Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 11/12/2025

M. Fabien Gay interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique sur le choix de fermeture de l'usine Blédina de Villefranche-sur-Saône du groupe Danone.

Au cours de la commission d'enquête sénatoriale consacrée à l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants, le président-directeur-général de Danone, auditionné le 12 mai 2025, avait été interrogé sur la possible fermeture du site.

Il avait alors indiqué qu'il n'avait « pas vocation à commenter les rumeurs », que cette usine « traverse de grandes difficultés, son activité étant en déclin depuis longtemps » et que Danone faisait « son possible pour maintenir l'activité sur place. »

Ces informations se sont malheureusement confirmées par la suite : le 4 novembre 2025, la direction a annoncé la fermeture du site à l'horizon juillet 2027.

Cette décision impactera les 117 salariés du groupe, et la vingtaine de sous-traitants dépendant de l'activité du site. Le motif invoqué tient à une baisse de la production du site, spécialisé sur la nutrition infantile.

Le groupe assure avoir injecté 134 millions d'euros au cours des dix dernières années, dont 50 millions pour la moderniser et 84 millions pour compenser les pertes d'activité et de volumes par des subventions internes.

Cependant, le groupe annonce que la production du site sera intégralement délocalisée en Pologne, ou le groupe possède déjà plusieurs sites de production idoines à celui de Villefranche-sur-Saône et où 150 postes ont été transférés en 2024.

De manière surprenante, Danone assure que la production de 45 000 tonnes de produits serait « relocalisée » en France d'ici à 2028, grâce à un investissement de 300 millions d'euros depuis 2021 auxquels s'ajouteront 300 millions supplémentaires d'ici à 2027.

Cette situation est dénoncée par les syndicats, qui revendiquent des garanties pour l'ensemble des salariés et invitent la direction du groupe Danone à une concertation immédiate afin d'explorer toutes les alternatives pour permettre le maintien de l'activité à Villefranche-sur-Saône.

Le ministre chargé de l'Industrie a indiqué « prendre acte avec gravité » de cette décision du groupe, et a assuré que « Le gouvernement sera extrêmement vigilant au respect par Danone de ses obligations envers ses salariés, et à la mise en oeuvre de mesures d'accompagnement de qualité (reclassement, reconversion professionnelles), en lien avec les partenaires sociaux et les services de l'État ». Il a ajouté que le ministère sera également « très attentif à la mise en oeuvre d'une convention de revitalisation et à la mise en place d'un processus sérieux de recherche de repreneurs ».

La fermeture de ce site serait un signal inquiétant tant pour la souveraineté alimentaire et la qualité des produits destinés aux enfants que pour la pérennité des autres sites industriels Danone présents en France, alors que la filière mérite une véritable stratégie industrielle.

De plus, le groupe perçoit en moyenne 19 millions d'euros de crédit d'impôt recherche, notamment pour soutenir les activités de recherche et développement sur la nutrition spécialisée, à savoir médicale et infantile : alors que les capacités productives du groupe en la matière se réduisent sur le sol français, il apparaît que cette problématique nécessite toute l'attention de l'État français.

Aussi, il interroge le ministre sur la stratégie qu'entend déployer le Gouvernement pour s'opposer à la fermeture de l'usine Blédina de Villefranche-sur-Saône, notamment eu égard aux aides publiques versées au groupe Danone depuis plusieurs années.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique.

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