B. UNE ÉCONOMIE DYNAMIQUE
La Géorgie a connu une forte reprise de son économie depuis 2010 9 ( * ) , favorisée par des flux d'aide internationale. Son PIB s'élèverait selon une estimation du FMI à 5 % en 2014.
Le pays a procédé à un fort ajustement budgétaire et poursuit ses réformes structurelles. Le déficit budgétaire a été ramené de 6,6 % du PIB en 2010 et à 3,5 % en 2013.
Les réformes fiscales ainsi que le programme de privatisations 10 ( * ) engagées en 2012 ont si bien favorisé le développement économique du pays en 2013 que la Géorgie figure parmi les pays les plus avancés en matière de transition dans la région, en 2014 .
Figure n° 2 : Indicateurs économiques de la Géorgie
Indicateurs de croissance |
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 (e) |
PIB (milliards USD) |
11,64 |
14,44 |
15,83e |
15,95e |
16,62 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) |
6,3 |
7,2 |
6,1 |
2,5 |
5,0 |
PIB par habitant (USD) |
2.623 |
3.230 |
3.520e |
3.558e |
3.719 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) |
-5,3 |
-3,7 |
-3,3e |
-1,5e |
-1,5 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) |
39,2 |
33,8 |
32,3 |
32,9 |
33,6 |
Taux d'inflation (%) |
7,1 |
8,5 |
-0,9 |
-0,3 |
4,0 |
Taux de chômage (% de la population active) |
16,3 |
15,1 |
15,0 |
16,7 |
17,3 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) |
-1,19 |
-1,84 |
-1,82e |
-1,04e |
-1,30 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) |
-10,2 |
-12,7 |
-11,5e |
-6,5 |
-7,8 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database- dernières données disponibles.
Note : (e) Donnée estimée
Le classement Doing Business 2014 de la Banque Mondiale classe désormais la Géorgie à la huitième position mondiale sur 189 économies . En matière de lutte contre la corruption, la Géorgie se situait en 2013 à la 51 e place sur 180 progressant ainsi de 17 places depuis 2011, dans le classement établi par l'organisme Transparency International .
Figure n° 3 : Classement sur 189 économies de données relatives à la Géorgie sélectionnées par Doing Business 2014
Domaines |
DB 2014 Classement |
Variation dans le classement par rapport à 2013 |
Création d'entreprise |
8 |
-1 |
Octroi de permis de construire |
2 |
Aucun changement |
Raccordement à l'électricité |
54 |
Aucun changement |
Transfert de propriété |
1 |
Aucun changement |
Obtention de prêts |
3 |
Aucun changement |
Protection des investisseurs |
16 |
Aucun changement |
Paiements des impôts |
29 |
+3 |
Commerce transfrontalier |
43 |
+2 |
Exécution des contrats |
33 |
Aucun changement |
Règlement de l'insolvabilité |
88 |
+4 |
Source : Doing Business 2014.
Rappelons que cette prospérité a toutefois connu certains heurts . Économie de transition, marquée par des années de domination soviétique, elle a été confrontée à des conflits avec ses voisins, en particulier la Russie, comme en témoigne le conflit en Ossétie du Sud et en Abkhazie en août 2008, qui a pesé sur la croissance économique (Cf. Annexe) 11 ( * ) .
Figure n° 4 : Relations économiques entre la Géorgie et la Russie
Les liens économiques de la Géorgie avec la Russie sont aujourd'hui encore très en-deçà de ce qu'ils étaient avant la guerre de 2008 malgré la présence d'une importante communauté géorgienne à Moscou. La Géorgie importe à hauteur de 7 % de Russie, contre 17 % de Turquie, 8 % d'Azerbaïdjan, d'Ukraine et de Chine. Ses exportations vont à 27 % vers l'Azerbaïdjan, à 11 % vers l'Arménie et à 7 % vers la Turquie. L'embargo russe a obligé la Géorgie à améliorer la qualité de sa production qui a dû trouver de nouveaux débouchés. Les exportations géorgiennes vers l'UE se chiffrent à 18 % et ses importations à 30 % 12 ( * ) . |
Source : Ministère des affaires étrangères et du développement.
