Projet de loi de finances pour 2000, TOME III -Annexe 28 - Equipement, transports et logement : V - tourisme
BEAUDEAU (Marie-Claude), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III - annexe 28 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 203 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 28
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
V
.
- TOURISME
Rapporteur spécial
: Mme Marie-Claude BEAUDEAU
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Traditionnellement, les rapports budgétaires sont
l'occasion
de rappeler les données les plus récentes relatives à la
contribution du tourisme à l'économie française. C'est
ainsi que :
• la
consommation touristique représenterait en 1998
7,3 % du PIB
, soit à peu près 12 fois la
consommation de biens d'équipement ménagers, mais aussi
1,5 fois leur consommation de produits énergétiques et
près des trois quarts de celles des produits issus de
l'agriculture ;
• si
l'emploi total,
direct et indirect, est
évalué à
2 millions de personnes
, des chiffres
plus précis sont disponibles pour les activités
d'hébergement et de restauration : en 1997, on comptait près
de
600.000 salariés et plus de 185.000 non salariés,
ce dernier chiffre obtenu par sondage, reste encore largement approximatif,
ce qui est l'occasion d'attirer l'attention sur les lacunes de notre appareil
statistique en matière de tourisme ;
• en termes de flux, il faut souligner le grand dynamisme du secteur
et notamment, de
l'hôtellerie restauration
: c'est ainsi que
ce secteur a créé presque
20.000 emplois entre mars 1998
et mars 1999
.
Mais le tourisme n'est pas une simple activité économique, c'est
aussi un mode de réalisation de la personne et l'occasion de multiplier
les échanges humains et culturels. Aussi, participe-t-il, au même
titre que le travail, de ces droits concrets que la société doit
s'efforcer de conférer aux individus qui la compose.
Cette dimension sociale du tourisme est un aspect essentiel dans la
détermination des priorités de l'action gouvernementale.
A. DES SUCCÈS À CONFORTER
Le poste " voyage " est le
premier excédent de la balance
des services
. Cette performance ne doit pas être
considérée comme naturelle : les effets de la conjoncture
comme certaines tendances à moyen terme, pourraient, si l'on n'y prend
garde, éroder la compétitivité du produit
" France ".
En outre, le secteur touristique vit aussi largement de la clientèle
nationale et, à ce titre, les habitudes des Français sont un
facteur important de ses perspectives de développement à long
terme. De ce point de vue, on a constaté en 1998, la poursuite des
tendances antérieures
: raccourcissement de la durée des
séjours,
qui atteignent 11,9 jours contre 14,4 jours en
1990, prédominance des hébergements non marchands - famille et
amis résidences secondaires - qui représentent 52 % des
nuitées.
1. 1999 : d'excellents résultats en perspective
Avec
70 millions d'arrivées touristiques internationales, la
France confirme, en 1998, sa place de première destination
touristique.
Les effets du championnat du monde de football, qui ont permis d'augmenter de 3
millions le nombre d'arrivées sur notre territoire, continuent de se
faire sentir en 1999 : on prévoit actuellement que le record de
1998 sera dépassé, si l'on en juge au solde positif du poste
voyage en hausse pour les premiers mois de l'année de 17 % par
rapport à la même période de 1998.
Sur le plan régional, la situation se présente de la façon
suivante :
•
en juillet, la plupart des régions
françaises ont enregistré des résultats en hausse à
l'exception de la Bretagne des régions intérieures du Sud-Ouest,
de Rhône-Alpes, de l'Alsace et du Nord - Pas-de-Calais ;
• en août, la fréquentation a été en
hausse dans la majorité des régions, sauf dans l'Ouest et dans le
massif alpin, tandis que la fréquentation s'est stabilisée en
Ile-de-France après la pointe de 1998 due à la coupe du monde.
Une réflexion s'impose pour expliquer ces deux phénomènes.
En termes de recettes touristiques
, la position de notre pays reste
moins favorable :
la France
, loin derrière les
États-Unis qui arrivent en tête avec 17 % du marché
mondial, reste
troisième derrière,
selon les
années, l'Espagne ou l'Italie.
Ces données montrent qu'en dépit de performances remarquables,
le tourisme français présente des faiblesses, sur lesquelles il
convient de se pencher et d'analyser en détail.
2. Les données structurelles de notre spécialisation
En effet, si l'on examine la situation en tendance, on peut souligner deux
phénomènes, qui amènent à nuancer cette
appréciation globalement favorable :
l en fait,
sur le long terme, les dépenses croissent plus vite que
les recettes.
Il faut voir dans cette tendance un
phénomène structurel de rattrapage
, nos compatriotes ayant
tendance à s'aligner sur les habitudes des autres pays d'Europe,
où la proportion des voyages à l'étranger est beaucoup
plus importante : seulement 10 % des séjours des
Français ont lieu à l'étranger, alors que cette proportion
est sensiblement plus importante dans les autres pays
développés ;
l structurellement la France a tendance à être surtout
un pays
de transit
du fait de sa situation centrale en Europe. Cette limite peut se
révéler aussi un atout : le développement de notre
réseau autoroutier, celui du TGV comme la baisse sensible des tarifs
aériens, font de notre pays une destination idéale pour des
courts séjours thématiques, à caractère culturel ou
naturel, par opposition à l'Italie et l'Espagne à qui leur
position climatique permet de bénéficier de durées
moyennes de séjours doubles des nôtres ;
l enfin, on peut craindre un certain vieillissement des infrastructures
touristiques françaises, qui, pour une part, datent des années
soixante et des années soixante-dix.
A cet égard, il faut insister sur la nécessité
d'exploiter tout une série d'atouts et de richesses mal
utilisées. La France a encore des progrès à faire en
termes de professionnalisme, du fait en particulier d'efforts encore
insuffisants en matière de formation initiale et permanente.
Bref, notre pays ne doit pas considérer ses succès comme des
acquis mais comme le signe de potentialités à conforter.
Même s'il s'est montré capable de prolonger et dans une certaine
mesure de réitérer l'effet coupe du monde par l'organisation de
grands événements festifs comme la grande Armada ou
l'éclipse du 11 août, la concurrence a des chances de se
faire beaucoup plus rude.
B. LES ORIENTATIONS DU PROJET DE BUDGET POUR 2000
Les orientations du présent budget traduisent cette volonté
d'approfondissement des dimensions sociale et économique du tourisme.
1. La priorité sociale : développer le droit aux vacances
L'objectif fondamental de la politique actuelle est d'accroître la
fréquentation touristique : le droit aux vacances dont sont encore
exclus nombre de nos concitoyens - selon une étude récente
16 % des Français ne partent jamais en vacances - , doit devenir
une réalité. C'est ainsi que :
l un projet de loi , promulgué le 12 juillet dernier favorise
l'
accès au chèque vacances à 7,5 millions de
salariés des PME qui ne pouvaient pas encore en bénéficier
;
l
l'aide au tourisme social
est une constante de l'action
gouvernementale, comme en témoigne la tenue en mai 1999 d'États
généraux du tourisme social : la mise en place d'une
" Bourse solidarité vacances
", dont l'objet est
précisément de favoriser le départ des plus
démunis, a permis, grâce à la solidarité des
professionnels du tourisme et aux compétences des associations
caritatives, de faire partir, dès cet été, 1000 personnes
qui n'allaient pas en vacances. Dans le même but, l'effort en faveur des
hébergements associatifs va se poursuivre en 2000 au niveau
déjà atteint en 1999 de 24,3 millions de francs en AP et
13,4 millions de francs en CP.
Il est important de souligner que cette préoccupation sociale rejoint
le souci de développer la demande, puisque les difficultés
économiques dans lesquelles se débattent de nombreuses familles
les conduisent à limiter voire à renoncer aux vacances...
2. Les priorités économiques : renforcement de l'appareil
touristique dans le cadre des contrats-Etat-régions et la politique
d'aménagement du territoire, la promotion extérieure
Par ailleurs, le présent budget ne méconnaît pas les enjeux
économiques du tourisme en poursuivant l'adaptation de l'offre
touristique.
a) La préparation du XII
è
plan et
l'aménagement touristique du territoire
Dans ce but et compte tenu des moyens budgétaires accrus dont dispose le
secrétariat d'État, il est prévu de mettre l'accent sur :
l les moyens affectés aux contrats de plan : ils seront ainsi
renforcés par l'augmentation tant des crédits d'intervention -
qui passent de 17,7 millions de francs à 30 millions de francs soit
une augmentation de + 69,5 % - que des subventions d'investissement qui passent
de 15,1millions de francs à 20,3 millions de francs soit une
croissance de 34,4 %. Au total, les contrats de plan devraient ainsi
bénéficier de plus de 50 millions de francs en termes de
crédits de paiement dans le projet de budget pour 2000 ;
l l'adaptation des structures et procédures territoriales de promotion
du tourisme : en complément de cette approche à proprement
parler budgétaire, il faut noter l'annonce par la secrétaire
d'État au tourisme d'une réforme de l'organisation territoriale
du tourisme : il est prévu, peut-être même dans le
cadre d'un code, de toiletter les compétences des collectivités
locales en la matière et, en particulier, les modalités de
classement des communes touristiques, des stations littorales thermales ou de
montagnes, en y introduisant notamment, la notion de " pays d'accueil
touristique " .
b) La prospection des marchés étrangers et la promotion de
l'image de marque de la France
Maison de la France voit ses dotations pour 2000 augmenter de plus de
13,4 % après la très forte croissance de 1999 - + 23 %
- qui avait suivi la période de restriction du milieu des années
90.
Dans un monde de plus en plus concurrentiel et dans la perspective de l'Euro
qui rendra les marchés encore plus transparents, il est important de
chercher à fidéliser notre clientèle et à
conquérir de nouveaux marchés.
Maison de la France ne doit pas se contenter d'être une simple vitrine
de notre pays ; elle doit se comporter en messager, en ambassadeur,
porteur d'invitation à visiter , parcourir et aimer la France.
C. DES MOTIFS DE SATISFACTION MAIS AUSSI DE PRÉOCCUPATION
Votre rapporteur spécial se réjouit de ce que ce budget connaisse
après des années de " vaches maigres ", une croissance
soutenue même si, compte tenu de la faiblesse des niveaux de
départ, on soit encore loin de l'effort qu'exigerait un secteur aussi
important pour le développement de l'économie et de
l'emploi :
dans un certain nombre de domaines, on se trouve toujours en
dessous des niveaux de crédits atteints en 1995
: tel est en
particulier le cas des moyens de fonctionnement courants de l'administration
centrale du chapitre 34-98 ( article 10, § 10 à 60 ) ou celui des
crédits de paiement du chapitre 66-03 développement territorial
du tourisme.
Mais il ne faudrait pas que les bonnes nouvelles annoncées chaque
été fassent oublier les faiblesses structurelles actuelles ou
potentielles qui pourraient handicaper notre pays. Aussi, votre rapporteur
spécial se doit d'attirer l'attention les points qui, selon lui
pourraient être encore mieux pris en compte par la politique du
Gouvernement :
1. L'accent mis sur le droit aux vacances doit être articulé
sur les efforts déployés en matière de politique de la
ville
La secrétaire d'État met à juste titre l'accent sur
l'accès de tous aux vacances. Le chèque vacances vient
d'être étendu, la Bourse solidarité vacances fonctionne
désormais sous la forme d'un groupement d'intérêt public.
Mais beaucoup de jeunes ne partent encore pas en vacances : 27 % des
jeunes entre 5 et 18 ans ne seraient ainsi pas partis en vacances au cours
de l'été 1998. Une réflexion est en cours à ce
sujet au secrétariat d'État au tourisme, c'est bien ; mais
il conviendrait de l'articuler avec l'action des autres ministères
concernés et, en particulier, avec les instances responsables de la
politique de la ville.
2. L'attention portée aux conditions de travail doit être
complétée par une volonté de mieux exploiter le gisement
d'emplois que constitue le tourisme
Une réflexion a été menée sur la base du rapport de
M. Anicet Le Pors sur la question des travailleurs saisonniers, qui
doivent faire l'objet prochainement de mesures spécifiques ; la
convention collective pour le secteur de l'hôtellerie restauration a
été signée au début de l'année 1999, tandis
que les premiers accords sur les 35 heures sont signés dans
certaines grandes entreprises de tourisme ; tout cela constitue des
avancées sociales qui doivent être notées.
Toutefois, du chemin reste à parcourir, en matière de
création d'emplois. Faute de formation adaptée sans doute, le
secteur ne créé que 12.000 emplois par an, alors qu'il
pourrait en créer au moins le double. Le tourisme est une industrie de
main d'oeuvre ; il offre donc de vastes débouchés aux jeunes
pour peu qu'on leur donne la formation adéquate. Bref,
la formation
professionnelle est un grand chantier qui devrait constituer une des
priorités du ministère en liaison avec celui de l'Education
nationale
.
3. La lutte contre le vieillissement des équipements touristiques
Il faut se garder de tout triomphalisme. Les bons résultats actuels ne
doivent pas faire illusion. L'offre touristique française vieillit.
Toute négligence pourrait conduire à des lendemains qui
déchantent.
Le dispositif mis en place l'année dernière pour les villages
résidentiels de tourisme sera-t-il suffisant ? On peut en douter
surtout si l'on considère que
l'abaissement de la TVA sur les travaux
à domicile aboutit indirectement à atténuer en fait
l'intérêt d'une récupération de la TVA
.
