire d'industrie » Sud Seine-et-Marne prévoit plusieurs actions en cours de réalisation. Celles-ci incluent la création d'un comité mensuel des partenaires et financeurs réunissant la banque publique d'investissement (BPI), la Région, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), la Banque des Territoires, la direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS) et la Préfecture, le comité local école-entreprise (CLEE), France Travail, sans oublier la CCI. L'élaboration d'un diagnostic du foncier existant ainsi qu'une étude d'opportunité sur l'autoconsommation collective d'énergie photovoltaïque sur les trois zones industrielles en question sont attendus. Aussi, des rencontres industrielles sont régulièrement organisées au coeur du territoire pour favoriser les échanges et les partenariats. En matière d'ingénierie, bien que le « Territoire d'industrie » ait fait appel à l'agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) en 2024 pour réaliser un diagnostic de territoire, celui-ci a finalement été accompagné par une mission du conseil départemental. Dans tous les cas, la délégation aux Territoires d'industrie reste à disposition pour échanger sur d'éventuels nouveaux besoins en ingénierie. Enfin, la formation des chefs de projet et le partage de bonnes pratiques représentent un axe majeur du programme. En effet, le chef de projet du « Territoire d'industrie » Sud Seine-et-Marne bénéficie du réseau régional et national des chefs de projet, et a notamment été mis en contact avec un chef de projet expérimenté d'Ile-de-France. En novembre 2024, il a d'ailleurs participé au séminaire national des chefs de projet, axé sur l'écologie industrielle et territoriale et animé par deux experts du réseau Synapse de l'ADEME, ainsi qu'aux webinaires mensuels de formation et de partage de bonnes pratiques.

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