Sa situation financière demeure fragile . La Géorgie enregistre un important déficit des comptes courants. Sa croissance demeure dépendante des conditions extérieures, en particulier, au niveau européen. Elle reste contrainte par l'étroitesse de sa base industrielle.
La Géorgie ne constitue pas seulement un pays voisin essentiel à la politique européenne . Elle constitue le deuxième partenaire commercial de la France dans le Caucase 13 ( * ) . Il convient de souligner que la balance commerciale française avec ce pays est traditionnellement excédentaire 14 ( * ) .
De nombreux accords bilatéraux lient la France à la Géorgie, notamment en matière de protection des investissements, entrés en vigueur en 2000, et de doubles impositions signées en 2007. Le mécanisme de l'assurance-crédit Coface a, quant à lui, été ouvert au profit de la Géorgie en 2009.
Plus récemment, un accord portant sur l'implantation de l'Agence Française de Développement (AFD) en Géorgie a été signé cette année. En outre, un protocole prévoyant le financement par la France de la reconstruction des téléphériques de la vallée de la Chiatura a été conclu à hauteur de 13,2 millions d'euros à taux préférentiel.
Selon le ministère des affaires étrangères, même si « le marché géorgien est relativement étroit (4,5 millions d'habitants pour un revenu par habitant d'environ 3 100 dollars), la forte volonté de modernisation des autorités et l'excellente image dont bénéficie la France , alliées à l'ouverture des politiques françaises d'assurance-crédit et d'aide-projet ainsi que des financements de l'AFD, sont de nature à favoriser ces prochaines années le positionnement des entreprises françaises dans le pays . Les secteurs des transports, du tourisme et de l'agriculture semblent plus particulièrement prometteurs. ».
* 9 « La dynamique de croissance du pays repose depuis 2003 largement sur les investissements étrangers et le secteur des services, au détriment de l'industrie et surtout du secteur agricole, qui constitue pourtant un des avantages comparatifs potentiels de la Géorgie. Cette dernière tire également avantage de sa situation de pays de transit pour les hydrocarbures avec notamment l'oléoduc BTC et le gazoduc BTE [...] Toutefois, en 2013, l'économie géorgienne a connu un net ralentissement, avec une croissance à 3%. Le gouvernement de M. Ivanichvili et celui de M. Garibachvili ont décidé de mettre en place une politique de développement agricole pour relancer l'économie. Cette politique s'inscrit dans la stratégie Georgia 2020, visant à moderniser le pays d'ici à cette date » Source : ministère des affaires étrangères et du développement international.
* 10 Les secteurs de l'énergie et le secteur bancaire sont totalement privatisés.
* 11 L'année 2009 a enregistré un recul de 3,9 % du PIB due au double choc du conflit de 2008 et de l'embargo russe et de la propagation de la crise financière mondiale. L'attractivité économique de la Géorgie des investissements étrangers a été notamment remise en cause par ce conflit avec la Russie.
* 12 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/georgie/presentation-de-la-georgie
* 13 176,4 millions d'euros d'échanges en 2013. Source : Direction générale du Trésor. En 2012, les exportations étaient principalement composées de produits pharmaceutiques (28 %), de biens d'équipements (25 %), de produits agroalimentaires (14 %) et de produits cosmétiques (12 %). Les importations en provenance de la Géorgie (20 millions d'euros en 2012) sont composées à 53 % de produits chimiques et à 12 % de produits agricoles. Avec une part de marché d'environ 2 %, la France demeure également un partenaire commercial de second rang pour la Géorgie, derrière notamment la Turquie, l'Azerbaïdjan, la Russie, la Chine, l'Ukraine ou encore l'Allemagne.
* 14 L'excèdent du solde commercial français a augmenté en 2013, sous l'effet combiné de la très forte augmentation des ventes françaises (+ 56 %) deux fois plus importante que la hausse de nos achats (+ 20 % par rapport à l'année précédente).