PREMIÈRE PARTIE : INTERNET OUTIL D'INFORMATION ET DE FORMATION
Le développement des nouvelles technologies de l'information va transformer en profondeur le rapport entre les patients et les professionnels de la santé car ces derniers ne seront plus les seuls détenteurs de l'information.
Nous en avons un exemple avec les maladies rares. Les médecins conviennent aujourd'hui volontiers que dans bien des cas le patient a une meilleure connaissance qu'eux de la maladie qui les frappe grâce à l'information et aux échanges recueillis sur Internet. Ce n'est pas pour s'en plaindre mais pour se féliciter au contraire que le patient devienne un acteur dans l'élaboration du projet thérapeutique qui le concerne.
De fait, les sites médicaux sont ceux qui connaissent le plus fort développement au sein de la galaxie Internet.
Il est toutefois difficile à l'heure actuelle de faire la part entre les sites qui correspondent à un réel besoin et ceux qui ont peu d'avenir.
Nous pouvons distinguer trois grandes catégories de sites : ceux qui sont destinés à l'information :
- ceux qui ont pour vocation la formation et, dimension importante de la E-santé ;
- ceux qui constituent le véhicule indispensable à la mise en oeuvre du dossier médical informatisé prévu par l'article 2 du projet de loi n° 1675 relatif à l'assurance maladie.
CHAPITRE I :L'OUTIL D'INFORMATION ET DE FORMATION
L'apport d'Internet à la formation va devenir essentiel de deux manières : il apporte des outils utiles pour la formation initiale, primordiaux dans la formation continue et va, fait nouveau, permettre au patient d'apprendre des gestes simples qu'il pourra effectuer lui-même à l'occasion du traitement de maladies chroniques sous le contrôle d'un soignant.
SECTION 1 : LA FORMATION ET L'INFORMATION
Une fonction nouvelle et importante, dans un contexte de vieillissement de la population, va probablement voir le jour : la formation des patients . Cela existe déjà et, par exemple, de nombreux diabétiques pratiquent sur eux-mêmes les piqûres d'insuline mais se développera avec par exemple de la kinésithérapie pratiquée à domicile sous le contrôle d'un professionnel via une installation vidéo.
Toutefois, les nouvelles technologies de l'information ne se substitueront pas aux enseignements traditionnels. Il convient de se garder de tout mirage technologique et l'apport des nouvelles technologies de l'information (NTI) sera d'abord réservé aux professionnels.
A) Les professionnels
Les NTI permettront de mieux former les étudiants en fin d'étude médicale, lorsque ces derniers effectuent de la recherche ou s'initient à des techniques de pointe.
Cela est particulièrement vrai pour la chirurgie et plus généralement pour toutes les techniques impliquant un apprentissage. Les personnels soignants vont disposer de simulateurs de plus en plus perfectionnés reproduisant toutes les caractéristiques de l'être humain, y compris la consistance des tissus.
Les étudiants, en s'inspirant de la formation aéronautique, intègreront dans leurs études l'usage des simulateurs et pourront ainsi accumuler une expérience avant même d'avoir toucher un malade.
Ces nouvelles technologies de l'information faciliteront considérablement les actions de formation continue en évitant aux acteurs du système de santé des déplacements longs et coûteux.
Il est clair qu'en complément des structures déjà existantes, les nouvelles technologies de l'information constitueront un outil précieux de formation, en permettant l'acquisition de connaissances difficilement accessibles par les moyens traditionnels ou nécessitant un temps d'apprentissage prohibitif.
B) Les patients
L'exemple le plus saisissant concerne les maladies rares.
Par le recours à la documentation disponible sur Internet les patients connaissent plus de données sur la maladie qui les frappe que le médecin qui se trouve en face d'eux. Cela est aisément explicable car un médecin peut ne rencontrer qu'une fois dans sa carrière l'une des milliers de maladies rares qui ne lui ont en outre pas, ou peu, été enseignées.
Dans ce domaine les associations de patients qui se sont structurées en réseaux, et le recours au partage d'expériences qu'ils autorisent, permettent aux patients d'apporter aux médecins de véritables connaissances. Nous nous situons dans une perspective de formation des patients par Internet et d'un échange qui enrichit également les connaissances du médecin.
Au-delà des maladies rares, il est probable que pour les maladies chroniques les patients qui le souhaitent pourront, avec le recours à Internet, s'auto administrer une partie de leurs soins sous le contrôle d'une personne qualifiée via un système de visioconférence. Nous pouvons imaginer que le traitement de l'arthrose par les kinésithérapeutes s'effectuera au domicile des patients par visioconférence. L'accroissement des pathologies liées au vieillissement et le contingentement de l'offre de soins inciteront à une telle évolution.
D'autre part le recours à Internet permet également de guider un patient inquiet sur la conduite à tenir. Nous avons pu le constater par exemple avec l'épidémie de Sras de l'année dernière où les personnes qui s'étaient rendues dans les pays concernés pouvaient se renseigner commodément à partir des sites officiels sur les symptômes de la maladie et la conduite à tenir si ces derniers se manifestaient.