Question de M. GONTARD Guillaume (Isère - GEST) publiée le 20/11/2025

M. Guillaume Gontard attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, chargé de l'industrie sur l'avenir de l'usine de sirops Teisseire de Crolles (Isère) et sur l'action de l'État pour aider les salariés.

Ces derniers sont en grève depuis le 9 octobre 2025, où la fermeture du site a été annoncée, menaçant 205 emplois. Or, beaucoup de salariés ont fait toute leur vie professionnelle dans cette entreprise et auront du mal à trouver un autre emploi vu l'effondrement industriel de la France.

D'après la direction, la fermeture de cette usine s'explique uniquement par les péripéties du marché. En réalité, la marque Teisseire est pourtant rentable et les pertes du site de Crolles sont sciemment organisées, la moitié de la production étant sous-traitée, ce qui divise mécaniquement les recettes par deux. D'ores-et-déjà, tous les volumes exportés sont produits par l'entreprise Slaur Sardet au Havre, où la production de Crolles devrait bientôt être délocalisée.

Pourtant, les sirops Teisseire seront toujours dans tous les supermarchés, preuve de l'attachement à cette marque. Le groupe Carlsberg, propriétaire de Teisseire, entend en effet garder la marque mais sous-traiter intégralement la production, qu'importe si la qualité ne sera pas la même sans l'eau très pure des Alpes.

Par ailleurs, 144 millions d'euros de trésorerie se sont évaporés en un an depuis le rachat de l'ancien propriétaire, Britvic, par Carlsberg. Alors que Carlsberg a réalisé 500 millions d'euros de bénéfices au premier trimestre, les salariés et représentants du personnel demandent légitimement la transparence sur ces mouvements de fonds. Par ailleurs, Teisseire a touché environ 500 000euros par an de Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), des aides publiques qui n'ont au final pas du tout protégé l'emploi, puisque plus de 200 personnes sont aujourd'hui menacées de chômage.

Il interroge donc le ministre sur l'action que peut prendre l'État pour empêcher la disparition de cette entreprise de plus de trois siècles, riche en savoir-faire et sur l'aide qui sera apportée aux salariés si elle ferme. Il souhaite aussi que le Gouvernement intervienne pour exiger la transparence sur les mouvements de trésorerie du groupe et pour obtenir le remboursement des aides publiques si la fermeture se confirme. Enfin, il souhaite savoir qui prendra en charge les coûts induits par la fermeture du site.

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En attente de réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, chargé de l'industrie.

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