Il faut réfléchir dès maintenant à la mise en place
de mécanismes nouveaux d'incitation à la mise aux normes et aux
goûts du jour des grands ensembles touristiques.
La désaffection pour la montagne d'été que l'on constate
actuellement est sans doute le signe annonciateur de cette inadaptation. On
peut penser que l'aide à la jeunesse pourrait corriger cette tendance.
4. L'évaluation nécessaire des politiques touristiques
L'Agence Française d'ingénierie touristique, qui est un
groupement d'intérêt public permettant d'associer administrations
et partenaires privés, a réussi, depuis sa création en
1993, à faire réaliser un ensemble d'études sectorielles
ou de méthodologie générale, qui constituent une aide
très utile à la décision des investisseurs privés
comme des responsables publics : y-a-t-il des possibilités
d'investissements dans tel ou tel domaine ? Comment doit-on s'y prendre
pour développer le tourisme dans une commune, un pays, un
département, une région ? Telles sont les questions
auxquelles permettent de répondre les études de cet organisme.
Il reste qu'à côté de ces études essentiellement
orientées vers l'aide à la décision d'investir, on
pourrait songer à développer l'aspect évaluation de
l'efficacité des politiques publiques, voire à tirer les
leçons des succès ou des échecs commerciaux des
opérateurs privés. La modicité des moyens alloués
au tourisme comme l'importance des investissements nécessaires exigent
que l'on soit particulièrement attentif au retour d'expérience
sur les opérations déjà réalisées
INTRODUCTION
C'est
presqu'un lieu commun de souligner le contraste entre ce que le tourisme
apporte à l'économie française, en termes
d'activité et d'emplois comme de recettes pour la balance des paiements
et l'effort public qui lui est directement consacré.
Ce contraste est d'autant plus étonnant que les élus locaux
nombreux dans les rangs de chacune des assemblées savent, bien
d'expérience tout ce que le tourisme peut apporter comme
possibilité de développement.
Cette année au moment où l'on songe aux nouveaux contrats de
plan, votre commission des finances a souhaité inscrire son tour
d'horizon de la situation du tourisme dans la perspective d'un meilleur
aménagement touristique du territoire.
20% du territoire absorbe 80% de la demande touristique
. Un tel
déséquilibre est un des premiers défis à relever
dans les années à venir et justifie, à lui seul, un budget
du tourisme plus important, même si un certain nombre d'interventions
peuvent et même doivent être prises en charge par les
collectivités territoriales. On peut rappeler qu'en Espagne, notamment,
une bonne partie de l'action de promotion touristique relève des
régions.
La France possède outre son passé culturel un atout majeur,
l'espace. Le luxe aujourd'hui, c'est l'espace, répète une
publicité. Quant à la diversité de ses paysages qui en en
est la conséquence, c'est à la fois un avantage et un handicap
dans la mesure où il lui faut promouvoir des produits touristiques
éminemment variés. Il en résulte une nécessaire
dispersion de nos efforts quand d'autres pays peuvent s'attacher à ne
faire la promotion que d'un petit nombre de lieux.
Il ne faudrait pas non plus que, parce que la France dispose d'un avantage
comparatif dans le domaine du tourisme qu'il faille considérer cet
avantage comme acquis. Un capital naturel cela doit s'entretenir, qu'il
s'agisse du cadre matériel ou de l'image de marque ? Ne serait-ce
que parce que certains investissements sont en passe de devenir
obsolètes.
La politique du tourisme ne peut se réduire aux seules actions
financées sur le budget des plus modestes soumis au vote du
parlement ; nombreuses sont les actions transversales menées avec
d'autres administrations et, notamment, avec les ministères de la
culture et de l'environnement.
Enfin, le tourisme possède une dimension sociale sur laquelle le
rapporteur spécial ne peut qu'insister. Sans doute a-t-il la conviction
que le secteur du tourisme ne créée pas autant d'emplois qu'il le
pourrait, faute sans doute d'efforts suffisants en matière de formation
professionnelle mais aussi par suite de vocations car les conditions de travail
sont dans le secteur souvent médiocres, ce qui ne peut que
décourager nombre de jeunes.
A cet égard, votre rapporteur spécial a la conviction que le
développement économique passe par le progrès
social ; Telles sont les raisons qui justifient l'inclusion d'un chapitre
sur les relations sociales dans le secteur du tourisme.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Les crédits demandés au titre du Tourisme pour 2000 s'élèvent à 423,4 millions de francs, soit une hausse sensible de près de 7,7 % par rapport à ceux inscrits dans la loi de finances initiale pour 1999 (393,3 millions de francs).
Il
convient de rappeler que lors de l'examen de la loi de finances pour
1999
, comme lors des années précédentes, le
Parlement avait majoré de près de 21 millions de francs les
crédits demandés par le projet de loi de finances initiale en
termes de crédits de paiement
.
Cette différence entre le projet et la loi de finances initiale pour
1999 -due en fait à d'importants crédits non reconductibles-
explique les divergences de chiffres quant à la croissance du budget du
tourisme, le secrétariat d'État ayant tendance à se
prévaloir des évolutions plus favorables en termes de LFI :
c'est ainsi que dans cette optique, la croissance des crédits de
paiement que traduit le présent projet de budget, n'est plus de
7,7 % mais de 13,8 %.
Une fois n'est pas coutume aucune mesure de régulation de
crédits n'est, pour l'instant, intervenue en 1999.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
1. Les moyens des services préservés
Les
crédits du
titre III
demandés pour 2000, soit 137,6
millions de francs, marquent une
augmentation de 8,5%
par rapport aux
crédits votés en 1999, qui étaient de 126,8 millions de
francs.
Cette évolution apparemment favorable, qui fait contraste avec la
stagnation que l'on connaît depuis 1995 ne constitue pas encore le
renversement de tendance attendu au niveau du fonctionnement de
l'administration centrale.
L'augmentation des charges de personnel atteint 0,46 % contre près de
3,5%
en 1999, forte croissance qui s'expliquait, d'une part, par
l'application des revalorisations salariales générales et,
d'autre part, à la transformation de 48 emplois de contractuels du
tourisme en 48 emplois de contractuels du ministère de l'Equipement.
On note qu'après la baisse de trois emplois enregistrée en 1998,
puis la stabilisation de cette année, l'année 2000 se
caractérise par la reprise de la baisse des effectifs, qui ne se
monteront plus qu'à 321 unités (155 titulaires et 166
contractuels). C'est ainsi que sont supprimés
deux emplois
dans
le projet de budget pour 2000 correspondant à un emploi d'ouvrier et
à deux emplois de contractuels compensés par la création
d'un poste de titulaire.
Les
moyens de fonctionnement des services
, après avoir
stagné en 1999, s'accroissent de 26,2%, augmentation qui, au delà
d'un changement de nomenclature
1(
*
)
, n'aboutit en
fait pas à donner de moyens supplémentaires aux administrations
centrales :
• formellement, les crédits du chapitre 34-97 - 32 millions
de francs en 1999 - sont supprimés et, en contrepartie, 49,9 millions de
francs sont inscrits au chapitre 34-98, qui ne concernait en 1999 que les
moyens de délégations régionales au tourisme ;
• le regroupement s'accompagne d'un fort développement des
crédits de l'administration centrale, qui passent de 31 millions de
francs en 1999 à 40,9 millions de francs en 2000 soit +32%. Cette
évolution ne correspond pas à des moyens administratifs
supplémentaires - les crédits de fonctionnement courant baissent
même de 0,81% - mais aux besoins engendrés par la
nécessaire réforme de la traditionnelle enquête aux
frontières dont la méthodologie doit changer par suite,
notamment, de l'avènement de l'Euro.
2. Les moyens d'intervention en nette reprise
Le
chapitre 44-01
Développement de l'économie
touristique
,
qui s'était redressé en 1999 avec une
hausse de
+ 17 % - faisant suite à une baisse de 8,3 %
en 1998 -, connaît une croissance de 12,8 % dans le budget pour
2000.
Cette nette augmentation correspond à des évolutions
contrastées. D'une part :
•
l'article 33
relatif aux
Contrats de plan
État - régions
, est en hausse de
+ 69,5 %
: cette dotation passe de 17,7 millions en
1999 à 30 millions de francs dans le présent projet de
budget, ce qui va permettre de répondre aux aspirations des
régions en matière de développement touristique dans
la perspective du XII Plan : amélioration de la qualité et la
commercialisation de l'hébergement, adaptation des entreprises au
marché, renforcement de l'attractivité des territoires ;
• l'article 50
Maison de la France,
après le fort redressement de 1999,
+ 25,4 %
- qui
avait fait suite à la baisse de 9 % en 1998 -, continue sur sa
lancée avec une hausse de 13,4 % pour l'année 2000. En fait,
il s'agit de la compensation du passage à la TVA de cet organisme,
opération en principe neutre mais qui, compte tenu des
possibilités de récupération, devrait lui permettre de
dégager environ un million de francs de moyens nouveaux sur une dotation
dotale de 90,7 millions de francs.
En revanche, comme l'année dernière, d'autres articles
connaissent des évolutions moins favorables :
•
l'article 10
Observation économique
voit
ses crédits simplement maintenus pour 2000, après la forte
régression de
- 11,4 % en 1999 ;
• l'article 34
Autres opérations de développement
territorial
connaît une régression de ses crédits
de 40,5 % après le fléchissement de 1999, - 1 %.
Enfin, en baisse globale de 7,1 %,
l'article 21
Interventions stratégiques
recouvre des situations
diverses :
• le paragraphe 30 Soutien au secteur associatif, qui avait
été porté à la suite d'une forte augmentation en
1999 à 11 millions de francs, est doté de 11,8 millions
de francs pour 2000, afin de permettre, dans le cadre de conventions
d'objectifs, de faire relayer par les associations de tourisme l'action de
l'État en faveur du développement local et de l'insertion
sociale ;
• au
paragraphe 20 Valorisation du produit touristique français
l'AFIT
, Agence française de l'ingénierie touristique,
bénéficie d'1 million de francs de crédits
supplémentaires, ce qui porte sa dotation pour 2000 à
9 millions de francs, soit, compte tenu des apports en nature et des
ressources externes, un budget total de 35 millions de francs en
l'an 2000 ;
• le
paragraphe 10
Actions à caractère
économique
, est doté de 20,8 millions de francs, ce qui
situe ce poste au dessous de son niveau de 1995 et 1996.
En définitive, les variations de ces postes se répercutent au
niveau du total des
dépenses ordinaires,
qui augmentent de
près de
+ 11,2 %
par rapport au budget voté de 1999
(13,5 % en loi de finances initiales).
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Les
dépenses en capital, regroupées dans le
chapitre 66-03
,
Développement territorial du tourisme
, connaissent un traitement
relativement favorable, si l'on fait abstraction des augmentations de
crédits non reconductibles intervenues au cours de la discussion du
budget du tourisme pour 1999 :
• les
autorisations de programme
se maintiennent au niveau de
59 millions ; cette stabilisation au niveau élevé de
1999 résultant des amendements parlementaires, recouvre les
évolutions suivantes : forte augmentation des crédits
consacrés à l'article 10 aux contrats de plan qui passent de
20,7 à 34,7 millions de francs de 1999 à 2000, maintien au
niveau de 24,3 millions des dotations prévues pour la
rénovation des hébergements touristiques associatifs ;
• les
crédits de paiements
, en diminution globale de
20 %, traduisent néanmoins des évolutions positives hors
article 20 - Programme d'aménagement touristique - dont il faut rappeler
qu'il avait été abondé de plus de 14 millions de
francs au cours de la discussion budgétaire du projet de loi de finances
pour 1999 : à côté du maintien des crédits
consacrés aux hébergements associatifs, on constate que l'accent
est mis sur dotations affectées aux contrats de plan, qui s'accroissent
de + 34,4 %.
II. L'ACTIVITÉ TOURISTIQUE
Les excellents résultats que notre pays continue d'enregistrer en 1999, ne doivent pourtant pas inciter à relâcher nos efforts, compte tenu de la compétition internationale de plus en plus forte.
A. LA SAISON TOURISTIQUE FRANÇAISE
Après l'effet " Coupe du monde ", il convient de faire le point de la fréquentation touristique et de la position concurrentielle de la France sur le marché international du tourisme.
1. La fréquentation
Répercutant une certaine baisse des
déplacements, le
secteur du tourisme marchand semble, avoir connu un recul de la
fréquentation, même si l'évolution de l'emploi est
plutôt favorable.
On note tout d'abord un léger tassement de la fréquentation
française : le volume global des séjours pour motif
personnel
(agrément et famille/amis), quelle que soit la
durée, est en retrait cet été par rapport à
l'été 1998 - 6,0 % en séjours et - 6,8 % en
nuitées.
Cette baisse se situe néanmoins dans le prolongement de la tendance
observée depuis le début du printemps. Les séjours
d'agrément - en général plus long - avec 71 % des
nuitées représentent le premier motif personnel contre 23 % pour
les visites à la familles et/ou amis. Ce dernier segment enregistre la
plus forte baisse (- 9,3 % en séjours et - 12,1 % en
nuitées).
En juillet, près de 28 % et en août près de 40 % des Français ont effectué au moins un déplacement hors de leur domicile pour un motif d'agrément ou de visite à la famille et/ou aux amis : cette année, ce sont donc environ 12,1 millions d'individus âgés de 15 ans et plus, qui se sont déplacés en juillet, et 17,3 millions en août pour un voyage personnel de courte ou de longue durée.
