Question de Mme BÉLIM Audrey (La Réunion - SER) publiée le 17/07/2025

Mme Audrey Bélim attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche sur l'annonce de la reprise du leasing social des voitures électriques, comme le prévoit un arrêté paru au Journal officiel du 24 juin 2025.
L'an dernier, en 2024, les Réunionnais - et plus largement les Ultramarins - n'ont en effet pas eu accès au dispositif de financement par l'État permettant à des ménages aux faibles revenus, sous certaines conditions, de bénéficier d'une voiture électrique neuve à 100 euros par mois. Or, les spécificités des outre-mer n'ont pas été prises en compte par le ministère avant le lancement du dispositif. La Réunion ne compte par exemple pas de concessionnaires automobiles mais des importateurs. Les branches réunionnaises groupes automobiles dépendent par ailleurs souvent de leurs marques au niveau africain ou mondial et non de la branche française (Renault Monde plutôt que Renault France par exemple). Suite à un important travail des acteurs du secteur, le dispositif s'apprêtait à être lancé à La Réunion mais il n'a malheureusement pas pu être proposé aux Réunionnais en raison de la clôture prématurée de la campagne 2024 la même semaine que le lancement. Cette décision est extrêmement regrettable pour un territoire isolé et dont l'importation de carburant émet d'autant plus de carbone. La transition écologique est un impératif à La Réunion mais la voiture reste malheureusement indispensable pour l'immense majorité des Réunionnais. S'il est vrai que La Réunion doit encore progresser afin d'être prête à ce qu'une part significative du parc automobile puisse être électrique (les enjeux en termes de sécurité du réseau électrique et de gestion des déchets de batteries font que cet horizon demeurera lointain), il est anormal que des citoyens français, parce qu'ils vivent à La Réunion, ne puissent pas bénéficier d'une mesure de soutien de l'État. Le leasing social est une mesure qui ne déstabilisera pas le système électrique réunionnais vu les enveloppes budgétaires. Il est par ailleurs une mesure utile, d'autant plus quand on le met en perspective du niveau de revenus à La Réunion (36 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, INSEE). Compte tenu de la situation économique de ce département, cette aide aurait été la bienvenue, et aurait pu grandement contribuer à atteindre l'objectif de neutralité carbone fixé pour 2050. L'arrêté paru le 24 juin 2025 prévoit que cinq mille contrats minimum seront réservés à des personnes résidant dans des communes comportant une « zone à enjeu pour la qualité de l'air ». Or, comme le note la Préfecture de La Réunion, « le dépassement aux particules fines (PM10) est également récurrent sur plusieurs stations du fait des embruns marins et du transport routier (Sainte-Suzanne, Le Port, Saint-Leu et Saint-Pierre)».
C'est pourquoi elle lui demande qu'un quota soit réservé au sein des zones à enjeu pour la qualité de l'air afin que les ultramarins accèdent cette fois réellement au dispositif de leasing social. Ce quota devra tenir compte du fait que les ultramarins n'ont pas pu bénéficier du dispositif l'année dernière.

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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports


En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.

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