III. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE CE MODÈLE ÉNERGÉTIQUE

A. ATOUT ÉCONOMIQUE ET INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE

Le modèle énergétique québécois présente des avantages considérables. Il s'agit d'un modèle unique.

L'entreprise Hydro-Québec gère, en situation de monopole, les grands barrages et la distribution d'électricité. L'énergie hydraulique permet de stocker l'électricité et de gérer très finement le commerce de l'énergie avec les États-Unis et les autres provinces canadiennes, tout en garantissant des prix très bas au consommateur québécois. En effet, en termes de pouvoir d'achat pour le consommateur, le Québec est en pointe sur le continent nord-américain.

Source : Hydro-Québec, comparaison des prix de l'électricité au 1 er avril 2012

L'atout économique est donc indéniable. Par ailleurs, ce modèle énergétique garantit une indépendance totale à la province pour sa production et sa consommation d'électricité. C'est un avantage d'autant plus significatif que le Québec a traditionnellement et historiquement toujours eu une position à part au sein de l'État fédéral canadien.

B. UN EFFET DÉSINCITATIF POUR LES ÉCONOMIES D'ÉNERGIE

Le revers de cette médaille est l'effet fortement désincitatif en matière d'économies d'énergie. Les filiales des entreprises françaises établies sur place (EDF énergies nouvelles, Dalkia, Cofely, Alstom) ont indiqué à votre délégation qu'il était difficile de mener des projets d'efficacité énergétique au Québec du fait de l'effondrement des prix de l'énergie. Il est difficile d'être économe quand l'énergie est abondante et peu coûteuse. L'eau est par exemple gratuite à Montréal. La préoccupation environnementale dans ce domaine est donc assez récente.

Le premier « plan d'ensemble d'économies d'énergie » a été mis en place début 2009 par l'Agence d'efficacité énergétique du Québec. La réalisation de ce plan doit coûter 891 millions de dollars en trois ans et doit permettre au Québec d'économiser 25 655 térajoules, soit 17 % de l'objectif de la Stratégie énergétique du Québec d'ici 2015.

Le mix énergétique québécois est donc un modèle intéressant et enviable, mais qui est difficilement transposable ailleurs dans le monde. En France, il n'existe plus beaucoup de marges de manoeuvre en termes d'aménagements de barrages sur les cours d'eau.

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