CHAPITRE V
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FRONTIÈRES, MALADIES, ANIMAUX ET PRODUITS :
QUELS
CONTRÔLES ?
Pour la France, le développement des échanges agroalimentaires constitue un enjeu économique d'importance majeure. Notre pays est, en effet, le premier exportateur de bovins vivants de l'Union européenne et le premier importateur de viande ovine. L'intensité de ces échanges rend des contrôles très stricts nécessaires pour prévenir l'introduction de la fièvre aphteuse sur notre territoire. On sait, en effet, que cette maladie s'étend grâce aux échanges et prospère grâce à la fraude.
I. APERÇU DES ÉCHANGES EXTERIEURS D'ANIMAUX ET DE VIANDES
Les mouvements internationaux d'animaux et de viandes constituent aujourd'hui une part importante du commerce extérieur agroalimentaire, tant au niveau intracommunautaire qu'à l'échelle mondiale.
A. LES MOUVEMENTS À L'ÉCHELLE EUROPÉENNE
1. Les échanges intracommunautaires
L'essentiel du commerce extérieur de produits animaux des Etats membres est réalisé sur le marché intracommunautaire , en ce qui concerne tant les porcins que les bovins et les ovins.
Les échanges de produits porcins (porcelets, porcs charcutiers, viande) constituent le premier poste en volume (3 millions de tonnes équivalent carcasse). L'Allemagne achète ainsi la quasi totalité de sa viande de porc aux autres Etats de l'Union européenne.
Les échanges de bovins représentent, quant à eux, plus d'un quart de la production communautaire en volume, malgré leur diminution ces dernières années en raison de la crise de l'ESB. Ils portent principalement sur des produits de viande (1,285 million de tonnes équivalent carcasse sur un total de 1,750 million échangés).
Les flux d'ovins sont également significatifs. Le Royaume-Uni réalise à lui seul la moitié des exportations intracommunautaires de viande ovine . La France est, quant à elle, devant le Royaume-Uni et les Pays-Bas, le premier fournisseur d'animaux vivants, en même temps que le principal acheteur de cette viande.
2. Les échanges extérieurs de l'Union européenne
L'Union européenne exporte globalement plus de produits animaux qu'elle n'en importe .
Les exportations européennes de porcs à destination des pays tiers représentent la moitié des tonnages échangés sur le marché intérieur , soit 1,42 million de tonnes équivalent carcasse. Elles sont principalement tournées vers le Japon et la Russie, et se développent vers d'autres pays d'Asie, comme Singapour et la Chine . Les importations, très faibles, proviennent essentiellement d'Europe de l'Est. S'agissant des bovins , les ventes européennes de viande concernent principalement la Russie. L'Union européenne importe également de la viande bovine, dont plus de la moitié des pays du Mercosur. Largement déficitaire en produits ovins , l'Union européenne en importe 280.000 tonnes, dont 80 % en provenance de Nouvelle-Zélande. L'essentiel de ces importations concernent des viandes, même si 16.000 tonnes sont constituées d'animaux vivants venant des pays de l'Est.
L'ensemble de ces éléments est détaillé dans le tableau ci-après.
LES ÉCHANGES EUROPÉENS D'ANIMAUX
VIVANTS
ET DE VIANDES EN 2000
Production en millions de tonnes équivalent carcasses (tec) |
Echanges intracommunautaires |
Exportations extracommuautaires |
Importations extracommunautaires |
|
porcins |
17,7 |
3 |
1,42 |
0,06 |
bovins |
6,57 |
1,75 |
0,678 |
0,450 |
ovins |
1,15 |
* (1) |
Non significatif |
0,28 |
* (1) Chiffres disponibles (1999) : 3,3 millions de têtes échangées, 208.844 tec de viande échangées
Source : OFIVAL et Eurostat