Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 11/12/2025
M. Fabien Gay interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique sur la situation de la Nestlé Waters France-Belgique, la division eau embouteillée du groupe agroalimentaire mondial Nestlé basée à Issy-Les-Moulineaux.
Créée en 1992, cette filiale compte 5 sites en France, à Evian-les-Bains, à Vergèze, à Vittel, Contrexèville et à Saint Galmier.
En mai 2025, selon Reuters, le groupe Nestlé aurait mandaté la banque Rothschild pour lui faire des offres de revente de sa branche eau, qui comprend notamment les marques comme Perrier, Contrex, Vittel ou San Pellegrino.
Au soutien de ce choix, le groupe évoque sa volonté de se reconcentrer sur une trentaine de marque du groupe, et se séparer de son portefeuille « eau » tout en y conservant une participation.
Ce projet semble avoir été anticipé : en novembre 2024, le groupe avait annoncé la création d'une entité mondiale indépendante pour son activité eau à compter du 1er janvier 2026, et s'est dit ouvert aux partenariats et aux accords.
Cette unité serait évaluée aux alentours de 5 milliards d'euros.
Le groupe mondial semble vouloir suivre le même modèle de revente qu'en 2021, où il avait cédé ses activités eaux « Amérique du Nord » à deux fonds de capital investissement pour 4,3 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros).
Ces informations se sont accompagnées d'annonces du groupe qui projette de supprimer près de 16 000 postes à l'échelle mondiale, avec l'objectif d'atteindre trois milliards d'euros d'économies à l'horizon 2027.
Cela représente plus de 6 % des effectifs du groupe et concernerait 12 000 postes d'employés de bureau et 4000 postes dans les usines et chaînes d'approvisionnement.
Il faut également constater que la filiale Nestlé Waters compte un site de recherche et développement dans les Vosges, le « centre mondial de recherche sur l'eau » depuis 2016.
Aussi, alors que le groupe annonce sa volonté de revendre son portefeuille « eau », sans plus de précisions sur l'impact que cela aura sur le maintien des postes et des savoir-faire sur le sol français, il souhaiterait obtenir plusieurs informations :
Combien de dispositifs d'aides publiques nationaux (en suivant la définition donnée par le rapport « Transparence et évaluation des aides publiques aux entreprises : une attente démocratique, un gage d'efficacité économique » de la commission d'enquête sénatoriale n° 808 (2024-2025)) ont été alloués à la filiale de Nestlé Waters depuis 2020, que ce soit sur le plan de la recherche et développement, plus localement pour les sites d'Evian-les-Bains, de Vergèze, de Vittel, de Contrexèville et de Saint Galmier ou via ses filiales AGRIVAIR et AGRIVAIR Garrigues ?
Plus largement, il souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur le souhait du groupe suisse Nestlé de se séparer de ses activités d'eau en bouteille, et les exigences qui seront posées, eu égard aux aides publiques perçues par la filiale en France, en termes de maintien de l'emploi et des compétences sur le sol français lors de cet éventuel rachat.
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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique.
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