Question de Mme BROSSEL Colombe (Paris - SER) publiée le 12/06/2025

Mme Colombe Brossel appelle l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le déploiement de la réforme de l'enseignement en lycée professionnel.

Annoncée par le Président de la République le 4 mai 2023, la dernière réforme des lycées professionnels a été mise en oeuvre dans les établissements, concernant l'organisation de la classe de terminale, lors de l'année scolaire en cours 2024-2025. Celle-ci prévoit notamment, à travers l'arrêté du 22 janvier 2024 modifiant l'arrêté du 21 novembre 2018 relatif aux enseignements dispensés dans les formations sous statut scolaire préparant au baccalauréat professionnel, des changements importants dans l'emploi du temps des élèves. Il y est prévu de priver d'un mois de cours les élèves de terminale en raison d'épreuves anticipées du baccalauréat, ceci afin qu'ils disposent du choix entre un parcours d'insertion professionnelle et un parcours de préparation à l'enseignement supérieur pour une durée de 6 semaines en fin d'année scolaire. Toutefois, certaines alertes ont été émises par les organisations syndicales, des enseignants et des chefs d'établissements, notamment sur le choix des élèves qui se porterait plus volontiers vers le parcours d'insertion professionnelle, ce dernier étant rémunéré, et ce même pour les élèves souhaitant poursuivre leurs études. À la lumière des situations de précarité accrue de la jeunesse, notamment en filière professionnelle, on peut s'interroger sur la réalité d'un choix qui oppose deux nécessités. En outre, ces nouvelles modalités d'organisation provoquent une nouvelle charge de travail pour les professeurs avec l'orientation via Parcoursup, les certifications et préparations à l'examen, les convocations pour les surveillances et les corrections, la préparation de nouveaux cours et enfin aujourd'hui le suivi des élèves pour le parcours différencié.

C'est pourquoi elle lui demande de lui indiquer, comme cela avait été annoncé, comment l'évaluation de cette réforme sera effectuée ainsi que le moment où les conclusions seront rendues publiques.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 20/11/2025

Un parcours différencié de six semaines en fin de terminale de baccalauréat professionnel a été inscrit à la grille horaire du cursus de ce diplôme par arrêté du 22 janvier 2024, l'objectif étant de mieux préparer le projet post-diplomation de chaque élève et favoriser sa réussite, aussi bien en termes de poursuite d'études que d'insertion immédiate. La mise en oeuvre des deux parcours de six semaines s'est déroulée pour la première fois durant l'année scolaire 2024-2025. Les éléments statistiques recueillis auprès des académies entre janvier 2025 et juste avant le démarrage des deux parcours, ont montré une répartition équilibrée des choix des élèves, avec 51 % pour le parcours de préparation à l'insertion et 49 % pour le parcours de préparation à la poursuite d'études. Ainsi, l'inquiétude évoquée quant aux difficultés liées au choix de l'un des deux parcours ne s'est pas matérialisée dans les remontées des choix exprimés par les élèves. La préparation de ces parcours a fait l'objet de séquences d'information et d'explicitations auprès des établissements à compter de l'année scolaire 2023-2024 ainsi que d'une animation nationale auprès des doyens des inspecteurs de l'éducation nationale en charge de la voie professionnelle de façon à anticiper l'organisation des équipes. Des ressources ont été mises à disposition pour soutenir l'organisation des établissements et en particulier favoriser l'identification de contenus du parcours de préparation à la poursuite d'études. Un travail a aussi été conduit depuis février 2025 pour permettre aux établissements d'identifier au plus tôt les personnels enseignants mobilisés par les épreuves d'examen ; et des lissages des temps de correction de copies ont été réalisés afin de mobiliser moins de professeurs au même moment. Un suivi de la mise en place et du déroulé réel des deux parcours en académie a été réalisé par le ministère. L'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a en particulier été mobilisée dans ce cadre. L'évaluation de l'ensemble du dispositif pour cette première session a été confiée à l'IGESR. Pour autant, au regard du bilan de cette première session, plusieurs ajustements ont été décidés : décalage des examens à la fin mai-début juin afin de permettre aux élèves de disposer de quinze jours de travail après les congés de printemps et avant les épreuves écrites ; préparation des deux parcours (poursuite d'études et orientation vers l'emploi) dès le début d'année et raccourcissement de la phase finale de 6 à 4 semaines.

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