Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 17/07/2025
M. Fabien Gay attire l'attention de M. le Premier ministre sur ses choix budgétaires à venir, eu égard au niveau record du taux de pauvreté. L'INSEE a rendu, pour l'année 2023, une étude concernant la mesure du taux de pauvreté et des inégalités au sein de la population française, établissant une forte progression depuis 2022. Désormais, en fourchette basse, 9,8 millions d'habitants et d'habitantes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire, fixé à 60 % du revenu mensuel médian. En un an, ce sont donc 650 000 personnes qui ont basculé dans la pauvreté, une progression inédite depuis la mise en place de ces bilans par l'INSEE. Il en va de même concernant les inégalités, en progression alarmante : les 20 % les plus riches ont eu des revenus 4,5 fois supérieurs aux 20 % les plus pauvres. Ces chiffres affolants s'expliquent en partie par l'arrêt des mesures exceptionnelles qui avaient été prises à destination des ménages les plus modestes pour faire face à l'inflation généralisée. Comme tendance, on observe en outre un renforcement marquant de la pauvreté dans la catégorie des « travailleurs et travailleuses pauvres », des personnes privées d'emploi (en lien avec la réforme de l'assurance chômage) et des familles monoparentales. Ces différents chiffres sont cependant en deçà de la réalité : ils n'incluent pas les personnes habitantes des départements d'outre-mer, les personnes sans abri ou celles qui vivent en habitation mobile ou en institution, soit des catégories de la population plus exposées à la précarité. Malgré les nombreuses alertes formulées par des collectifs et associations, le Gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure exigée par la gravité de ces données. Le Premier ministre a indiqué poursuivre un objectif de réduction de la pauvreté ... sur 10 ans. Une promesse formulée sans aucune mesure concrète ou moyens dédiés. À l'heure où il tente de préparer l'opinion publique à une nouvelle cure d'austérité, qui viendrait ponctionner de 40 milliards d'euros les finances de l'État, cette situation apparaît totalement inéquitable. Pourtant, il existe bien des marges de manoeuvres budgétaires pour lutter contre cette tendance inquiétante à la précarisation de l'ensemble de la société : instauration de la taxe dite « Zucman » ou encore rationalisation du premier chef de dépense de l'État, les aides aux grandes entreprises. Aussi, il demande quelles mesures concrètes le Premier ministre et son gouvernement entendent prendre pour lutter contre la hausse constante, depuis plusieurs années, du taux de pauvreté et des inégalités.
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Transmise au Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles
En attente de réponse du Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles.
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