Les mois
de juillet et août, concentrent 40% de l'ensemble des séjours
touristiques annuels des français quelle que soit leur durée, et
la moitié des séjours de vacances (4 nuits et plus).
La tendance observée ces dernières années, témoigne
d'un raccourcissement significatif de la durée moyenne du séjours
(8, 3 nuitées en 1999) et notamment des vacances (séjours de 4
nuits et plus) sur ces deux mois, qui, de 14,4 nuitées en 1990, est
passée à 12,2 nuitées en 1998 et 12,1 en 1999, au profit
de séjours additionnels
.
Il faut rappeler que
90% des séjours touristiques personnels des
Français se déroulent sur le territoire national
.
Avec près de la moitié des nuitées, la mer demeure de loin l'espace privilégié des séjours d'été (courts et longs séjours).
2. Activité et emploi
L'hébergement non marchand - en nette diminution -
totalise
51 % des nuitées durant l'été (- 1 point par rapport
à l'été 1998), soit une part un peu inférieure
à sa part annuelle 57 % en 1998.
Dans l'hôtellerie homologuée, les taux d'occupation progressent
globalement de 2 points en juillet et en août par rapport à la
période correspondante de 1998. En Ile-de-France, les taux d'occupation
sont identiques à ceux de 1998 avec, en juillet, un taux assez
élevé de 70 % et, en août, un taux un peu plus faible de
68,5 %. En province, les valeurs ont progressé de 3 points en juillet
avec un taux d'occupation moyen de 35 % et une progression sensiblement
équivalente en août.
Dans le domaine de l'hôtellerie de plein air, la fréquentation
française est, selon l'enquête Direction du Tourisme-INSEE,
globalement en baisse pour la période de mai à août (-1,9 %
en arrivées et - 0,5 % en nuitées), en revanche, la
fréquentation étrangère enregistre une nette progression
de 9,5% en arrivées et de 11,7 % en nuitées.
Les Gîtes de France affichent des résultats
légèrement supérieurs à ceux de 1998 pour la saison
d'été 1999 avec une progression d'environ 2 % sur la
période de mai à septembre. Malgré des mois d'avril, mai
et juin peu dotés en week-ends prolongés, l'occupation, durant
cette période, est en augmentation par rapport à l'on
passé. Ce trimestre a également été marqué
par une hausse du nombre de courts séjours. La fréquentation au
cours de juillet et, août s'est avérée fluctuante,
relativement identique à 1998 ; les gîtes ruraux ont
été occupés à 75 % en juillet et à 96 % en
août La clientèle étrangère est en hausse et
représente 22 % de l'ensemble de la clientèle. Les
clientèles britannique et allemande demeurent majoritaires dans la
clientèle étrangère des et es ruraux.
A la fin du mois de juin 1999, les salariés du -secteur Hôtels
-Cafés-Restaurants étaient estimés à 679.000 selon
L'INSEE. Cet effectif salarié a ainsi connu une augmentation de
3,9 % par rapport à juin 1998, qui s'est traduite par la
création de 25.200 emplois
,
B. COMPARAISONS INTERNATIONALES
Sur les
sept premiers mois de l'année, les recettes de la balance des paiements
ont augmenté de 9 % par rapport à la même
époque de 1998.
Sur la même base de comparaison, les dépenses ont
enregistré une légère hausse de 2,4 %. Ainsi, le
solde affiche une progression significative de 17,9 %, par rapport aux
sept mois de 1998.
L'excédent du poste voyages de la balance des
paiements devrait dépasser 71 milliards de francs sur l'ensemble de
l'année 1999
.
1. La part de la France dans le marché du tourisme mondial
Selon
l'Organisation Mondiale du Tourisme, les voyages touristiques internationaux
ont progressé de 2,5 % en 1998 par rapport à 1997, contre
3,3 % de 1996 à 1997. Ainsi, on estime à 635 millions le
nombre de voyages internationaux en 1998 pour un montant de 439,4 milliards de
dollars de recettes (hors transport), soit une hausse de 0,3 %.
Derrière ces taux de croissance, apparaissent des situations
contrastées attestant des problèmes économiques
rencontrés par un certain nombre de pays. Si l'Europe demeure en
tête avec près de 60 % du total des arrivées et 52 % des
recettes mondiales (50 % en 1997), c'est l'Afrique qui progresse le plus, avec
respectivement 6,4 % et 6,6 %. De plus, pour la première fois depuis
plus de cinq ans, des régressions sont constatées pour certaines
régions, tant en arrivées (Asie de l'Est -1,6 %) qu'en recettes
(Asie de l'Est -10,2 % et Moyen-Orient -12,2 %).
Avec 70 millions d'arrivées de touristes internationaux
en 1998
,
la
France
a vu s'accroître de façon significative le nombre
de séjours des clientèles étrangères, en nette
progression depuis 1996, lui permettant ainsi d'accroître sa
part du
marché
mondial (11 % contre 10,4% en 1996) et surtout
européenne (18,4 contre 17,7% en 1996). Elle confirme ainsi sa position
de
première destination touristique internationale, devant l'Espagne
(47,7 millions d'arrivées) et les Etats-Unis (46,4 millions
d'arrivées).
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
Evolution de la part du tourisme international de la France |
|
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|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
Arrivées |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|
en milliers |
52 497 |
55 041 |
59 710 |
60 100 |
61 312 |
60 033 |
62 406 |
67 310 |
70 000 |
|
% dans le Monde |
11,5 |
11,9 |
11,9 |
11,6 |
11,1 |
10,6 |
10,4 |
10,9 |
11,0 |
|
% en Europe |
18,6 |
19,4 |
19,7 |
19,4 |
18,3 |
17,7 |
17,7 |
18,2 |
18,4 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recettes |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|
en millions Ff. |
109 924 |
120 509 |
132 621 |
133 417 |
137 010 |
137 389 |
145 076 |
163 488 |
176 534 |
|
en millions $ EU |
20 185 |
21 376 |
25 051 |
23 564 |
24 678 |
27 527 |
28 357 |
28 009 |
29 700 |
|
% dans le Monde* |
7,5 |
7,7 |
8,0 |
7,3 |
7,0 |
6,8 |
6,5 |
6,4 |
6,8 |
|
% en Europe* |
13,8 |
14,4 |
15,0 |
14,4 |
13,9 |
13,3 |
12,8 |
12,7 |
13,0 |
|
* par rapport aux recettes exprimées en $ |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
S'agissant des
recettes touristiques internationales
,
exprimées en dollars, ce sont les
Etats-Unis qui sont en tête
avec 16,2% du total
. En Europe, les positions se sont rapprochées
entre l'Espagne, la France et l'Italie. L'Espagne, qui avait ravi la
deuxième place à la France en 1996, a moins progressé en
1997 et 1998 et se retrouve au 4ème rang. Au contraire, l'Italie est
passée de la 4ème à la 2ème place, la France
restant au troisième rang, malgré une progression de près
de 8 % des recettes en francs (6% en dollars US), selon l'Organisation Mondiale
du Tourisme.
Les premières estimations pour 1998 du poste "voyages" de la Balance des
Paiements laissent présager une bonne tenue des recettes (+9,2% sur les
cinq premiers mois), permettant d'envisager une augmentation non
négligeable des touristes internationaux.
|
Classement des principaux pays selon les Arrivées et les Recettes |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
Arrivées de touristes internationaux |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rang |
|
Pays |
Arrivées de touristes (milliers) |
|
Part en % des arrivées mondiales |
|
Accroissement annuel moyen |
|
|
1990* |
1998 |
|
1990* |
1998 |
1990* |
1998 |
90/98 |
|
|
1 |
1 |
France |
52 497 |
70 000 |
11,5 |
11,0 |
3,7% |
|
|
3 |
2 |
Espagne |
34 085 |
47 749 |
7,4 |
7,5 |
4,3% |
|
|
2 |
3 |
Etats-Unis |
39 363 |
46 395 |
8,6 |
7,3 |
2,1% |
|
|
4 |
4 |
Italie |
26 679 |
34 829 |
5,8 |
5,5 |
3,4% |
|
|
7 |
5 |
Royaume-Uni |
18 013 |
25 750 |
3,9 |
4,1 |
4,6% |
|
|
12 |
6 |
Chine |
10 484 |
25 073 |
2,3 |
3,9 |
11,5% |
|
|
8 |
7 |
Mexique |
17 176 |
19 810 |
3,7 |
3,1 |
1,8% |
|
|
10 |
8 |
Canada |
15 209 |
18 825 |
3,3 |
3,0 |
2,7% |
|
|
27 |
9 |
Pologne |
3 400 |
18 820 |
0,7 |
3,0 |
23,8% |
|
|
6 |
10 |
Autriche |
19 011 |
17 352 |
4,1 |
2,7 |
-1,1% |
|
|
9 |
11 |
Allemagne |
17 045 |
16 511 |
3,7 |
2,6 |
-0,4% |
|
|
16 |
12 |
Rep. Tchèque |
7 278 |
16 325 |
1,6 |
2,6 |
10,6% |
|
|
17 |
13 |
Russie |
7 204 |
15 810 |
1,6 |
2,5 |
10,3% |
|
|
5 |
14 |
Hongrie |
20 510 |
15 000 |
4,5 |
2,4 |
-3,8% |
|
|
14 |
15 |
Portugal |
8 020 |
11 200 |
1,8 |
1,8 |
4,3% |
|
|
13 |
16 |
Grèce |
8 873 |
11 077 |
1,9 |
1,7 |
2,8% |
|
|
11 |
17 |
Suisse |
13 200 |
11 025 |
2,9 |
1,7 |
-2,2% |
|
|
19 |
18 |
Hong Kong |
6 581 |
9 575 |
1,4 |
1,5 |
4,8% |
|
|
20 |
19 |
Pays-Bas |
5 795 |
9 102 |
1,3 |
1,4 |
5,8% |
|
|
24 |
20 |
Turquie |
4 799 |
8 960 |
1,0 |
1,4 |
8,1% |
|
|
TOTAL 1 à 20 |
|
|
335 222 |
449 188 |
73,2 |
70,7 |
3,7% |
|
|
TOTAL MONDE |
|
|
458 247 |
635 134 |
100,0 |
100,0 |
4,2% |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recettes du tourisme international (1) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rang |
|
Pays |
Recettes du Tourisme International (millions $ EU) |
|
Part en % des recettes mondiales |
|
Accroissement annuel moyen |
|
|
1990* |
1998 |
|
1990* |
1998 |
1990* |
1998 |
90/98 |
|
|
1 |
1 |
Etats-Unis |
43 007 |
71 116 |
16,1 |
16,2 |
6,5% |
|
|
3 |
2 |
Italie |
20 016 |
30 427 |
7,5 |
6,9 |
5,4% |
|
|
2 |
3 |
France |
20 185 |
29 700 |
7,5 |
6,8 |
4,9% |
|
|
4 |
4 |
Espagne |
18 593 |
29 585 |
6,9 |
6,7 |
6,0% |
|
|
6 |
5 |
Royaume-Uni |
14 940 |
21 233 |
5,6 |
4,8 |
4,5% |
|
|
5 |
6 |
Allemagne |
11 471 |
15 859 |
4,3 |
3,6 |
4,1% |
|
|
25 |
7 |
Chine |
2 218 |
12 600 |
0,8 |
2,9 |
24,3% |
|
|
7 |
8 |
Autriche |
13 410 |
11 560 |
5,0 |
2,6 |
-1,8% |
|
|
9 |
9 |
Canada |
6 339 |
9 133 |
2,4 |
2,1 |
4,7% |
|
|
21 |
10 |
Turquie |
3 225 |
8 300 |
1,2 |
1,9 |
12,5% |
|
|
8 |
11 |
Suisse |
7 411 |
8 208 |
2,8 |
1,9 |
1,3% |
|
|
65 |
12 |
Pologne |
358 |
8 000 |
0,1 |
1,8 |
47,5% |
|
|
10 |
13 |
Mexique |
5 467 |
7 897 |
2,0 |
1,8 |
4,7% |
|
|
11 |
14 |
Hong Kong |
5 032 |
7 109 |
1,9 |
1,6 |
4,4% |
|
|
23 |
15 |
Russie |
2 752 |
7 107 |
1,0 |
1,6 |
12,6% |
|
|
14 |
16 |
Pays-Bas |
3 636 |
6 806 |
1,4 |
1,5 |
8,2% |
|
|
13 |
17 |
Thaïlande |
4 326 |
6 392 |
1,6 |
1,5 |
5,0% |
|
|
18 |
18 |
Corée |
3 559 |
5 807 |
1,3 |
1,3 |
6,3% |
|
|
15 |
19 |
Australie |
4 088 |
5 694 |
1,5 |
1,3 |
4,2% |
|
|
16 |
20 |
Belgique |
3 721 |
5 375 |
1,4 |
1,2 |
4,7% |
|
|
TOTAL 1 à 20 |
|
|
193 754 |
307 908 |
72,4 |
70,1 |
6,0% |
|
|
TOTAL MONDE |
|
|
267 762 |
439 393 |
100,0 |
100,0 |
6,4% |
|
|
* 1990 révisé |
|
URSS |
|
|
|
Source: OMT |
|
|
2. Les résultats de la balance des paiements
Le solde du poste " Voyages " reste le premier excédent de la balance des services depuis cinq ans, malgré les baisses significatives enregistrées en 1995 et 1996.
