Question de Mme GOY-CHAVENT Sylvie (Ain - Les Républicains) publiée le 17/07/2025

Mme Sylvie Goy-Chavent appelle l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur le projet d'abaissement du plafond des remises sur les médicaments génériques, qui suscite une vive inquiétude au sein de la profession pharmaceutique. En effet, le Gouvernement envisage de réduire ce plafond de 40 % à un taux situé entre 20 et 25 %.

Cette décision, si elle était confirmée, aurait des conséquences économiques et sociales particulièrement graves pour le réseau officinal. Les remises sur les génériques ne constituent pas une simple aide, mais une ressource indispensable au fonctionnement des pharmacies, représentant une perte potentielle de 600 millions d'euros pour la profession. Selon certaines sources, ces remises représentent en moyenne 30,1 % de l'excédent brut d'exploitation (EBE) d'une officine. Leur diminution drastique menacerait la viabilité de nombreuses structures, alors que plus de 800 pharmacies sont déjà en situation de fragilité économique.

Au-delà de l'aspect financier, cette mesure aurait un impact direct sur l'emploi et l'accès aux soins sur l'ensemble du territoire. Les syndicats de pharmaciens alertent sur un risque de licenciements et de gel des embauches. Les pharmacies situées dans les zones rurales et péri-urbaines, qui sont souvent le dernier rempart sanitaire face à la désertification médicale, seraient les plus touchées. Une telle réforme risquerait d'accélérer les fermetures d'officines, créant de véritables « déserts pharmaceutiques » et privant les citoyens d'un accès de proximité aux médicaments et aux conseils de santé. Cette perspective est d'autant plus préoccupante que le Gouvernement demande parallèlement aux pharmaciens d'assumer un nombre croissant de missions de santé publique. La profession, qui n'aurait pas été consultée sur ce projet, a lancé un mouvement de mobilisation d'ampleur, incluant une grève des gardes pour marquer son opposition.

Dans ce contexte d'urgence, un arrêté n'a prolongé le dispositif actuel que jusqu'au 1er août 2025, après quoi le secteur pourrait faire face à une déstabilisation majeure. Elle lui demande donc si le Gouvernement entend revenir sur ce projet qui fragilise l'ensemble de l'écosystème du médicament et l'accès aux soins. Elle souhaiterait savoir quelles actions concrètes le Gouvernement envisage de mettre en oeuvre pour préserver le modèle économique des officines et garantir le maillage sanitaire essentiel qu'elles représentent pour nos concitoyens.

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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .

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