B. DES CRITIQUES DE PLUS EN PLUS FORTES ENVERS L'ÉCOLE INCLUSIVE

Se pose désormais la question de la qualité de l'accompagnement offert aux élèves, aux familles et aux enseignants.

En 2011, 40 % des enseignants du premier degré déclaraient avoir des difficultés fréquentes ou très fréquentes avec des élèves « désignés comme perturbés ou à troubles du comportement ». Ils étaient 60 % en 2016 et 75 % en 20231(*).

Les délais de traitement des dossiers par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) sont ressentis comme très longs par les familles - en moyenne 170 jours au premier trimestre 2023 avec des disparités territoriales importantes notamment 250 jours dans le Finistère - auxquels s'ajoutent ensuite les délais d'obtention du matériel pédagogique ou la mise en place d'un accompagnement humain2(*).

Les pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL), créés en 2019, n'ont pas répondu aux attentes des élèves, de leurs familles et des enseignants. Alors qu'ils devaient favoriser la coordination des aides humaines, pédagogiques et de formation au plus près des élèves en situation de handicap pour une prise en charge plus rapide et de meilleure qualité, ils sont en définitive devenus uniquement un outil de gestion de ressources humaines pour les AESH. Quant à l'association des professionnels de santé et des établissements médico-sociaux, pourtant prévue par la loi, celle-ci n'a été mise en place que dans 20 % des PIAL.


* 1 École primaire, école pour tous ? Enquête auprès des personnels, évolution 2011-2023, Éric Debarbieux, Benjamin Moignard, pour l'Autonome de solidarité laïque, octobre 2023.

* 2 L'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap, Cour des Comptes, septembre 2024.

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