Le poste " Voyages " de la balance des paiements de 1994 à 1998 |
||||||||
en millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|||
Recettes |
137 010 |
137 389 |
145 076 |
163 488 |
176 562 |
|||
Dépenses |
76 468 |
81 495 |
90 789 |
96 756 |
104 947 |
|||
Solde |
60 542 |
55 894 |
54 287 |
66 732 |
71 615 |
|||
|
|
|
|
Source: Banque de France |
||||
évolution en % |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
|||
Recettes |
+2,7 |
+0,3 |
+5,6 |
+12,7 |
+8,0 |
|||
Dépenses |
+5,2 |
+6,6 |
+11,4 |
+6,6 |
+8,5 |
|||
Solde |
-0,3 |
-7,7 2( * ) |
-2,9 |
+22,9 |
+7,3 3( * ) |
|||
|
|
|
|
Source: Banque de France |
Ces
tableaux mettent en évidence les trois points suivants :
• La hausse des dépenses des Français à
l'étranger de +37,2% entre 1994 à 1998. Les dévaluations
de nos voisins européens (Espagne, Italie et Grande-Bretagne) ont
contribué très largement à ce phénomène. On
peut aussi voir dans cette hausse un phénomène de
" rattrapage " des Français pour leurs déplacements
touristiques à l'étranger. En effet, environ
seulement 10% des
séjours touristiques des Français
s'effectuent à
l'étranger
, alors que cette proportion est beaucoup plus
élevée dans les autres pays européens.
• La hausse des recettes touristiques de la France de +28,9% entre 1994 et
1998, est due essentiellement aux trois dernières années
1996,1997 et 1998. Leur évolution reflète assez bien les
événements qu'a connus la France. La vague d'attentats qui a
débuté en France à l'été 1995, ainsi que les
grèves qui ont suivi, ont été préjudiciables au
tourisme français : les recettes touristiques ont baissé en
volume en 1995 (+0,3% en valeur par rapport à 1994) et le début
d'année 1996 a été lui aussi affecté.
Toutefois depuis le second semestre 1996, les recettes touristiques de la
France connaissent une hausse continue et surtout de grande ampleur
(près de +13% entre 1997 et 1996). Ces bonnes performances
coïncident avec une conjoncture économique plus favorable dans les
pays de nos principales clientèles, ainsi que l'appréciation de
certaines de leurs monnaies (Livre Sterling, Dollar américain). A la
mi-1998, un nouvel élément, la Coupe du Monde de football, est
venu dynamiser à son tour les recettes. Cet événement a eu
un impact très favorable sur l'image de marque de notre pays. En
conséquence, les recettes touristiques de la France ont toutes les
chances de continuer à bénéficier des retombées de
cette manifestation sportive dans l'avenir.
• Sur les quatre dernières années (de 1994 à 1998),
la progression des dépenses a été plus soutenue (+8,2% par
an en moyenne) que celle des recettes (+6,6% par an en moyenne) mais n'a pas
empêché le solde du poste " Voyages " de progresser (en
moyenne de +4,3% l'an), en grande partie grâce à la performance
record de 1997 (solde en progression de +22,9% en 1997).
3. La compétitivité des opérateurs
La
capacité hôtelière homologuée de la France
avec
600.883 chambres au 1
er
janvier 1998 situe notre pays
au troisième rang
en Europe,
derrière l'Italie et
l'Allemagne
.
En 1998, trois groupes hôteliers français figurent parmi les
12 premiers mondiaux
: Accor (enseignes Sofitel, Novotel, Mercure,
Ibis, Etap Hotel, Formule 1, Les Jardins de Paris, Motel 6) est en
quatrième position; la Société du Louvre avec ses
enseignes Concorde, Campanile, Première Classe, Bleu Marine et Clarine
occupe la 7ème place et Hotels & Compagnie (Nuit
d'hôtel, Balladins, Climat de France) arrive en 11
ème
position.
Globalement, les chaînes et les groupes français (notamment Accor
qui place trois de ses enseignes aux trois premières places) dominent
largement le marché européen, loin devant leurs concurrents
britanniques et américains.
En revanche la France est moins puissante dans le domaine des agences de
voyage. Cela tient sans doute aux habitudes très hexagonales des
Français, qui partent relativement peu à l'étranger et ont
en conséquence un nombre de points de vente conséquent, la France
est un des pays ayant le plus faible taux d'utilisation des agences de voyages.
L'intégration de la filière tourisme caractérise les
géants européens que sont les tours opérateurs allemands
et anglais, au premier rang desquels TUI (29,8 milliards de francs de
chiffre d'affaires en 1998) en Allemagne, Airtours (34,1 milliards de francs de
chiffre d'affaires en 1998) et Thomson Travel (24,4 milliards de francs de
chiffre d'affaires en 1998) au Royaume-Uni. Ceux-ci ont une vocation beaucoup
plus généraliste que leurs homologues français et
disposent d'un réservoir de clientèle plus populaire, en raison
du fort taux de départ à l'étranger et des prix des tours
opérateurs de 20 à 30 % moins chers qu'en France.
Par ailleurs, depuis 1997,
les distributeurs,
moins nombreux,
s'organisent afin de faire face à la concurrence mondiale et les
mouvements de restructuration s'accélèrent, notamment entre les
Français et les Américains : ainsi, le groupe français
Havas s'est-il associé au groupe américain American Express ; de
même, l'américain Carlson Travel avec le Français Wagons
Lits. On note que les premiers réseaux français ont une dimension
internationale notable et allient, pour Nouvelles Frontières et Club
Med, les deux activités majeures : le tour operating et la distribution.
Il faut également évoquer parmi les forces du tourisme
français, le nombre important de parcs thématiques. La France en
compte environ 60 sur son territoire. Mais ils ne sont que trois à
prospérer à grande échelle : Astérix (0,33 milliard
de chiffre d'affaires et 1,7 million de visiteurs en 1998), le Futuroscope
(0,7 milliard de chiffre d'affaires et 2,65 millions de visiteurs en 1998) et
le plus grand, Disneyland Paris (5,9 milliards de chiffre d'affaires et 12,6
millions de visiteurs en 1998)
4(
*
)
.
Enfin, dans le domaine du
tourisme d'affaires
,
la France est
classée deuxième destination mondiale. Cette position est
fragile
Elle subit en effet de plein fouet la concurrence des destinations
émergentes (notamment les villes asiatiques qui se sont dotées de
bureaux de congrès et de conventions, réellement offensifs). Le
plus gros concurrent de la France dans les années à venir risque
d'être l'Australie qui va profiter de l'image de marque des Jeux
Olympiques organisés en l'an 2000. Ainsi, en trois ans le nombre de
congrès a presque diminué de moitié. Seul le segment des
voyages de stimulation affiche une excellente santé, représentant
85% des manifestations liées au tourisme d'affaires en 1998 (les
congrès 9% et les expositions salons 6%).
Il y a là une réflexion à mener pour protéger un
créneau, qui représente, en 1998, 40 % des rentrées
de devises touristiques françaises.
III. ASPECTS DE LA POLITIQUE TOURISTIQUE
Comme l'année dernière, votre rapporteur se propose de faire le point de l'effort de l'État en faveur du tourisme et d'évoquer certaines questions d'actualité.
A. L'ACTION DE L'ETAT
Les moyens administratifs de la politique du tourisme sont à l'image du budget qu'elle met en oeuvre, limités eu égard à l'importance du secteur pour l'économie française.
1. L'administration centrale
Déjà relativement sous-équipée - en
comparaison de ceux dont dispose le reste du ministère -
l'administration centrale subit depuis plusieurs années les
conséquences d'une politique économe sinon austère. Comme
permet de la constater les développements ci-dessous, la plupart des
postes sont simplement reconduits, à l'exception des études.
L'effectif de l'administration centrale est maintenu à 166 agents en
2000. Les dépenses de personnel restent au même niveau que celles
de l'année précédente compte tenu des mesures d'ajustement
et de revalorisation (0,4 million de francs).
On note, d'une part, que 62 agents relèvent de l'administration du
tourisme, dont 6 titulaires (inspection générale) et 104 du
ministère de l'Équipement et que, d'autre part, sur cet effectif,
17 agents sont mis à la disposition de l'agence française de
l'ingénierie touristique et 10 à celle de Maison de la France.
Quant aux moyens de fonctionnement des services, ils connaissent une
progression globale de 31,84 % qui s'explique par l'effort fait en
matière d'études, tandis que les autres postes connaissent un
léger tassement.
Cet effort dans le domaine des études dont les crédits
s'accroissent de 10 millions de francs pour atteindre 17,3 millions de francs,
est destiné à financer le lancement d'une enquête aux
frontières rénovée. Cette enquête, qui mesure les
flux des touristes non résidents et les caractéristiques de leurs
séjours, sera améliorée quant à sa fiabilité
et à la précision des informations recueillies. Elle permettra
d'obtenir, de manière permanente, les informations
précédemment déduites de l'observation du poste " voyages
" de la balance des paiements dont une partie va disparaître avec la mise
en place de l'euro.
Il faut également souligner que le budget informatique maintenu au
niveau de 4,5 millions de francs, permettra principalement de renouveler le
matériel téléphonique et de développer les sites
internet et intranet du ministère. En particulier, le site internet sera
enrichi par l'apport de la base documentaire de la direction du tourisme, et
par l'intégration d'un moteur de recherche qui en facilitera
l'accès. Par ailleurs des améliorations techniques seront
apportées aux outils et réseaux informatiques de la direction du
tourisme.
En ce qui concerne les
actions de promotion et de communication
, le
projet de loi de finances pour 2000 prévoit 3,2 millions de francs
soit une dotation égale à celle de l'an passé. Ces
crédits sont principalement destinés à poursuivre l'effort
de mobilisation des professionnels du tourisme sur l'accueil en France
grâce à la conclusion de " contrats accueil " dans le cadre de la
campagne " Bonjour ", et à réaliser un certain nombre de
campagnes, notamment en faveur de l'accès aux vacances et aux loisirs
des personnes handicapées. C'est également sur cette dotation que
devraient être financées les opérations de valorisation de
la destination France dans le cadre des manifestations de l'an 2000
2. Les délégations régionales au tourisme
L'ensemble des 26 délégations, réparties
sur
les 22 régions administratives métropolitaines et les
départements d'outre-mer, disposeront, en 2000, de 86 agents.
On remarque que, sur cet effectif, six fonctionnaires de catégorie A ont
été mis à disposition des délégations
régionales au tourisme en 1999 dans le cadre d'une
expérimentation menée par la direction du personnel et des
services du ministère de l'Équipement ; sept autres doivent
l'être en 2000. Il est important que ces agents disposent des moyens de
fonctionnement nécessaires à l'accomplissement de leurs
missions.
3. Maison de la France
Cet
organisme est un groupement d'intérêt économique permettant
d'associer administrations et partenaires du secteur privé.
Conformément à cette logique de partenariat, le budget de Maison
de la France était alimenté à parts sensiblement
égales par les crédits de l'État et les apports de ses
partenaires pour un budget de l'ordre de 360 millions de francs.
La forte réduction de la participation de l'État inscrite au
budget de 1998, s'est traduite par une baisse de celle des partenaires de
Maison de la France, laissant au GIE un budget de 327 millions de francs, en
régression de plus de 42 millions de francs par rapport à 1997.
En ce qui concerne la participation des comités régionaux du
tourisme, qui a représenté en 1998 16,7 % du budget de
Maison de la France, le recul entre 1996 et 1998 a atteint plus de 10
%
5(
*
)
.
Dans ce contexte difficile, Maison de la France s'est efforcée au cours
de l'année 1998, de maintenir l'ensemble de ses activités.
Toutefois, des budgets spécifiques affectés à
l'événement " Coupe du Monde " ont permis de limiter les
conséquences de la baisse des moyens de l'organisme.
Néanmoins, un certain nombre d'opérations de promotion ont
dû être en tout ou partie annulées sur certains
marchés (exemples : suppression de certaines campagnes publicitaires en
Allemagne, Belgique et en Scandinavie, annulation de la participation
prévue pour certains salons grand public ou professionnels,
réduction des accueils de presse sur certains marchés), tandis
que certains " clubs " de promotion ("Montagne ", "Nature Active ")
ont vu leurs activité fortement réduite.
En ce qui concerne la présence à l'étranger, les
représentations du Portugal et de Norvège ont dû être
fermées, ainsi que le bureau de Toronto au Canada. Maison de la France a
fait savoir que dans tous les pays où les contraintes budgétaires
ont entraîné la fermeture de représentations, elle s'est
employée, en liaison avec les autres services officiels français
locaux et les opérateurs touristiques concernés, à mettre
en place des solutions de rechange ayant pour objet de limiter l'impact
négatif de ces fermetures.
Parallèlement, Maison de la France a cherché à renforcer
son action sur les marchés porteurs : l'Europe de l'Est avec l'ouverture
d'un bureau en Pologne (avec la fermeture du bureau à Berlin), et l'Asie
avec l'affirmation d'une présence en Chine. En outre, la présence
française a également été renforcée en
Grande-Bretagne, avec la mise en place du " French Travel Center ", centre
d'information du grand public implanté au coeur de Londres.
Compte tenu des moyens accrus dont elle a disposé en 1999
(+16, 8 % pour la seule promotion de la France à
l'étranger, soit 292 millions de francs), Maison de la France a pu
commencer à mettre en place des campagnes publicitaires plus importantes
et plus ciblées sur de nombreux marchés pour valoriser une image
renouvelée de la destination, ou sur des thèmes plus
spécifiques - on a ainsi rouvert le "club Montagne ". Selon les
évaluations pour 1999, compte tenu de l'augmentation de la subvention de
l'État les parts de l'État et des partenaires devraient
s'établir respectivement à 187,82 et 176,33 millions de francs.
