Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 17/07/2025
M. Jean Hingray attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur la situation difficile que traverse actuellement la profession de pharmacien, en particulier dans les territoires ruraux.
Alors que les médecins généralistes se font de plus en plus rares dans de nombreuses communes et que les déserts médicaux s'étendent, les pharmacies constituent bien souvent le seul et premier recours à la santé pour une part croissante de la population. Les officines jouent un rôle central dans la délivrance des soins, l'accompagnement thérapeutique, le conseil, mais aussi dans de nouvelles missions de prévention et de dépistage. Elles assurent cette présence 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, là où plus aucun autre professionnel de santé n'est disponible.
Pourtant, ce maillon essentiel est aujourd'hui menacé. Un arrêté du 6 mai 2025, publié au Journal officiel, a plafonné à 40 % les remises commerciales sur les médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Cette disposition, prolongée jusqu'au 1er août 2025, suscite une vive inquiétude au sein de la profession. La réforme envisagée par l'assurance maladie fragiliserait fortement l'équilibre économique de milliers d'officines. Selon les syndicats professionnels, 8 000 pharmacies pourraient être menacées de fermeture, dans un contexte où une pharmacie ferme déjà chaque jour ouvré. Cela représenterait non seulement un choc économique (entre 30 000 et 50 000 emplois), mais surtout une menace sanitaire directe pour les territoires.
Dans certains départements ruraux comme les Vosges, les pharmacies sont souvent les dernières structures de santé encore présentes. Leur disparition signifie la fin de tout accès rapide, encadré et sécurisé au médicament. C'est aussi, pour de nombreux habitants - notamment les personnes âgées, isolées ou en situation de vulnérabilité - la perte d'un repère humain et sanitaire fondamental.
Dans ce contexte,il demande au Gouvernement s'il entend maintenir ce plafond de remises au-delà du 1er août 2025. Il souhaite également savoir s'il a évalué l'impact territorial et humain de cette mesure sur l'accès aux soins, notamment en zones rurales. Et quelles dispositions il envisage pour préserver la présence officinale dans les territoires fragiles, garantir la viabilité économique des officines, et assurer la continuité d'un service public de santé de proximité.
- page 4112
Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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