Question de M. SZCZUREK Christopher (Pas-de-Calais - NI) publiée le 24/07/2025
M. Christopher Szczurek attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur les graves défaillances constatées en matière de sécurité autoroutière à la hauteur du péage de Fresnes-lès-Montauban, sur l'autoroute A1.
Un dramatique accident de la route s'y est récemment produit, impliquant une conductrice sous l'emprise de l'alcool, qui a pu effectuer un demi-tour avant même les barrières du péage avant d'entrer en collision frontale avec un autre véhicule dans lequel se trouvaient des enfants. L'ensemble des occupants des deux voitures a perdu la vie dans cet accident d'une extrême violence.
Cette tragédie met en lumière de profondes carences dans la sécurisation de cette infrastructure : la configuration de la voie permet matériellement une telle manoeuvre, sans qu'aucune signalisation dissuasive, ni aucun aménagement physique n'en empêche la réalisation. De surcroît, il apparaît que la société concessionnaire de l'autoroute aurait mis plus de 17 minutes à réagir, un délai anormalement long sur l'un des axes les plus fréquentés d'Europe.
Plus préoccupant encore, des témoignages font état d'un accident survenu en des circonstances analogues au même endroit près de vingt ans plus tôt, sans qu'aucune mesure significative n'ait été prise depuis.
À l'heure où les péages physiques sont appelés à disparaître pour laisser place à des dispositifs de péage à flux libre d'ici 2026, il est à craindre que ces évolutions ne s'accompagnent pas de garanties suffisantes en matière de sécurité, de surveillance en temps réel et d'intervention rapide.
Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre, en lien avec la société concessionnaire concernée, pour sécuriser de toute urgence ce tronçon autoroutier, empêcher toute récidive dramatique et renforcer les dispositifs d'intervention rapide sur les axes les plus sensibles du réseau autoroutier national.
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Transmise au Ministère des transports
Réponse du Ministère des transports publiée le 20/11/2025
Les accidents intervenus en 2005 au nord sur la section non concédée et en 2022 sur la section concédée sont dramatiques. La sécurisation des infrastructures autoroutières est une préoccupation permanente du Gouvernement : de nombreux dispositifs physiques et organisationnelles sont à ce titre déployées sur le réseau routier et autoroutier. S'agissant plus spécifiquement des demi-tours sur les plateformes de péage, ceux-ci sont naturellement interdits et une signalisation adaptée, dont les principes ont été renforcés au cours de ces dernières années, est en place pour prévenir les contre-sens dans les divers points où ils sont susceptibles de se produire. Par ailleurs, l'information des usagers de l'arrivée prochaine sur une section à péage dans la continuité d'une section libre de péage vient d'être renforcée avec l'ajout dans la signalisation réglementaire de la mention « dernière sortie avant péage ». Cette signalisation complémentaire est ainsi appelée à se déployer sur le réseau là où elle sera nécessaire. Sur le réseau concédé, en cas d'évènement susceptible d'impacter les conditions de circulation et la sécurité des usagers comme la détection du contre-sens d'un usager, le gestionnaire a des obligations d'information via les panneaux à messages variables et la radio 107.7 dans des délais courts qui ont été régulièrement réduits au cours des dernières années. Des procédures d'alerte des contre-sens sont également en place et les sociétés concessionnaires communiquent régulièrement sur les dangers de ces manoeuvres et l'attitude à adopter pour les usagers susceptibles d'y être confrontés. L'ensemble de ces dispositifs ne peuvent néanmoins pas empêcher les comportements irresponsables de certains usagers, notamment ceux consécutifs à la consommation d'alcool ou de stupéfiants. Dans les deux cas tragiques rapportés, les conducteurs des véhicules incriminés étaient alcoolisés, témoignant de l'importance de poursuivre sans relâche la lutte contre ces comportements. S'agissant du délai d'intervention du concessionnaire dans le cas de l'accident de 2022, le véhicule a fait demi-tour en amont de la barrière et la manoeuvre n'a pu être détectée par les équipements en voies. Le contre-sens et l'accident ont ainsi été détectés à 21h54, de manière quasi simultanée. L'information a été diffusée dès 21h57 sur les panneaux à messages variables et via la radio 107.7. Un premier patrouilleur est arrivé sur les lieux à 22h02. Ces délais sont conformes aux règles de l'art et reflètent un niveau de mobilisation adapté.
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