On note également que une convention a été passée
avec la Mission 2000 afin de valoriser, au travers de l'ensemble de nos actions
de promotion 1999, l'ensemble des événements du programme
officiel "2000 en France ".
Après l'important effort de rattrapage opéré par la loi de
finances pour 1999, le présent projet de budget prévoit une
augmentation de 13,4 % de la participation de l'État. En effet, 90,7
millions de francs sont destinés au fonctionnement de Maison de la
France et 82,8 millions de francs à la participation de l'État
aux actions menées en partenariat.
On remarque cependant que, sur le total, 173,5 millions de francs, 19,5
millions de francs sont appelés à compenser le coût de
l'assujettissement de Maison de la France à la TVA à compter de
l'an prochain ; il en résulte que le moyens nouveaux mis à
la disposition de Maison de la France resteront limités : la
contribution de l'État au fonctionnement et aux actions de Maison de la
France ne sera donc en hausse que d'un million de francs, soit à peine
0,6 %.
Pour l'année 2000, les actions en direction des circuits commerciaux
étrangers seront amplifiées sur de nombreux marchés en
vue, à la fois d'accroître et de diversifier la programmation
France par les tours opérateurs étrangers, et de mieux faire
connaître la variété de l'offre française aux
réseaux de ventes étrangers, ainsi qu'aux autres
intermédiaires (clubs, associations ... ).
Le développement des nouvelles technologies considéré
comme une priorité pour les années à venir sera poursuivi
avec des moyens accrus, d'une part, par une rénovation et un
développement du site Internet et, d'autre part, par la mise en place
d'un programme informatique unique visant notamment à assurer une
meilleure diffusion de l'information grand public.
Compte tenu de l'enjeu que représente la promotion, votre rapporteur
spécial a décidé d'entreprendre une action de
contrôle sur pièce et sur place de l'activité de Maison de
la France.
4. L'AFIT
Groupement d'intérêt Public (GIP)
créé
par arrêté du 16 mars 1993 pour six ans et dont le renouvellement
a été prononcé pour une nouvelle durée de six ans
par arrêté du 19 février 1999, l'AFIT associe neuf
ministères concernés par le Tourisme, des établissements
publics de l'État des organismes représentatifs des
collectivités locales, différentes structures publiques et
privées concernées par le développement du tourisme, ainsi
que des entreprises.
A l'occasion de ce renouvellement, les statuts ont été
actualisés. L'article 2 de la "convention constitutive" dispose que :
1. Dans le cadre de la politique définie par le Ministre en charge du
Tourisme, le groupement remplit une mission d'ingénierie ayant pour
objet de favoriser l'adaptation de l'offre touristique française aux
évolutions de la société et de la consommation pour mieux
répondre à la demande, améliorer sa
compétitivité et faire face à la concurrence
internationale.
Pour ce faire,
• il réalise des études générales et des
diagnostics sur l'adéquation entre l'état de l'offre et celui de
la demande économique et sociale, procède à des
évaluations et propose des préconisations en cohérence
avec les politiques publiques ;
• Il analyse les savoir-faire indispensables à la constitution et
au développement de l'offre touristique et mène des actions
visant à améliorer ces savoir-faire ;
• Il accompagne des actions opérationnelles dans le rôle
d'assistant à maître d'ouvrage, en définissant les
méthodologies et les cahiers des charges à respecter. Il ne
mène lui-même les études qu'à titre
exceptionnel ;
• Il suscite et évalue les innovations dans la conception des
produits touristiques, et incite à la mise en place des
expériences pilote ;
• Il étudie les mécanismes de financement de l'offre
touristique et propose des schémas de financement susceptibles de
faciliter le développement et d'en améliorer la qualité.
Il peut apporter son expertise à ses membres dans la programmation de
leurs interventions financières ;
• Il peut préparer des rapports techniques à la demande de
tout organisme ou entreprise concourant au développement du tourisme
français, adhérent ou non.
2. La mission de l'AFIT étant de diffuser le plus largement possible
les résultats de son activité, elle publie les résultats
de ses actions, informe régulièrement ses membres et
correspondants, organise toutes manifestations de nature à faire
connaître aux acteurs du tourisme les données et informations dont
elle dispose ;
3. Le groupement apporte son concours aux actions concernant le tourisme
conduites par les administrations et établissements
spécialisés en matière d'export de savoir-faire et
d'investissements. Il suscite et soutient les initiatives des opérateurs
français d'ingénierie touristique à
l'étranger ;
4. Une Çonvention-cadre entre le Ministre en charge du Tourisme et le
Président de l'AFIT ainsi que des conventions annuelles entre la
Direction du Tourisme et l'AFIT organisent les relations entre l'administration
du Tourisme et le groupement ;
5. Le groupement développe son activité en conformité avec
les dispositions législatives et réglementaires relatives
à la déconcentration notamment dans ses relations avec les
collectivités territoriales et peut intervenir à la demande des
préfets de région ou de départements.
5. L'Observatoire National du Tourisme
L'Observatoire National du Tourisme, association de la de loi
1901,
créée en septembre 1991 est, selon ses statuts, "le lieu
privilégié de concertation et de réflexion des acteurs
institutionnels du tourisme publics et privés en matière
d'observation et d'orientation économique".
Il a pour mission de rassembler une information dispersée, souvent mal
connue et le plus souvent difficile à se procurer. Il met à la
portée de tous, ces informations en ayant pris soin d'en faire l'analyse
et la synthèse dans une domaine où cette information est souvent
éparse et peu cohérente.
Exploitant les données et les travaux disponibles à la Direction
du Tourisme dont il publie les données statistiques, l'Observatoire
National du Tourisme réalise des études et travaux sur mesure
à la demande de la Direction du Tourisme, à la demande de ses
membres ou, lorsqu'il en perçoit le besoin, à partir des grandes
enquêtes de fréquentation (Suivi des Déplacements
Touristiques, enquête aux frontières, enquêtes
hôtelières).
Il collecte enfin de nombreuses données, détenues par d'autres
ministères, par des organismes professionnels ou institutionnels, des
sociétés diverses et dont le traitement et l'analyse sont
susceptibles de compléter, par un éclairage différent, les
sources habituelles du Secrétariat d'État du Tourisme.
L'Observatoire National du Tourisme joue ainsi le rôle d'un lieu
d'échange et de partenariat mobilisant des informations à partir
d'un cercle de décideurs bien plus étendu que celui des seules
activités du secteur des Hôtels-Cafés-Restaurants et des
Voyages. A cet égard, il est le correspondant privilégié
des différents réseaux d'observation économique du
tourisme au niveau régional et local.
Les statuts initiaux de l'Observatoire National du Tourisme ont
été modifiés le 12 avril 1995, afin d'accroître
l'ouverture de l'Observatoire sur l'environnement économique et social.
Cette ouverture s'est faite par le biais de la participation à son
Conseil d'administration de nouvelles administrations publiques
(ministère de la Culture, ministère de l'Environnement,
commissariat Général du Plan) et d'une augmentation du nombre et
de la diversité des personnalités qualifiées.
En 1999, le budget de l'Observatoire est de 3.350.000 francs. Les deux
postes les plus importants sont: les salaires et charges sur salaires (60% des
dépenses) et les opérations (études sous-traitées,
publications, etc ... (20% des dépenses)
Les ressources de l'Observatoire ont trois origines : les cotisations des
membres de L'ONT, la vente des publications et des services
télématiques et la subvention du Secrétariat d'État
au Tourisme, qui s'élève en 1999 à 2.100.000 francs.
L'association est dirigée par un directeur et présidée par
une des personnes qualifiées élue. Au ler août 1999,
l'Observatoire compte cent quatre-vingt membres. Au ler janvier 1999, il
employait treize personnes.
L'Observatoire National du Tourisme met à la disposition de ses
partenaires des outils d'analyse et de synthèse qui s'attachent à
suivre le rythme de l'actualité et à s'adapter aux besoins des
organismes privés et publics qui constituent ses adhérents. Ces
outils sont les suivants : des publications (Mémento du Tourisme,
une Lettre bimestrielle, une Note de Conjoncture, des cahiers spéciaux
dans trois collections différentes - les Données Economiques du
Tourisme, les Analyses et Perspectives du Tourisme, les Essentiels du
Tourisme-), et des séminaires thématiques et
méthodologiques.
Le premier semestre 1999 a vu l'installation du site Internet de l'Observatoire
National du Tourisme : une centaine d'écrans Internet
représentant plus de 1000 pages de textes, de graphiques, de tableaux et
de cartes comprenant le programme 1999 des publications et des
séminaires, les publications disponibles, un bulletin d `adhésion
avec les tarifs.
Ce site est également accessible depuis quelques semaines sur abonnement
au tarif de 300 francs TTC pour un trimestre et de 1.000 francs TTC
pour l'année. En septembre, un système de paiement
sécurisé pour tous les abonnements sera disponible.
La décision prise par la Secrétaire d'État au Tourisme de
rétablir en 1999 la subvention de l'Observatoire National du Tourisme au
niveau de 1996 va permettre de maintenir son activité à un niveau
en rapport avec ses demandes.
D'une manière plus générale, il a été
décidé de réorganiser d'ici la fin de 1999 le dispositif
mis en place depuis plusieurs années dans le domaine de l'observation
économique en renforçant les moyens de la Direction du Tourisme
qui assume les responsabilités de l'État en application des
textes en vigueur sur le recueil et l'analyse des données statistiques
et en clarifiant les rapports de l'administration centrale avec l'observatoire.
La Cour des comptes, dans une lettre de juillet 1999, a, dans cette
perspective, demandé que des dispositions urgentes soient prises afin
d'éviter toute confusion dans les missions de l'Observatoire et celles
de la Direction du Tourisme et dans la gestion des crédits publics.
B. L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET LA PRÉPARATION DU XIIÉ PLAN
Le déséquilibre que l'on constate dans l'aménagement touristique du territoire justifie une attention particulière au monde rural. Les quelques données fournies dans le présent rapport à cet égard donnent une idée de la tâche à accomplir au moment ou l'on prépare le XII è Plan.
1. L'espace rural
L'espace rural est un peu le parent pauvre du tourisme en France en dépit d'équipements touristiques non négligeables.
a) La place du tourisme rural
On constate que 73 % de la fréquentation touristique de la France n'intéressent que 20 % du territoire et que, sur 562 milliards de dépenses touristiques liées aux séjours évaluées en France, 21 % seulement bénéficient au tourisme de la campagne, ce qui représente 118 milliards de francs.
ESPACE RURAL AUTRES ESPACES
Territoire français 80% 20%
Fréquentation touristique 27% 73%
sur 1500 millions de nuitées
Clientèles françaises et étrangères (1996)
Dépenses touristiques 21% 79%
sur 562 milliards de F
La
clientèle française
(1997) pour les séjours
personnels constituait 60 millions de séjours, soit 37 % des
séjours dont 61 % de courts séjours et 39 % de longs
séjours (4 nuitées et plus).
La clientèle étrangère (1996) pour les séjours
personnels et professionnels, constituait 10,5 millions de séjours soit
17 % des séjours dont 46 % de courts séjours et 54 % de longs
séjours
6(
*
)
.
La faiblesse du tourisme en espace rural réside essentiellement dans le
caractère atomisé de son offre. Elle est trop souvent axée
sur une seule composante, par exemple un hôtel, un club, un
château, une activité de loisirs. Les expériences
tentées de regroupement des prestations touristiques dans les espaces
ruraux les plus attrayants sont encore ou trop rares ou peu organisées.
Les hébergements disponibles - en 1997 - étaient
évalués de la façon suivante : hôtellerie
76.715 chambres villages de vacances 55.000 lits campings de passage 237.558
emplacements gîtes ruraux et communaux 41.868 gîtes chambres
d'hôtes 21.466 chambres gîtes d'étapes, hébergements
de groupes 1.500 gîtes. La part des meublés et des
résidences situés en espace rural n'est pas identifiée
précisément.
En matière d'hébergement la formule locative semble avoir la
préférence de la clientèle vacances, à condition de
respecter un certain nombre de standards : habitat traditionnel, bon confort,
proximité de loisirs.
Pour les loisirs de nature, l'espace rural représente : 483
parcours de golf, 500 sites de loisirs nautiques avec 230 entreprises de
tourisme fluvial, 800 bases de canoë - kayak, 4.200 centres
équestres, 1.500 sites équipés pour l'escalade, sans
compter les nombreuses possibilités offertes pour la pêche, le
vélo, la randonnée, qui constituent les trois activités
les plus pratiquées à la campagne.
On rappellera également les tentatives d'organisation territoriale
menées par des structures telles que les pays d'accueil touristiques,
les parcs naturels régionaux, les stations vertes ou les plus beaux
villages de France. Malgré leurs faiblesses, leur manque de
sélectivité et les difficultés rencontrées sur le
terrain, ils constituent aujourd'hui les principaux réseaux de
coordination du tourisme dans les espaces ruraux.
b) Les mesures d'encouragement au tourisme rural
Les
mesures prises ces dernières années en faveur du tourisme rural
s'inscrivent dans le cadre de politiques interministérielles
menées notamment avec les ministères de l'agriculture et de
l'Environnement, ainsi qu'avec la Délégation à
l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale
(DATAR).
