II. DES SUPPRESSIONS DE POSTES NOMBREUSES MAIS N'ALTÉRANT PAS LA CAPACITÉ DE PRODUCTION
Vos rapporteurs ont souhaité porter une attention particulièrement soutenue à l'objectif de réduction des coûts et aux modules qui doivent y concourir. En effet, cet objectif est avancé pour justifier les suppressions d'emplois, point sur lequel votre commission entend exercer une vigilance particulière.
1. Le volume des suppressions d'emplois proposées
Vos rapporteurs ont pris note de l'intention affichée par la direction d'éviter tout licenciement sec. En effet, les suppressions doivent se faire par non-remplacement des départs et par recours à des programmes de départs volontaires.
La seconde caractéristique de ces suppressions d'emplois est qu'elles concernent en partie des personnes ne travaillant pas pour Airbus, mais pour ses sous-traitants dont les employés travaillent sur les sites d'Airbus. On peut donc distinguer entre 5.000 emplois supprimés au sein d'Airbus et 5.000 touchant, d'une part, l'emploi intérimaire et, d'autre part, les effectifs des sous-traitants affectés à des sites Airbus 48 ( * ) .
La répartition des suppressions de postes par pays est présentée dans le tableau ci-dessous :
Répartition par pays des suppressions d'emplois prévues chez Airbus
Allemagne |
3 700 |
France (hors siège central d'Airbus) |
3 200 |
Royaume-Uni |
1 600 |
Siège central d'Airbus (Toulouse) 49 ( * ) |
1 100 |
Espagne |
400 |
Total |
10 000 |
Source : EADS.
Rapportée aux 56.966 salariés d'Airbus, la disparition de 5.000 emplois permanents correspond donc à une réduction de 8,7 %. Ce chiffre montre l'ampleur de l'effort prévu par ce plan. Vos rapporteurs sont bien conscients de cette réalité et ils en mesurent toutes les implications humaines. Ils souhaitent par ailleurs souligner que ces suppressions d'emplois doivent être mises en regard avec le fait que, dans le même temps, le groupe EADS au travers de ses autres divisions, et en particulier ses divisions Astrium et Eurocopter, continue d'embaucher . Mais, plus frappant encore est le fait que la division Airbus elle-même poursuit ses recrutements, dans les fonctions de production.
Vos rapporteurs estiment qu'il y a là la réponse aux interrogations de certains analystes qui se demandaient comment Airbus pourrait produire plus d'avions avec moins de salariés : en réalité , dans les années qui viennent, Airbus augmentera ses effectifs dans le domaine de la production tout en les réduisant de 24 % dans les fonctions administratives et de support .
Le propos de vos rapporteurs n'est aucunement de minimiser l'ampleur du plan de restructuration et ses conséquences pour les salariés, en particulier intérimaires, qui en subissent l'impact. Ils souhaitent que les syndicats représentant le personnel, qu'ils ont auditionnés et dont ils ont entendu les revendications, soient informés au mieux et associés, dans toute la mesure du possible, à la mise en oeuvre du plan Power 8.
* 48 On peut observer que cette association de salariés Airbus et de salariés travaillant sur des sites Airbus sans être employés par cette entreprise rend plus difficile la mise en perspective des proportions exactes de la restructuration.
* 49 Le total des suppressions en France est donc de 4.300 emplois si l'on ajoute les salariés d'Airbus France et ceux du siège central d'Airbus ( Central Entity ). La direction d'Airbus distingue en effet entre les branches nationales de l'entreprise et ce siège central, qui est commun à toutes les branches et se trouve localisé à Toulouse.