Question de Mme VENTALON Anne (Ardèche - Les Républicains-A) publiée le 24/07/2025
Mme Anne Ventalon attire l'attention de Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur le déploiement du programme « Savoir rouler à vélo » (SRAV) dans les établissements scolaires.
Lancé en 2019, le dispositif « Savoir rouler à vélo » a pour objectif de permettre à chaque enfant de 6 à 11 ans d'acquérir une autonomie à vélo avant l'entrée au collège. Il vise à former les élèves à la pratique sécurisée du vélo, dans une optique de développement des mobilités douces, d'éducation à la sécurité routière et de promotion de l'activité physique.
Selon le ministère de l'éducation nationale, 225 432 enfants ont été formés au SRAV en 2024, représentant ainsi 65 % de la cible fixée. Bien qu'il y ait une augmentation de 27 % par rapport à 2023, nous sommes encore loin de former tous les enfants de 6 à 11 ans. Au niveau local, plusieurs constats peuvent être faits, notamment sur le déploiement inégal du dispositif SRAV selon les territoires, mais aussi un manque de formateurs agréés et une coordination insuffisante entre collectivités locales, associations et établissements scolaires.
Alors que le vélo est un mode de transport écologique, économique et bon pour la santé, son apprentissage dès le plus jeune âge constitue un levier efficace pour ancrer des habitudes durables. De nombreuses collectivités locales ont engagé des expérimentations prometteuses. Par exemple, l'école de Ruoms en Ardèche a formé l'ensemble de ses élèves de cycle 3 tout au long du mois de mai 2025, en intégrant le SRAV dans le temps scolaire avec des éducateurs municipaux formés.
Dans ce contexte, elle souhaite savoir si elle envisage la mise en oeuvre obligatoire du programme SRAV dans le cadre du temps scolaire. Elle lui demande également s'il est prévu de renforcer les moyens humains et financiers alloués à sa diffusion, afin de garantir une véritable équité territoriale et de répondre aux ambitions initiales du plan vélo.
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Transmise au Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative
Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 11/12/2025
Consacré comme un savoir sportif fondamental par la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport, le savoir rouler à vélo (SRAV) constitue un projet prioritaire du Ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative et un axe majeur du plan « Vélo ». L'objectif initial est de généraliser le dispositif à une classe d'âge soit de former environ 850 000 enfants chaque année. Si la cible n'est pas encore atteinte, de plus en plus d'enfants sont formés chaque année dans le cadre du SRAV, en témoigne la trajectoire suivante : 2019 : 8 344 enfants / 2020 : 5 349 enfants / 2021 : 64 072 enfants / 2022 : 123 155 enfants / 2023 : 178 978 enfants / 2024 : 225 432 enfants L'objectif pour l'année 2025 est de former 282 000 enfants. Au mois d'octobre 2025, 239 000 attestations ont d'ores et déjà été délivrées, ce qui présage une poursuite de la trajectoire à la hausse. L'objectif annuel est décliné chaque année et régionalement par voie de circulaire de la direction des sports relative à l'organisation du déploiement du SRAV. Chaque recteur de région académique dispose ainsi d'un objectif qui, s'il reste indicatif, témoigne de l'ambition de l'Etat à la mise en oeuvre de cette politique publique. Son rôle est de mobiliser les partenaires locaux et de construire une stratégie territoriale adaptée, en s'appuyant sur les gouvernances départementales, installées depuis 2020, et sur une animation régionale renforcée, sous l'impulsion des Délégations Régionales Académiques Jeunesse et Sports (DRAJES). Il est également demandé aux recteurs de continuer à mobiliser les écoles, qui aujourd'hui délivrent près de 90% des attestations, grâce à une collaboration étroite avec les conseillers pédagogiques départementaux EPS et les directeurs académiques des services de l'éducation nationale. Au niveau national, la direction des sports pilote le comité de pilotage national et anime mensuellement le réseau des référents régionaux pour suivre le déploiement et accompagner les territoires. Enfin, des co-financements, complétés par les collectivités, sont mobilisés pour soutenir le déploiement du dispositif : 2 Meuros en moyenne chaque année par l'agence nationale du sport pour financer les projets sportifs territoriaux et fédéraux ; 19 Meuros par l'Etat dont la gestion est confiée à Génération vélo depuis 2021 et jusqu'à fin 2025 via un certificat d'économie d'énergie. Par ailleurs, une mission d'inspection générale a été menée en début d'année 2025 sur la prévention des violences routières visant à apaiser les tensions pour mieux partager la voie publique (https://www.ecologie.gouv.fr/presse/remise-du-rapport-demmanuel-barbe-prevenir-violences-apaiser-tensions-mieux-partager-voie). Le rapport publié en avril dernier souligne la nécessité de former la jeunesse, champ sur lequel sont aujourd'hui mobilisés les ministères chargés des sports, de l'éducation nationale et la délégation à la sécurité routière. Un certain nombre d'axes d'amélioration sont identifiés dans la mise en oeuvre du SRAV. Le rapport appelle notamment à plus de clarté et de lisibilité dans les dispositifs de formation à l'école sur le champ de la sécurité routière de la maternelle au lycée. C'est la raison pour laquelle le dispositif SRAV va être prochainement étudié dans le cadre d'une mission d'évaluation des dispositifs d'apprentissage de la sécurité routière et du vélo et de leur articulation et cohérence au regard des enjeux de sécurité routière et plus globalement de partage de l'espace public. Cette mission sera lancée avant la fin d'année et posera notamment le cadre de réflexion permettant de répondre à la question de l'apprentissage du vélo auprès des plus jeunes et des moyens nécessaires. Ce travail traduit l'engagement du ministère à simplifier la mise en oeuvre du dispositif et à renforcer les modalités de collaboration avec l'Éducation nationale et l'ensemble des collectivités territoriales, maillon essentiel du déploiement de ce savoir sportif fondamental, au service de la promotion de l'activité physique quotidienne, du développement des mobilités douces et de l'émancipation de notre jeunesse.
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