Question de Mme JACQUEMET Annick (Doubs - UC) publiée le 04/12/2025

Mme Annick Jacquemet attire l'attention de Mme la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées sur la situation particulièrement alarmante de la médecine vasculaire en France. Elle précise que cette question fait suite à la sollicitation de nombreux professionnels du secteur.

Reconnue comme spécialité médicale à part entière depuis 2015, la médecine vasculaire ne compte aujourd'hui qu'environ 2 000 médecins, dont 1 800 exercent en libéral. Ces spécialistes jouent pourtant un rôle déterminant dans la prise en charge des maladies artérielles, veineuses, thrombotiques et microcirculatoires, des pathologies qui touchent une part croissante de la population dans un contexte de vieillissement démographique.

Malgré cet enjeu majeur de santé publique, la profession fait face à une crise profonde. Plus d'un tiers des praticiens ayant plus de 60 ans, les départs à la retraite se multiplient sans être compensés, faute d'un nombre suffisant de postes ouverts à l'internat (seulement 49 chaque année). Cette pénurie entraîne une véritable désertification dans certains territoires, compromettant l'accès aux soins vasculaires pour de nombreux patients.

À ces difficultés démographiques s'ajoutent des conditions d'exercice de plus en plus dégradées. Les actes cliniques, en particulier les examens écho-dopplers, essentiels au diagnostic et au suivi des maladies vasculaires, n'ont fait l'objet d'aucune revalorisation depuis plus de trente ans. Selon les acteurs concernés, certains honoraires ont même été diminués de 7,5 % en 2015. Pourtant, ces examens ne sauraient être assimilés à de simples actes d'imagerie : ils constituent un véritable travail clinique et hémodynamique indispensable.

L'absence de revalorisation fragilise durablement les cabinets libéraux, d'autant que l'acquisition d'un échographe représente un investissement important (entre 50 000 et 100 000 euros, à renouveler tous les cinq ans). Cette situation décourage les jeunes médecins et aggrave encore la diminution des effectifs.

Aussi, elle demande au Gouvernement quelles mesures il entend prendre pour garantir la pérennité de la médecine vasculaire, notamment en revalorisant les actes cliniques d'écho-doppler et en adaptant le nombre de postes ouverts au concours de l'internat aux besoins réels des territoires. Elle souhaite également savoir comment il entend reconnaître pleinement la spécificité clinique de la médecine vasculaire, qui constitue un maillon essentiel de la prévention et du diagnostic cardiovasculaire en France.

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En attente de réponse du Ministère de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées.

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