3. Le principe d'égalité entre les femmes et les hommes
Dans son chapitre I, consacré au Mouvement olympique et à son action, la Charte olympique assigne pour mission et pour rôle au CIO, au point 7, « d'encourager et soutenir la promotion des femmes dans le sport » dans le but de « mettre en oeuvre le principe de l'égalité entre hommes et femmes » .
Or, l'égalité entre les hommes et les femmes est loin d'être atteinte dans l'organisation des Jeux olympiques que l'on s'attache au nombre des épreuves masculines et féminines, qui conditionne le nombre des médailles, au nombre des athlètes de l'un et l'autre sexe qui y participent, ou encore à la composition des comités d'organisation des Jeux.
La quasi-totalité des disciplines sportives olympiques comportent aujourd'hui des épreuves masculines et des épreuves féminines. Faisaient encore exception, jusqu'à une date récente, la lutte et la boxe, ce dernier verrou devant toutefois sauter aux Jeux de Londres.
De fortes disparités peuvent, en revanche, subsister dans le nombre d'épreuves . Ainsi, en canoë-kayak, les hommes bénéficient de 11 épreuves contre 5 pour les femmes ; les épreuves masculines sont également plus nombreuses que les épreuves féminines en tir (9 contre 6), en voile (6 contre 4), en athlétisme (24 contre 23) et bien sûr en boxe (10 contre 3) et en lutte (14 contre 4). Faible contrepartie, la natation synchronisée et la gymnastique rythmique ne comporteront à Londres que des épreuves féminines.
Cette inégalité dans le nombre des épreuves se répercute sur le nombre de médailles . C'est ainsi qu'aux Jeux de Pékin en 2008, les femmes n'ont reçu, au total dans chaque métal, que 127 médailles contre 165 pour les hommes.
Aux Jeux de Londres, cet écart se réduira : 162 médailles pour les hommes et 132 pour les femmes, sans compter les 8 médailles susceptibles d'échoir aux uns ou aux autres dans le cadre des 8 épreuves mixtes (équitation, tennis, badminton).
Les épreuves féminines ne bénéficient pas du même traitement que les épreuves masculines, de la part des médias comme de celle des autorités olympiques. La disparité de traitement dont fait l'objet la marathonienne par rapport à son homologue masculin est, à cet égard, bien révélatrice.
On sait que l'épreuve du Marathon occupe une place privilégiée au sein de l'Olympisme. A ce titre, la remise des médailles de cette épreuve prend place juste avant la cérémonie de clôture et le vainqueur du marathon est le seul à recevoir sa médaille d'or des mains du président du CIO. Rien ne justifie que la marathonienne ne bénéficie pas du même traitement.
Aussi la délégation apporte-t-elle un soutien sans réserve à la proposition tendant à ce que ce soit également le président du CIO qui remette la médaille d'or à la marathonienne, manifestant, par ce geste d'une forte portée symbolique, l'attachement du Mouvement olympique à l'égalité entre les femmes et les hommes .
Ce geste permettrait en outre de rendre hommage à l'athlète grecque Stamata Revithi qui, s'étant vu refuser le droit, parce qu'elle était une femme, de participer à l'épreuve du marathon lors des Jeux de 1896, parcourut en solitaire les 40 kilomètres de la course en approximativement 5 heures et demie, une performance tout à fait honorable...