La politique poursuivie s'est orientée principalement sur les axes
suivants
•
réalisation d'études de clientèle,
préconisées en particulier par le Comité
Interministériel d'Aménagement Rural (CIDAR) de Bar-le-Duc de
Juin 1994, débouchant sur la définition d'un plan marketing ;
•
valorisation et protection du patrimoine naturel et rural,
notamment les grands sites, les villages de caractère, les
monuments, les arts et techniques, en sélectionnant les points forts,
symboles des atouts français pour les visiteurs étrangers, qui
jouent un rôle important pour l'animation des zones rurales ;
•
l'amélioration des hébergements
en
privilégiant la réutilisation d'un bâti de
caractère, pour répondre aux exigences d i authenticité de
plus en plus marquées de la part de la clientèle ;
•
développement des produits de qualité
grâce
au renforcement des réseaux professionnels et au soutien apporté
aux structures de développement local capables de coordonner des acteurs
isolés ;
•
qualification de l'ensemble des partenaires
grâce aux
programmes de formation dispensés avec l'aide des régions ;
•
amélioration de la commercialisation des produits du tourisme
en espace rural
par la création d'un serveur national de
réservation des produits du tourisme en espace rural. Ce serveur
national regroupe l'ensemble des offres touristiques locales en permettant les
interfaces avec les systèmes de distribution et d'information existants.
Pour 1998, la participation financière de la Direction du Tourisme s'est
élevée à 500.000 F. En 1999, elle sera de 700.000 F.
La vocation du serveur national de réservation est de permettre une
commercialisation des produits touristiques auprès des trois grands
types de clientèles : grand public par vidéotex et accès
PC, professionnels (agences de voyages) par Estérel,
intermédiaires (tours opérateurs.) par accès PC ou
directement de leur système de réservation.
Les principales fédérations territoriales du tourisme (FNCRT,
FNCDT, FNOTSI, FNGF) se sont regroupées et ont constitué
l'Association Informatique Multimédia Tourisme (AIMT). Celle-ci a retenu
la société AXIME pour développer le logiciel.
Les premiers tests se sont déroulés en Languedoc-Roussillon et en
Midi-Pyrénées au dernier trimestre 1997. Le serveur a
été présenté officiellement lors du salon TOP RESA
à Deauville du 24 au 28 septembre 1998.
Le suivi du projet est assuré par un comité de pilotage
placé auprès du directeur du Tourisme avec la participation de la
DATAR et de l'AFIT.
Enfin, dans le cadre des travaux liés à l'aménagement du
territoire et en particulier à la suite de la promulgation de la loi
d'orientation pour l'Aménagement et le développement durable du
territoire du 25 juin 1999 qui a confirmé le maintien de la notion de "
pays ", le secteur du tourisme est conscient du rôle qui est le sien dans
cette approche territoriale construite sur des espaces de projets qui
permettra, notamment en espace rural, de développer et de rénover
le recours à la contractualisation et à la mobilisation des
initiatives locales.
C'est pourquoi il est intéressant que le secrétariat
d'État au tourisme ait défini sa stratégie nationale en
cohérence avec celle du ministère de l'aménagement du
territoire et de l'environnement et de la DATAR en matière de pays et de
projets de territoires, notamment en liaison avec la Fédération
Nationale des Pays d'Accueil Touristique.
Enfin, une concertation initiée fin 98 entre les partenaires oeuvrant en
matière de tourisme rural et les ministères chargés
respectivement de l'agriculture et de la pêche, de l'aménagement
du territoire et de l'environnement, et du tourisme, a débouché
sur une proposition d'organisation nouvelle représentative de la
diversité des partenaires du tourisme rural et des territoires qu'ils
animent.
Lieu de propositions et d'échanges, cette nouvelle structure disposera
de moyens de fonctionnement propres et aura un caractère
interministériel affirmé.
2. Les contrats de plan
Un bilan des contrats Etat - Régions 1994-1999 a été engagé par la Direction du Tourisme avec le concours des délégués régionaux au tourisme en vue de la préparation du XII è Plan.
a) Le bilan des contrats Etat - Régions 1994-1999
Pour
cette nouvelle génération des contrats de plan (1994-1999),
21 régions métropolitaines (l'ensemble des régions
à l'exception de 1'lle de France) et 6 départements et
collectivités d'Outre-mer ont passé un contrat avec l'État
dans le domaine du tourisme.
Le volet tourisme des contrats de plan Etat - Régions porte sur les
principaux thèmes suivants :
• l'aménagement et l'organisation des espaces touristiques
(contrat de pôle, de station, de pays),
• la valorisation touristique des sites culturels et naturels,
• la modernisation des hébergements touristiques,
• la formation et l'observation économique du tourisme.
Le montant total des engagements de l'État prévu un volet
tourisme des contrats de Plan Etat régions s'élève
à 334,35 millions de francs, dont 283,35 millions de francs sur
crédits Tourisme et 51 millions de francs sur les crédits du
FNADT.
Sur la période 1994-1999, 266,571 millions de francs ont
été délégués aux Régions
(crédits du ministère du Tourisme) auxquels s'ajoutent 51
millions de francs au titre du FNADT, soit un montant total
délégué de 317,57 millions de francs.
b) La préparation du XIIè Plan
Ce bilan
a permis de définir les priorités d'actions pour la phase de
préparation du XlI
e
Plan dans le cadre des orientations du
Comité Interministériel d'aménagement et de
développement du territoire du 15 décembre 1997 et des
priorités définies par la Secrétaire d'État au
Tourisme en matière de développement local, d'emploi et
d'accès au tourisme pour tous.
Ainsi, cinq propositions de contractualisation en vue de la préparation
de la prochaine génération de contrats de Plan Etat
régions (2000-2006) ont été arrêtées par le
secrétariat d'État au tourisme :
la
réhabilitation de l'immobilier de loisirs,
l'observation économique du tourisme,
l'adaptation des entreprises aux évolutions du marché,
le droit aux vacances pour tous,
l'attractivité des territoires et le développement durable.
Le
Comité interministériel d'aménagement et de
développement du territoire du 23 juillet 1999 a arrêté les
enveloppes consacrées aux contrats de plan 2000/2006 dans le cadre des
mandats de négociation adressés aux Préfets de
régions.
Le montant total des crédits tourisme inscrit dans les mandats de
négociation s'élève à 520 millions de francs soit
une progression de + 84,72 % par rapport aux engagements de la
période 1994/1999.
Cette somme sera susceptible d'être abondée à partir de la
répartition de la seconde part de l'enveloppe consacrée par
l'État pour le financement des contrats de plan de la période
2000-2006 soit au total 105 milliards de francs.
C. ÉTAT DES LIEUX POUR CERTAINS SECTEURS
Les rapports budgétaires sont l'occasion de procéder à un état des lieux dans certains secteurs particuliers du tourisme. En l'occurrence, il vous est proposé cette années de faire le point de la situation de deux secteurs connexes à biens des égards, que sont le thermalisme et les jeux de hasard.
1. Les stations thermales
Le
thermalisme, fondé sur une ressource géologique naturelle,
constitue souvent l'activité essentielle des communes dans lesquelles il
se pratique, la moitié d'entre elles ayant moins de 2000 habitants.
Il existe en France 104 stations thermales reconnues par le ministère de
la santé, réparties sur l'ensemble du territoire dans
42 départements essentiellement concentrés au sud-est d'une
ligne Metz-Bordeaux.
a) Le tassement de la fréquentation
Le poids
économique du thermalisme peut-être approché à
partir de la fréquentation des stations. Mais l'analyse des chiffres est
rendue difficile par une certaine
hétérogénéité des résultats
communiqués par les stations, les chiffres absolus étant à
utiliser de façon indicative.
Les résultats enregistrés pour l'année 1998 font
état de près de 550.000 curistes, auxquels il convient d'ajouter
la clientèle des accompagnants qui représente environ
300.000 personnes et 25.000 consommateurs de séjours de
santé ou de remise en forme.
L'Aquitaine arrive en tête avec 88.668 curistes, dépassant pour la
première fois Rhône-Alpes (88.022) et devançant le
Languedoc-Roussillon (86.793), Midi-Pyrénées (77.704) et
l'Auvergne (65.626), ces 5 régions accueillant à elles
seules plus de 74 % des curistes.
16 stations reçoivent plus de 10.000 curistes tout en
représentant à elles seules 59,7 % des curistes annuels.
Inversement, 17 stations n'atteignent pas le score de 1.000 curistes, ce
qui est très peu, les cures durant trois semaines. Enfin, 6 stations
sont actuellement fermées.
Jusqu'en 1992, le taux de croissance annuel du nombre de curistes a
été de 3 à 4%. De 1992 à 1993, cette croissance a
continué dans plus de la moitié des stations françaises,
dépassant même 5% dans un quart d'entre elles. 40 % de ces
stations avaient perdu une partie de leur clientèle.
En revanche, 1994 a marqué un net retournement de tendance avec un recul
de 4 % du nombre de curistes, phénomène qui s'est poursuivi en
1995 et 1996 avec une diminution de 4 % puis de 3,8 % sur ces deux
années. 1997 et 1998 ont connu une nouvelle baisse, moins sensible
toutefois que celles des années précédentes
(respectivement -1,86 % et - 1,37
Au total, la fréquentation des établissements thermaux
français a diminué de 14,79 % sur la période 1992-1998,
soit 95 000 curistes en moins en 7 ans.
On note que ce ne sont pas forcément les grandes stations qui
réagissent le mieux à l'évolution du marché.
Plusieurs stations petites (moins de 1 000 curistes) ou moyennes mais
très bien situées dans le Midi et sans doute bien
dirigées, présentent une progression remarquable
(Aulus-les-Bains, Avène-les-Bains, Cambo-les-Bains ou la Chaldette par
exemple).
Globalement, toutes les régions ont été touchées
par ce phénomène - parfois très sévèrement
comme la Corse (- 55,7 %), l'Alsace (- 42,4 %), l'Auvergne
(- 33,1 %) ou RhôneAlpes (- 23,5 %) - hormis le
Nord-Pas-de-Calais et Poitou-Charentes, dont la fréquentation s'est
accrue sur la période 1992-1998, l'Aquitaine restant à peu
près stable. A noter toutefois que, sur la seule année 1998, 12
régions ont connu un accroissement de leur fréquentation, ce qui
pourrait être le signe d'une amorce de renversement de tendance.
Dans ce contexte,
les propositions de la Caisse nationale d'assurance
maladie, qui visent en particulier à supprimer le remboursement de la
plupart des cures thermales, apparaissent comme de nature à mettre en
cause l'avenir de ce secteur qui est très
médicalisé
.
b) L'enjeu économique
En
France, la quasi-totalité des curistes (95%) sont des assurés
sociaux, dont un tiers sont dispensés du ticket modérateur. Il
s'agit le plus souvent de personnes du troisième âge, en situation
de retraite : 60% des curistes ont plus de 60 ans et deux sur trois sont
accompagnés par les conjoints; 58 % sont des femmes.
L'ensemble représente environ
vingt millions de journées de
séjour
et correspond à un
chiffre d'affaires
évalué à environ 6,2 milliards de francs
, dont 80 %
sont redistribués dans l'économie locale.
Le nombre d'emplois
directs, indirects et induits (permanents et saisonniers)
générés par le thermalisme est estimé à 120
000.
c) Les réflexions en cours sur l'avenir du thermalisme
On peut
rappeler que la loi du 28 mai 1996 portant diverses mesures d'ordre sanitaire,
social et statutaire précise les rapports entre les organismes
d'assurance maladie et les établissements thermaux. Une convention
nationale, conclue pour une durée de cinq ans, déterminé
notamment les obligations respectives des organismes d'assurance maladie et des
établissements thermaux, les mesures appropriées pour garantir la
qualité des services, les soins thermaux pris en charge et les forfaits
de rémunération correspondants, et enfin les mesures
prévues en cas de manquement des établissements aux obligations
de la convention.
S'agissant du soutien au tourisme thermal, les actions de l'État se sont
concrétisées essentiellement dans le cadre du Plan :
• le IX
è
Plan a mis en oeuvre environ 100 millions de
francs de subventions pour les contrats de stations thermales ;
• le X
è
Plan a permis de poursuivre dans certaines
régions cette politique contractuelle avec l'appui du ministère
de l'équipement, des transports et du tourisme (environ 12 millions de
francs) et de la Délégation à l'Aménagement du
Territoire et à l'Action Régionale (environ 40 millions de
francs).
La création d'une association nationale des maires des communes
thermales en 1995 devrait permettre d'accentuer la réflexion sur le
devenir du thermalisme en France. Celui-ci n'est pas lié à la
modernisation des équipements existants, mais dépendra aussi des
possibilités pour les stations de diversifier les loisirs,
d'améliorer l'environnement et de faire preuve d'un véritable
dynamisme commercial.
Le rapport remis en mars 1998 par M. Alain-Gérard COHEN au Conseil
national du tourisme insiste sur la nécessité de s'orienter,
au-delà du thermalisme médical, sur un thermalisme nouveau et
ludique associant les vertus de l'eau thermale à des prestations de
santé et s'inspirant d'expériences développées
à l'étranger.
Ce rapport préconise en effet :
• d'une part, un apport de "nouveaux clients " pour de nouveaux
traitements et un élargissement de la crédibilité
médicale,
• d'autre part, un retour des "accompagnants " par un produit
santé/loisirs plus innovant,
• enfin, un élargissement de la fréquentation des curistes
et de leurs familles par une ouverture, tout au long de l'année, des
services médicaux et touristiques.
