Question de M. CANÉVET Michel (Finistère - UC) publiée le 08/05/2025
Question posée en séance publique le 07/05/2025
M. le président. La parole est à M. Michel Canévet, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
M. Michel Canévet. En 2018 et, surtout, en 2020, les gouvernements avaient présenté une stratégie nationale ambitieuse pour l'hydrogène décarboné, voulant faire de la France le leader européen en matière d'hydrogène décarboné et d'énergies renouvelables.
Les objectifs quantitatifs ont été accrus en 2023, et de nombreux acteurs économiques se sont lancés dans la production d'hydrogène décarboné. Je pourrais ainsi évoquer, dans le Finistère, l'entreprise H2X Ecosystems, ou, à l'échelle nationale, Forvia, Symbio ou McPhy, qui ont engagé des travaux de production extrêmement significatifs dans la mobilité, un secteur dans lequel la décarbonation, nous le voyons, est particulièrement difficile.
Le gouvernement allemand vient de présenter l'ambition d'une autoroute hydrogène, investissant environ 19 milliards d'euros. En Espagne et en Suède, l'ambition est de produire de l'hydrogène à des conditions particulièrement compétitives.
Dans notre pays des inquiétudes s'expriment actuellement. En effet, on ne sent pas dans le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie une volonté de soutenir cette filière, qui pourrait pourtant devenir une filière d'excellence pour la France.
Quelle est la position effective du Gouvernement en la matière ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé du tourisme publiée le 08/05/2025
Réponse apportée en séance publique le 07/05/2025
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du tourisme.
Mme Nathalie Delattre, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du tourisme. Monsieur le sénateur Michel Canévet, je vous remercie de votre question, à laquelle je réponds au nom de mon collègue Marc Ferracci.
Comme vous l'avez rappelé, la France s'est dotée en 2020 d'une première stratégie nationale hydrogène, qui a défini des objectifs de développement de l'hydrogène bas-carbone au service des souverainetés énergétique et industrielle de notre territoire.
Cinq ans après son lancement, l'État a soutenu plus de 150 projets concernant l'hydrogène, notamment dans le cadre du plan France 2030. C'est le cas, par exemple, pour l'installation d'usines de production d'hydrogène à Fos-sur-Mer, dans la vallée de la chimie et autour du Havre.
Concrètement, l'application de la stratégie nationale hydrogène, c'est la création de 8 000 emplois directs dans les cinq prochaines années. Si les premiers résultats sont prometteurs, la mise en oeuvre prend du temps et la filière est confrontée à la concurrence internationale et aux avancées rapides d'autres modes de décarbonation.
Cependant, nous devons poursuivre l'innovation et produire notre hydrogène en France. Pour cela, le ministre Ferracci a présenté le 16 avril dernier une révision de la stratégie hydrogène fondée sur quatre nouvelles orientations.
Il s'agit, premièrement, de l'installation d'électrolyseurs, avec 4,5 gigawatts produits pour 2030 et 8 gigawatts pour 2035 ; deuxièmement, de la maîtrise de l'ensemble des équipements de l'hydrogène sur toute la chaîne de valeur ; troisièmement, du déploiement d'infrastructures françaises de transport de l'hydrogène bas-carbone pour connecter les producteurs et les consommateurs ; quatrièmement, de la garantie d'accès aux conditions nécessaires au développement de la filière hydrogène en France, notamment par le volet formation.
Vous le voyez, monsieur le sénateur, l'hydrogène n'est pas passé au second plan dans la stratégie énergétique de l'État. Il répond aux enjeux de décarbonation, de création d'emplois et de souveraineté énergétique. C'est une occasion que nous ne laisserons pas passer. (M. François Patriat applaudit.)
M. le président. La parole est à M. Michel Canévet, pour la réplique.
M. Michel Canévet. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse.
En Bretagne, de nombreux acteurs se sont engagés dans la filière. Il convient de les soutenir. Je suis heureux que le Gouvernement ait réaffirmé à l'instant son ambition de faire de la France un leader en la matière. C'est important, car nous avons connu une production excédentaire d'électricité l'année dernière. Il faudra bien trouver des moyens de stockage, et l'hydrogène en est un.
Soyons donc actifs en faveur de l'hydrogène. (Applaudissements sur les travées du groupe UC. M. Marc Laménie applaudit également.)
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