IV. LES DÉCISIONS A PRENDRE

A. POUR LA COMPOSANTE OCÉANIQUE

1. Les SNLE

La date de retrait du service actif du SNLE « Le Triomphant » est prévue au début des années 2030. Le bâtiment aura alors environ trente-cinq ans, puisqu'il a été lancé en 1994 et admis au service actif en 1997.

Pour remplacer ce bâtiment, il est donc nécessaire de démarrer la construction du premier SNLE de troisième génération vers 2020. Pour mémoire, la construction du « Triomphant » a commencé en 1986.

Les études préalables de R & T nécessaires à la conception initiale d'un tel sous-marin, sont d'ores et déjà lancées. Elles visent à identifier les technologies et les architectures et permettront vers 2014-2015 de définir les principaux choix architecturaux qui répondront aux menaces sur la période 2030-2070. La maturation des technologies retenues devra ensuite monter en puissance.

Ces études de R & T permettent de maintenir la BITD nécessaire à la conception des SNLE de troisième génération, alors que les études de conception des SNA Barracuda sont pratiquement achevées, ce programme étant entré en phase de production avec la construction des trois premiers bâtiments.

La coopération dans le domaine des SNLE était un des deux thèmes relatifs à la dissuasion identifiés dans le traité franco-britannique de novembre 2010. Les calendriers relativement similaires des programmes de renouvellement des SNLE en service invitaient à étudier les économies possibles en rapprochant les spécifications et en mutualisant les achats et les développements, au moins au niveau des équipements.

Il n'a toutefois pas été possible d'identifier, pour l'instant, des thèmes majeurs de coopération susceptibles de générer des économies substantielles sur ces deux programmes.

2. Les réacteurs de propulsion navale

Le réacteur de propulsion nucléaire des SNLE de troisième génération sera dérivé des réacteurs des SNLE de deuxième génération et des SNA Barracuda. Un certain nombre d'études et d'essais sont néanmoins nécessaires pour adapter le réacteur aux SNLE de troisième génération qui pourrait présenter des différences en matière de réfrigération et d'échanges thermiques.

Dans ce domaine les études de développement seront nécessaires pour maintenir les compétences d'AREVA TA, concepteur des chaufferies nucléaires de propulsion.

3. Les missiles balistiques

Le missile balistique M 51.1, aujourd'hui équipé de têtes nucléaires 75 (TN75) puis bientôt de têtes nucléaires océaniques (TNO), devra être rénové à mi-vie (RMV) au début des années 2020.

Cette rénovation portera sur le troisième étage de façon à lui permettre d'emporter plus de masse et lui donner plus de souplesse d'emploi. Ces travaux seront particulièrement complexes et sont indispensables pour ne pas risquer d'hypothéquer à terme les capacités de la France face à l'évolution des défenses adverses et des menaces.

Il est nécessaire d'analyser les caractéristiques de missiles futurs qui seront embarqués sur les SNLE de troisième génération, car elles influenceront directement sur leur architecture.

Pour illustrer ces propos, on peut rappeler que les dimensions principales du missile M 51 (M 5 à l'époque) ont été arrêtées en 1984 quand l'architecture du SNLE de deuxième génération a été figée. Les options possibles pour les missiles des années 2050-2060 devront donc être étudiées avant de figer l'architecture du SNLE de troisième génération vers 2015.

Dans ce domaine, l'enjeu du maintien des compétences des sociétés ASTRIUM ST, HERAKLES et SAFRAN (architecture missile, propulsion et centrales inertielles) est majeur.

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