Pour favoriser le renouveau du thermalisme, l'idée directrice est de
s'appuyer sur un thermalisme médical, moderne et diversifié, pour
proposer des cures modulées dans le temps, des prestations thermales
complémentaires plus axées sur le bien-être et la remise en
forme telles qu'elles existent pour la thalassothérapie et pour le
thermalisme à l'étranger. Ces prestations devraient s'orienter
vers deux axes principaux : beauté - santé -
diététique et confort - défatigation -animation.
En ce qui concerne l'intervention du ministère chargé du
tourisme, des actions ont été conduites depuis fin 1996, avec le
concours de l'Agence française de l'ingénierie touristique, pour
améliorer l'image et développer la commercialisation des produits
des stations.
Elles concernent plusieurs programmes :
• l'organisation et la commercialisation des produits touristiques des
villes d'eau : élaboration d'une charte de qualité des
villes d'eaux, validation du concept ville d'eaux en partenariat avec 17
stations qui se sont regroupées dans l'association " Villes d'Eaux de
France ", leur ambition étant de structurer leur offre touristique
et de commercialiser, à travers un catalogue commun, une gamme de
produits spécifiques ,
• le prolongement des travaux menés sur la valorisation des
activités touristiques des petites destinations thermales (concept de
village thermal ou village d'eau) des actions témoins de mise en
marché des stations thermales de moyenne gamme,
• par ailleurs, une réflexion sur la mise en tourisme des stations
thermales du Massif Central a été menée en collaboration
avec le Commissariat à l'aménagement et au développement
économique du Massif Central ;
• Enfin, le secrétariat d'État au tourisme a lancé,
en partenariat avec la DATAR et la Caisse des Dépôts et
Consignations, un programme national de diagnostics touristiques pour les
stations thermales dont le but est de les aider individuellement à mieux
définir leur problématique de développement touristique,
leur positionnement marketing et les éléments essentiels de leur
stratégie de développement. Un appel à candidatures a
été fait sous la forme d'une circulaire aux préfets de
région en date du 6 avril 1999.
2. Tourisme et jeux
L'évolution du cadre juridique qui régit les implantations des jeux, n'est pas sans conséquence du point de vue de l'aménagement du territoire, compte tenu de l'expansion croissante du secteur des jeux.
a) L'évolution du cadre juridique et sa portée
Les
dispositions de la loi modifiée du 15 juin 1907 ont prévu que
seules les communes classées en stations thermales, climatiques et
balnéaires peuvent bénéficier de l'implantation d'un
casino dans le but d'assurer un surcroît d'animation et de ressources
à ces collectivités.
Le cadre juridique existant en matière de jeux est ainsi très
directement lié à la vocation touristique des communes
d'implantation. Il demeure cependant que la réglementation des jeux est
fondée sur un régime de dérogation à la prohibition
des jeux posée par l'article 410 du code pénal. Ainsi les
établissements de jeux que sont les casinos ne peuvent fonctionner
qu'après avoir obtenu une autorisation administrative d'ouverture et
d'exploitation délivrée par le ministre de l'Intérieur en
vertu de la loi du 15 juin 1907.
L'article 57 modifié de la loi du 5 janvier 1988 d'amélioration
de la décentralisation a étendu les dispositions de la loi du 15
juin 1907 aux stations classées tourisme dans la mesure où elles
constituent " la ville principale d'une agglomération de plus de 500 000
habitants participant pour plus de 40%, le cas échéant avec
d'autres collectivités territoriales, au fonctionnement d'un centre
dramatique national ou d'une scène nationale, d'un orchestre national et
d'un théâtre d'opéra présentant en saison une
activité régulière d'au moins vingt représentations
lyriques.
La création de casinos dans les grandes villes que permet cette
nouvelle disposition, constitue un facteur important d'évolution
possible dans ce secteur d'activités dont il faudrait de mesurer les
effets sur l'économie générale, en particulier sur la
structure des petits casinos situés dans les stations
périphériques aux zones urbaines.
Ce nouveau développement ne doit pas pour autant remettre en cause la
vocation première de ces établissements à participer
à l'animation et au développement des stations notamment les
petites et moyennes stations.
L'arrêté du 23 décembre 1959 relatif à la
réglementation des jeux dans les casinos précise qu'un casino "
est un établissement comportant trois activités distinctes : le
spectacle, la restauration et le jeu, réunis sous une direction unique.
Ces dispositions conduisent, dans le cadre de la procédure
d'autorisation d'ouverture et lorsqu'elle est acquise, lors de son
renouvellement, à apporter une attention particulière sur la
participation active de l'établissement à l'animation de la
station. La production d'artistes, la création de spectacles,
l'organisation de fêtes, de festivals et d'événements
sportifs sont ainsi largement assurés dans les stations avec la
contribution des casinos. A cet égard, l'activité des casinos ne
concerne pas seulement la clientèle des jeux mais l'ensemble des
clientèles des stations.
En effet, liés par leurs cahiers des charges au devenir des communes
où ils sont implantés, les casinos proposent une offre
étendue de détente et de loisirs : restaurants,
discothèques, spectacles, salles de jeux, machines à sous et
bien souvent hôtels, dont la présence est en relation directe avec
l'existence du casino.
Initiateurs d'événements qui participent à l'animation de
la commune, les casinos créent une attraction locale permanente qui en
amplifie la fréquentation.
Au coeur de ce phénomène se situent les manifestations musicales
et culturelles qu'organisent les casinos. Le festival du film américain
de Deauville, les rencontres musicales d'Evian ou encore le festival de musique
de chambre de Divonne sont parmi les plus renommés.
Ainsi, grâce à leur casino et aux activités qu'il propose
ou organise, de petites communes (4 ou 5.000 habitants) peuvent recevoir
jusqu'à 800.000 visiteurs par an.
En outre, les diverses manifestations placées sous l'égide des
casinos bénéficient d'un budget de communication régional,
et souvent national, dont l'impact renforce la notoriété et
l'image des communes.
Toutes ces initiatives engendrent une synergie économique et
touristique, dont les municipalités et leur région sont les
premières bénéficiaires.
b) Le poids économique du secteur des casinos
Il est
clair que les casinos situés dans les stations touristiques
françaises (présentant des attraits touristiques majeurs qui
drainent un volume important de clientèles) ou à proximité
de grands centres urbains (bénéficiant d'une zone de chalandise
conséquente) ont un réel impact sur le tourisme au plan local et
sur l'économie en général, de par l'importance de recettes
engendrées par leur activité.
159 casinos ont fonctionné durant la saison 1997-1998, avec un produit
brut des jeux de 9 404 440 475 F et un montant de prélèvements en
faveur des communes (prélèvement progressif et
prélèvement au titre du cahier des charges) de 1 165 544 091 F.
Ces prélèvements sont affectés au financement
d'aménagements d'intérêt touristique.
Outre cette contribution directe, les casinos ont également des effets
importants sur la vie économique des stations, en terme d'emploi, de
travaux et d'animation. Il contribue également à l'investissement
dans le domaine de l'hôtellerie dans le cadre des dispositions du
décret n° 97 663 du 29 mai 1997 qui permet aux exploitants de
casinos d'affecter une partie du produit des jeux à ces financements.
Depuis quelques années le paysage des casinos français s'est
largement transformé :
• croissance très forte du produit brut des jeux (+16,38% par
rapport à la saison 1996-1997),
• progression du nombre de machines à sous exploitées
(13.041 machines à sous réparties dans 151 casinos),
• mouvement de concentration important ayant abouti au renforcement des
groupes existants (Barrière -Partouche - Tranchant), l'apparition de
groupes nouveaux (Accor-Casinos), le développement de concepts nouveaux
de type " resort " avec des projets d'investissements notamment
à l'étranger. sept groupes d'établissements exploitent 80
casinos sur le territoire national.
En produit brut des jeux le premier, rang est occupé par le groupe
Partouche (20 casinos), suivi du groupe Barrière (12 casinos), le groupe
Tranchant (15 casinos), l'Européenne des Casinos (l 3 casinos) et le
groupe Accor-Casinos (6 casinos).
Le secteur des casinos contribue ainsi de façon significative au
développement touristique avec une répartition des casinos sur
l'ensemble du territoire et notamment dans les petites stations de tourisme
leur permettant d'envisager de nouveaux projets d'investissements. On peut
cependant considérer que ce secteur a atteint un point
d'équilibre qui devrait conduire à une croissance
maîtrisée du secteur des jeux dans les prochaines années.
Afin de mesurer et d'évaluer l'impact de ce secteur sur
l'économie des stations et les évolutions que devraient
connaître ce secteur,
la secrétaire d'État au tourisme a
demandé au Conseil national du Tourisme de préparer un rapport
sur ce thème pour sa session 1999-2000.
2
D. LES RELATIONS SOCIALES
La structure très éclatée des entreprises du tourisme affecte les le relations sociales dans le secteur.
1. L'état des conventions collectives
Dans le
secteur des
hôtels-cafés-restaurants
(HCR), l'année
1999 a été marquée par la poursuite de la réflexion
sur la réduction de la durée de travail.
La convention collective nationale HCR résultat de quinze années
de négociations entre les partenaires sociaux, avait été
étendue à l'ensemble du secteur le 3 décembre 1997.
Cette convention prévoyait, au terme de 3 ans d'application, la
réduction de deux heures hebdomadaires pour l'ensemble des
salariés, qui passent de 45 à 43 heures hebdomadaires. Pour les
veilleurs de nuit, elle fixait la réduction à 9 heures, ils
passent de 52 heures fin 97 à 43 en l'an 2000.
La convention visait également, au terme du délai d'application,
à supprimer la notion de "relation d'équivalence". Ainsi,
après trois ans d'application de la convention collective nationale, 43
heures de présence correspondent à 43 heures de travail collectif
Afin d'envisager une réduction progressive de la durée de travail
dans l'ensemble du secteur, le secrétariat d'État au tourisme a
décidé en juin 1999 de lancer, en concertation avec le
ministère de l'emploi et de la solidarité, une étude de
faisabilité. Cette étude devait être confiée
à l'ARACT (Agence régionale pour l'amélioration des
conditions de travail) Ile de France et faisait l'objet d'un cofinancement
Tourisme-Emploi et Solidarité-Profession. Le cahier des charges,
établi en juillet 1999, devait être soumis à la commission
mixte paritaire des HCR en septembre. Entre temps, la FNIH a jugé
inutile le lancement de cette étude et a décidé
d'accélérer le processus de concertation avec les acteurs du
secteur.
Dans ces conditions le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité,
ainsi que le secrétariat d'Etat au tourisme suivent les
évolutions de la négociation de branche.
La convention collective nationale de la
restauration rapide
signée le 28 mars 1988, prévoyait la suppression des heures
d'équivalence et une durée de travail de 39 heures.
La loi d'incitation à l'aménagement et à la
réduction du temps de travail a relancé la négociation. Le
patronat du secteur a d'emblée affiché sa volonté
d'aboutir à des accords pour un passage aux 35 heures dès
novembre 1999.
Au cours d'une réunion de la commission mixte de la restauration rapide
qui s'est tenue le 23 mars 1999, un avenant à la convention collective a
été présenté par le syndicat national de
l'alimentation et de la restauration rapide (SNARR).
Selon cet avenant, la réduction du temps de travail aurait pour
conséquence un gel des salaires sur 3 ou 4 ans, au moins pour les
salariés à temps plein. Les salariés
représentés en commission mixte ont fait entendre leur opposition
à cette mesure et le SNARR s'est engagé à revoir sa
proposition.
Au cours d'une nouvelle réunion de la commission mixte le 15 avril 1999,
une nouvelle formule a été mise en avant. Elle prévoit
notamment, pour les emplois à temps plein, une prime exceptionnelle
permettant le maintien du pouvoir d'achat et dont le versement interviendrait
par anticipation en juillet 2001. Les syndicats de salariés en sont
globalement satisfaits.
Dans la
restauration collective
, un accord sur la réduction du
temps de travail a été signé le 15 janvier 1999.
Les incidences de la réduction sur les salaires sont
négociées au niveau des entreprises, dans le respect de deux
principes : maintien des salaires et modération salariale jusqu'en
décembre 2002.
De son côté, le Ministère de l'emploi et de la
solidarité a affirmé la probabilité de contrôler les
engagements d'embauche et la nécessité de prendre en compte les
augmentations de volumes horaires des temps partiels dans l'obligation
d'embauche.
Par ailleurs, un accord de branche sur la réduction du temps de travail
a été signé le 30 mars 1999 dans les organismes de
tourisme (FNOTSI, FNGF, FNCDT, FNCRT, FNSRLA). Cet accord est obligatoire
lorsque l'effectif de l'organisme est supérieur à 10
salariés, et facultatif en deçà.
Plusieurs modalités sont possibles
7(
*
)
. En
ce qui concerne les rémunérations, le principe est celui du
maintien mais les organisations syndicales signataires acceptent la
modération salariale prenant en compte l'augmentation des charges et des
aides perçues par les entreprises.
A la fin 1998, un contrat d'étude a été passé avec
le cabinet GESTE pour mesurer les mutations auxquelles est confrontée la
profession des agents de voyages et de proposer des pistes de réponse
sur l'évolution des emplois, des métiers et des formations et sur
des difficultés et les conditions de l'aménagement
réduction du temps de travail dans les agences de voyages.
2. La situation des travailleurs saisonniers
La
secrétaire d'État a confié à
M. Anicet Le
Pors
une
mission sur la situation des travailleurs saisonniers
.
