Question de Mme MORIN-DESAILLY Catherine (Seine-Maritime - UC) publiée le 20/11/2025

Mme Catherine Morin-Desailly interroge M. le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat sur les conséquences négatives pour les commerces de proximité du protocole d'accord signé entre l'entreprise Colissimo, filiale de La Poste, et la plateforme Temu visant à renforcer leur collaboration logistique et à soutenir les vendeurs français présents sur cette plateforme.
Ce partenariat est dénoncé comme un signal politique et économique inacceptable par un certain nombre d'acteurs, notamment la Confédération des commerçants de France et, dans le département de la Seine-Maritime, l'Association des commerçants et artisans de Rouen (ACAR) « Les Vitrines de Rouen ».
La plateforme Temu est depuis plusieurs années critiquée pour son modèle économique de surconsommation. Elle connaît un fort succès grâce à des prix cassés qui reposent toutefois sur des articles de faible qualité, dont la conformité aux normes européennes et françaises est régulièrement mise en cause et qui sont produits majoritairement à l'étranger dans des conditions qui souvent ne sont pas conformes aux normes internationales du travail ni aux normes environnementales. Elle contribue par ailleurs à une captation importante des flux postaux qui pèse sur la filière logistique française, au détriment des commerces dans les territoires.
Le partenariat entre Temu et La Poste, entreprise dont l'État et la Caisse des Dépôts sont les actionnaires, peut constituer une forme d'institutionnalisation des distorsions de concurrence au détriment des commerces de proximité, alors que ce secteur est déjà fragilisé par le contexte économique, le développement du e-commerce et des politiques des villes jugées parfois excessives notamment en matière d'accès. En effet, selon une étude publiée par la Fédération Procos en février 2025, le taux de vacance commerciale est en hausse en 2024 à 10,64 % et les autorisations des commissions départementales ont connu une chute de 67 % des surfaces autorisées en cinq ans.
Elle souhaiterait donc d'une part, savoir quels sont les engagements de conformité prévus dans l'accord entre Temu et Colissimo en matière de sécurité des produits, de fiscalité, de normes environnementales et sociales, et d'autre part, connaître les mesures prises dans ce contexte par le Gouvernement pour assurer un soutien économique et logistique aux petites et moyennes entreprises (PME) françaises et aux réseaux de commerce de proximité, en cohérence avec ses objectifs de réindustrialisation des territoires, de transition écologique et de soutien au commerce local.

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En attente de réponse du Ministère des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat.

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