b) Répondre aux nouvelles attentes sociétales
Si elle doit être compétitive, l'agriculture doit également répondre aux défis sociétaux.
Le développement des cultures bio constitue une des réponses aux demandes sociétales de produire durable. Or, l'essor de la demande de bio est allé plus vite que celle de l'offre. Certains produits doivent en conséquence être importés.
Les productions bio sont mieux valorisées que les productions conventionnelles. Si le tout bio n'est ni possible ni souhaitable, une meilleure adéquation de l'offre aux demandes nouvelles doit être encouragée pour renforcer notre agriculture.
La réponse à la demande sociétale suppose aussi de savoir mettre en oeuvre les réformes imposées comme le Grenelle de l'environnement. Toutefois, les agriculteurs attendent de pouvoir être associés aux choix qui les concernent directement et estiment en grande majorité que les contraintes qui leur sont imposées pèsent de plus en plus lourdement.
L'heure est donc certainement à un rééquilibrage, au nom de la compétitivité, mais non pas à un abandon des efforts conduits pour préserver l'environnement, d'autant plus qu'apparaît une contestation encore plus radicale de l'activité agricole, avec l'émergence de mouvements qui remettent en cause jusqu'à la consommation de viande.
c) La compatibilité entre compétitivité et maintien d'une agriculture de petites exploitations
Le paysage rural français est marqué par une grande diversité des exploitations : l'agriculture de montagne côtoie l'activité céréalière des grandes plaines, aux élevages laitiers d'une cinquantaine de vaches se juxtaposent de gros élevages hors sol de volailles ou de porcs.
Une palette d'outils a été déployée pour répondre à chacune d'entre elles mais il faut une cohérence.
Celle-ci ne se retrouve pas nécessairement dans une standardisation des productions et la recherche systématique des prix les plus bas. Parmi les pistes permettant d'échapper au diktat des prix bas, figure ainsi la production de qualité. Le lait des producteurs de Comté sous AOC peut ainsi atteindre un prix de 400 euros la tonne, alors que celui des producteurs bretons, valorisé uniquement en beurre - poudre, et partiellement en produits de grande consommation, atteindra 260 à 280 euros maximum.
Le maintien des petites exploitations pourrait ainsi être possible du fait :
- d'une spécialisation dans des produits de qualité, mieux valorisés (appellations d'origine, labels, agriculture biologique) ;
- de la diversification des activités (agrotourisme, fabrication sur place de produits transformés, vente directe).