Les travaux et les réflexions menés dans le cadre de la mission
conduisent à souligner que les problèmes des travailleurs
saisonniers du tourisme dans toute leur complexité trouvaient leur
origine dans la précarité de leur situation.
Il est rapidement apparu que la réflexion sur les questions
posées devait passer préalablement par
une nécessaire
meilleure connaissance de la population considérée
qui seule
permettrait d'identifier les catégories dont la situation devait
être réformée. On a distingué les saisonniers dits
professionnels, des pluriactifs et des occasionnels, les plus nombreux (60 %),
en s'efforçant de les caractériser en fonction de l'âge, de
la nature du contrat, des qualifications. Un important travail statistique
spécifique a été réalisé avec le concours de
la direction de l'animation, de la recherche, des études et des
statistiques du ministère de l'Emploi et de la Solidarité et de
la direction du tourisme du secrétariat d'Etat au Tourisme qui a conduit
à évaluer à plus de 420.000 l'effectif des travailleurs
saisonniers dans les activités caractéristiques et connexes du
tourisme.
Il est ainsi apparu que si le secteur apportait une contribution à la
création d'emplois, les potentialités étaient probablement
importantes pour peu que fussent améliorées les conditions de
travail dans le secteur. Dans cet esprit, des propositions ont
été faites pour lever les obstacles à la création
d'emplois dans le tourisme saisonnier, notamment en simplifiant les
formalités à l'embauche, en améliorant la gestion
administrative, en développant les échanges entre sites sur la
base des expériences existantes qui, bien que de portée
limitée, ont présenté un réel intérêt
en termes de création d'emplois.
La condition déterminante de l'essor de l'emploi dans le tourisme
saisonnier réside dans une meilleure formation des travailleurs
saisonniers
, ce qui présente des difficultés
particulières dans un secteur où la proportion des petites et
moyennes entreprises est très élevée. Plusieurs
propositions sont avancées à cet effet par le rapport tendant
à faciliter le financement et l'accès à la formation hors
saison, à améliorer le taux de retour des fonds de la formation
professionnelle au bénéfice du secteur, à inclure le
tourisme dans les procédures de validation des acquis professionnels,
à développer les compétences transversales.
Pour autant, il est certain que des réformes doivent être
introduites pour pérenniser l'emploi : l'annualisation ne peut apporter
qu'une réponse très partielle, mais la reconduction plus
systématique des contrats peut être favorisée et la gestion
de la main-d'oeuvre davantage mutualisée grâce, notamment,
à la formule des groupements d'employeurs.
L'application du code du travail est en effet très inégale
dans le secteur
, les infractions y sont nombreuses, le travail
illégal très répandu. La situation est aggravée par
le fait que les moyens de contrôle de l'inspection du travail sont, en
l'espèce, insuffisants et inadaptés et que, lorsque les
infractions sont relevées, elles ne sont pas toujours suivies de
sanctions effectives. Dans d'autres cas, les obligations prescrites sont
impossibles à respecter faute de moyens et d'organisation
appropriée, comme dans le cas des visites auprès de la
médecine du travail. Il faut donc renforcer les moyens indispensables,
changer bien des comportements et aggraver certaines sanctions pour qu'elles ne
puissent être regardées comme de simples coûts
économiques aléatoires.
Compte tenu des structures du secteur, la plupart des
réponses
doivent être recherchées par la voie du dialogue social. A cet
égard, le secteur est handicapé par une organisation
professionnelle peu cohérente et une représentation syndicale des
travailleurs très faible
. En ce qui concerne la
responsabilité des pouvoirs publics, il leur revient de créer les
conditions les plus favorables au dialogue et, en particulier, de contribuer
à l'amélioration des institutions représentatives du
personnel de préférence à la création de nouvelles
structures de représentation collective. Certaines conventions
collectives contiennent des dispositions intéressantes à ce
sujet, et il faut surtout faire vivre ce qui existe en favorisant le
fonctionnement des organismes de représentation et en leur allouant des
moyens accrus.
Des propositions nouvelles sont avancées pour permettre aux saisonniers
du tourisme d'accéder à des logements satisfaisants
(amélioration des normes d'habitabilité, exonération de
taxes, mobilisation de logements sociaux, développement du parc des
foyers -logements, réforme du régime des aides, instauration de
transports collectifs), d'améliorer leur protection médicale
(renforcement de l'efficacité de la médecine du travail,
développement sous diverses formes de la médecine
préventive), de bénéficier d'une protection sociale plus
importante (affiliation à un régime de sécurité
sociale en fonction d'un critère d'activité principale,
amélioration des conditions ouvrant droit aux indemnités
journalières de l'assurance maladie et à l'indemnisation du
chômage au-delà de 1999).
Les conclusions du rapport débouchent sur la nécessité de
mettre en place un
statut des travailleurs saisonniers du tourisme.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission a procédé
le mercredi 6 octobre 1999
, sous la
présidence de M. Alain Lambert, président
, à
l'examen des
crédits
consacrés, dans le projet de loi de
finances pour 2000, à
l'équipement, aux transports et au
logement : V-. Tourisme
, sur le rapport de
Mme Marie-Claude Beaudeau, rapporteur spécial.
Après avoir présenté les grandes masses
budgétaires en indiquant que pour la deuxième année
consécutive, le budget du tourisme connaissait une croissance
très sensible, de l'ordre de 7,7 %, et avoir souligné que les
crédits du tourisme n'étaient pas touchés en 1999 par des
mesures de régulation budgétaire, le rapporteur spécial a
détaillé les évolutions des différents postes de
dépenses : tandis que les crédits de fonctionnement
restaient largement contraints et souvent inférieurs à ceux des
années 1995 ou 1996, notamment pour ce qui concerne l'administration
centrale, le projet de budget pour 2000 se caractérise par un net
développement des moyens d'intervention - + 16,5% - et des
subventions d'investissement du titre VI qui se stabilisent au niveau,
relativement élevé, atteint dans la loi de finances initiale pour
1999.
Puis, le rapporteur spécial a rappelé la place du secteur du
tourisme dans l'économie française. Elle a analysé les
performances de la France, premier pays d'accueil mondial, en attirant
l'attention, toutefois, sur le fait que, en dépit des excellents
résultats de 1998 avec 70 millions d'entrées par suite de
l' " effet coupe du monde ", notre pays n'arrive toujours
qu'à la troisième place en termes de recettes, derrière
les Etats-Unis et l'Italie.
Mme Marie-Claude Beaudeau, rapporteur spécial, a ensuite
présenté de façon synthétique les orientations
majeures de la politique menée par le secrétariat d'Etat au
tourisme :
- priorité sociale avec l'extension du chèque vacances et la
mise en place d'une " Bourse solidarité Vacances ",
constituée sous la forme d'un groupement d'intérêt public,
qui a déjà permis de faire partir des familles
représentant environ mille personnes ;
- priorité économique, aussi, avec l'accent mis sur la
préparation du XII
è
Plan : les dotations
prévues pour les contrats de Plan, égales au total à plus
de 50 millions de francs, connaissent des taux de croissance allant pour
les crédits d'intervention jusqu'à près de 70 %.
Enfin, Mme Marie-Claude Beaudeau a développé une série
d'observations sur la politique du tourisme :
- sur le plan social, elle a approuvé la volonté du
Gouvernement de développer l'accès aux vacances des plus
défavorisés et, en particulier, des jeunes, tout en souhaitant
mieux comprendre l'articulation de cette politique avec celle de la ville ;
- sur le plan économique, elle a surtout insisté sur la
nécessité de renforcer la formation des personnels, de lutter
contre le vieillissement de l'immobilier de loisir et de mieux évaluer
l'efficacité des politiques touristiques.
En réponse aux questions posées par M. Philippe Marini,
rapporteur général, ainsi que par MM. René Ballayer,
Jacques Oudin et André Vallet, Mme Marie-Claude Beaudeau,
rapporteur spécial, a fait savoir que :
- les stations thermales devraient sans doute mettre en valeur leur fort
potentiel touristique pour s'adapter aux nouvelles règles de
remboursement de la sécurité sociale, même s'il
était important de préserver leur spécificité
thérapeutique ;
- la formation professionnelle était manifestement insuffisante dans le
tourisme et, notamment, dans les métiers de l'hôtellerie
restauration, pour lesquels la main d'oeuvre manque souvent ;
- les contraintes résultant de l'application de la loi sur les 35
heures -qui pèsent d'ailleurs inégalement sur les entreprises,
ainsi que l'a fait remarquer Mme Maryse Bergé-Lavigne-
n'empêchaient pas certaines professions de parvenir à des accords.
Elle a reconnu en outre que :
- les études de l'Agence française d'ingénierie
touristique, pour intéressantes qu'elles soient, pourraient être
mieux adaptées aux besoins des opérateurs ;
- les procédures de classement des stations, ainsi que
d'attribution des récompenses attribuées aux communes
touristiques, mériteraient d'être clarifiées, rappelant
à cet égard que le secrétariat d'Etat avait l'intention
d'instituer un code du tourisme et de réformer la réglementation
actuelle.
A l'issue de ce débat, Mme Marie-Claude Beaudeau, rapporteur
spécial, a fait savoir, à la demande de M. Alain Lambert,
président, qu'elle avait l'intention de procéder à un
contrôle sur pièces et sur place de l'organisme de promotion
Maison de la France.
Après que le rapporteur spécial eut exprimé un avis
favorable à l'adoption des crédits du tourisme, M. Alain Lambert,
président, a rappelé que le vote interviendrait, globalement,
pour l'ensemble du budget du ministère de l'équipement, des
transports et du logement.
Réunie le mardi 18 novembre 1999 sous la présidence de M.
Alain Lambert, président, la commission a décidé de
proposer au Sénat le rejet des crédits du ministère de
l'équipement, des transports et du logement.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
En
première lecture à l'Assemblée nationale, sont intervenues
plusieurs majorations de crédits non reconductibles concernant le budget
du tourisme. Elles ont porté sur le titre IV pour 6,38 millions de
francs, ainsi que sur le titre VI pour 14,13 millions de francs.
L'Assemblée nationale a ainsi majoré
de
6,38 millions de francs,
les crédits du
chapitre
44-01
, Développement touristique, dont :
• 5,83 millions de francs à l'article 21, Interventions
stratégiques ;
• 0,55 million de francs à l'article 34 Développement
territorial du tourisme.
En conséquence, la dotation du
chapitre 44-01
est portée
à 221,05 millions de francs soit une croissance de 3 %.
de
14,13 millions de francs (AP+CP),
les crédits du
chapitre 66-03
, article 20 : Programmes d'aménagement
touristiques. En conséquence, la dotation de ce
chapitre
est
portée à 44.630 millions de francs, soit une croissance de
46,3 %.
Réunie, le
mercredi 6 octobre 1999
, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, la
commission des finances
, a
procédé à l'examen des crédits
de l'Equipement,
desTransports et du Logement, V. Tourisme.
Au cours de sa séance du
mardi 18 novembre 1999
, sous la
présidence de M. Alain Lambert, président,
la
commission
a décidé
de proposer au Sénat le rejet
des crédits du ministère de l'Equipement, des Transports et du
Logement
.
Elle a confirmé cette position lors d'une réunion tenue le jeudi
25 novembre 1999 après avoir pris acte des modifications
apportées par l'Assemblée nationale.
1
Conformément à la
circulaire de
la direction du budget du 19 avril 1999, les chapitres de fonctionnement des
services centraux "34-97 " et des services
déconcentrés " 34-98 " ont été
fusionnés dans un chapitre " 34-98 " nouveau " moyens de
fonctionnement des services " : ce nouveau chapitre comporte trois
articles : article 10 " Administration centrale ", article 20
" Service d'étude et d'aménagement touristique de la
montagne ", article 30 " Délégations régionales
au tourisme ".
2
Attentats à Paris
3
Coupe du Monde de football
4
Ce dernier représente :
* un site
de 1943 hectares au coeur de l'Europe
* le seul parc à thèmes d'envergure européenne
* le huitième groupe hôtelier en France
* le dixième groupe de restauration en France
* un " poids lourd "de la distribution spécialisée
* le sixième tour opérateur français
5 Les sources de financement du GIE se répartissent de la façon suivante pour l'année 1998 :
Etat 47,1%
CRT: 16,7%
Autres institutionnels 10,3%
Privés 20,5%
Divers 5,4%
6
Répartition des postes de dépenses par
nuitées
Français Etrangers
hébergements 16% 29%
restauration 13% 14%
loisirs 4% 8%
achats divers 31% 15%
autres dépenses 6% 17%
alimentation 30% 17%
7
-
horaire hebdomadaire fixé à 36
heures sur 4 ou 5 jours avec 2 jours de repos rémunérés
par trimestre
- horaire hebdomadaire fixé à plus de 35 heures sans pouvoir
excéder 42 heures. Le salarié bénéficie de jours de
repos ouvrés tenant compte du nombre d'heures effectuées
au-delà de 35, à raison de 7 heures pour une journée
- horaire fixé à 39 heures sur 5 jours et jours de repos
rémunérés à raison de 5 semaines
complémentaires par an
- soit semaine de 35 heures sur 4 ou 5 jours ou sur plusieurs semaines
consécutives, soit semaine de 39 heures et en compensation sur un nombre
de semaines identiques un horaire de 31 heures
- semaine de 35 heures sur une période de 3,6 ou 8 mois, puis
période de modulation pouvant varier jusqu'à 42 heures sur 5
semaines maximum et 28 heures minimum