Question de Mme GRÉAUME Michelle (Nord - CRCE-K) publiée le 10/07/2025

Mme Michelle Gréaume attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie sur le projet de réindustrialisation militaire à La Londe-les-Maures, porté par Naval Group. Ce projet, présenté comme un levier de dynamisme économique, soulève plusieurs préoccupations majeures.
En premier lieu, des risques environnementaux sont identifiés. En plus de menacer des écosystèmes fragiles, le site des Bormettes, choisi pour accueillir ce projet, est situé en zone inondable, ce qui pose des risques significatifs pour les personnes et les infrastructures. Ce site est un ancien site industriel étatique pollué, désaffecté depuis 1993, où les sols pourraient encore contenir des contaminants dangereux. Les travaux prévus risquent d'affecter la nappe phréatique historique et de provoquer une pollution durable des eaux souterraines, menaçant ainsi la santé des habitants. À cela s'ajoute une problématique cruciale : dans un avenir proche, face au réchauffement climatique, les ressources en eau potable se feront rares. Il est donc d'autant plus irresponsable de risquer de compromettre la qualité de la nappe phréatique.
Le modèle économique de ce projet semble reposer sur des marchés étrangers incertains entraînant une interrogation quant à la pérennité et la durabilité du projet et ses retombées locales, notamment sur la création d'emplois.
La réindustrialisation dans le secteur de l'armement mérite une réflexion approfondie, qui ne saurait être dictée par des intérêts privés ou locaux, mais nécessiterait un véritable débat démocratique au plus haut niveau de l'État. Il est indispensable de préserver nos territoires et de défendre les intérêts des citoyens face à des projets industriels précipitant la destruction de notre environnement.
Elle souhaite savoir si d'autres alternatives sont envisagées afin de développer un projet en cohérence avec les impératifs de préservation de la biodiversité et d'adaptation aux risques climatiques.

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Transmise au Ministère des armées et des anciens combattants


Réponse du Ministère des armées et des anciens combattants publiée le 13/11/2025

Le ministère des armées et des anciens combattants a cédé le site de La Londe-les-Maures à la société Naval Group (anciennement DCNS) en 2003. À cette époque, un diagnostic du site avait identifié deux zones faiblement contaminées par des hydrocarbures. Toutefois, en raison de leur caractère biodégradable, de l'absence de populations exposées aux eaux souterraines ou d'impact identifiable sur les eaux de baignade, il n'avait pas été jugé nécessaire de réaliser une décontamination. Concernant les risques d'innondation, elles ont été prises en compte au niveau des collectivités et de l'État au travers d'un plan de prévention des risques inondations (PPRI) et d'un plan d'aménagement et de prévention des innovations (PAPI). Aussi, des aménagements très conséquents autour de la zone sont prévus avec le renforcement des infrastructures pour lutter contre les inondations. De son côté Naval Group s'est engagé à améliorer la situation hydraulique de la zone, en préservant le niveau de perméabilité du site (60% du site sont des espaces verts et des zones de biodiversité), grâce à des choix architecturaux qui renforcent l'écoulement hydraulique (majorité des bâtiments sur pilotis, suppression des obstacles à l'écoulement). Le site accueillera environ 550 collaborateurs de Naval Group sur une superficie de 17 000 mètres carrés d'ici la fin de l'année 2027. Ce site regroupera les activités de recherche et de développement, d'ingénierie, de prototypage, ainsi que l'intégration et la maintenance des drones, systèmes autonomes et armes sous-marines. Le projet d'implantation de Naval Group à La Londe-les-Maures vise à relocaliser les activités actuellement implantées à Saint-Tropez, dédiées au développement et à la production d'armes sous-marines, principalement des torpilles et autres armements sous-marins. Cette relocalisation répond notamment à un défi d'attractivité du site en termes de recrutement et de fidélisation, dans un contexte de pression sur l'accès au logement près de Saint-Tropez, alors que l'entreprise peine à recruter pour faire face à l'augmentation prévisibles des cadences de production de torpilles et de drones sous-marins. Sur le plan opérationnel, le développement du site de La Londe-les-Maures vise à fédérer les compétences en matière de drones, systèmes autonomes et armes sous-marines pour accélérer les développements et les mises sur le marché. Il s'agit également de disposer d'un site combinant activités industrielles et tertiaires, rapprochant Naval Group de ses clients et partenaires, notamment la marine nationale et la direction générale de l'armement. Enfin, le site bénéficiera d'un accès facilité à la mer pour les expérimentations.

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