Question de M. BROSSAT Ian (Paris - CRCE-K) publiée le 08/05/2025

M. Ian Brossat attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la situation particulièrement préoccupante des agents de La Poste en grève depuis plus de six semaines sur le site d'Afa-Baleone, en Corse-du-Sud, qu'il a rencontrés à leur demande le 24 avril 2025.

Ce mouvement social fait suite à la suppression de la « prime colis », traditionnellement versée en fin d'année, mais qui constituait de fait un complément mensuel non négligeable, représentant pour de nombreux salariés une perte de 500 à 600 euros chaque mois. Dans un contexte marqué par la dégradation continue du pouvoir d'achat, cette décision est particulièrement brutale et injuste.

Malgré quatre à cinq séances de négociation depuis le début du conflit, les revendications des personnels n'ont pas été entendues. Le dialogue social semble gravement mis à mal : la direction générale de La Poste refuse toujours de se rendre sur place et de rencontrer les organisations syndicales.

Le 2 mai 2025, le tribunal judiciaire d'Ajaccio a ordonné l'évacuation des locaux occupés par les grévistes, assortie d'une astreinte financière en cas de non-exécution. Si cette décision relève pleinement de l'autorité judiciaire et ne saurait faire l'objet de commentaires sur le fond, elle s'inscrit néanmoins dans un contexte de tensions sociales qui aurait pu être évité. En effet, une véritable volonté de dialogue de la part de la direction, notamment par une présence sur le terrain et une écoute des revendications exprimées, aurait très probablement permis de désamorcer le conflit avant qu'il ne prenne cette ampleur.

Dans ce contexte, il convient de rappeler que l'État est actionnaire du groupe La Poste à hauteur de 34 %. À ce titre, il porte une responsabilité sociale et politique dans les décisions prises par l'entreprise, notamment lorsqu'elles touchent directement aux conditions de travail des agents et au respect du droit de grève.

Monsieur le sénateur souhaite donc savoir quelles mesures le gouvernement entend prendre pour garantir la reprise d'un dialogue social effectif. Il l'interroge également sur les moyens par lesquels l'État, en tant qu'actionnaire significatif, entend faire respecter les engagements sociaux de La Poste et préserver les droits fondamentaux des salariés.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

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