2. L'Asie centrale et la Russie
En Asie centrale et en Russie, la chute des talibans et la prépondérance prise immédiatement après par les forces de l'Alliance du Nord dans la transition politique post-2001 ont été particulièrement bien perçues. Des bases en Ouzbékistan, au Kirghizistan et au Tadjikistan ont été mises à la disposition des Américains, des Allemands et des Français pour la conduite des opérations de « liberté immuable » et de la F.I.A.S.. Toutefois l'évolution politique à Kaboul, qui a conduit progressivement à réduire l'influence de l'Alliance du Nord au profit des Pachtounes est un facteur irritant. Les commentaires officiels russes sur la responsabilité de l'Afghanistan dans la tentative de déstabilisation en Ouzbékistan et la décision de ce dernier «d'inviter » les Etats-Unis à se retirer de la base de Karchi-Khanabad en attestent.
3. L'Iran
L'Iran a soutenu l'intervention internationale et américaine en Afghanistan, qui a eu le mérite de mettre fin à un régime taliban -sunnite fondamentaliste- qui représentait pour lui le mal absolu. Téhéran s'accommode donc, bon gré mal gré, d'une présence militaire américaine qu'il ne souhaite toutefois pas voir s'approcher trop près de sa frontière.
L'Iran dispose de nombreux relais en Afghanistan : non seulement la minorité chiite d'Afghanistan (20% de la population afghane), sur le sort de laquelle Téhéran reste très attentif, mais aussi les anciens animateurs de l'Alliance du Nord à laquelle l'Iran avait apporté son soutien dans sa lutte contre les talibans. Les relations entre les deux pays sont donc bonnes et se traduisent par un fort courant d'échanges commerciaux et la coopération de l'Iran est active. Les 900 000 réfugiés afghans en Iran représentent aussi, comme au Pakistan, un élément de poids. Côté iranien, la recrudescence depuis 2001 du trafic de drogue en provenance d'Afghanistan est une source d'inquiétude, d'autant que le contrôle des frontières est difficile.