ANNEXE 2 - LISTE ET COMPTES RENDUS DES DÉPLACEMENTS
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DÉPLACEMENT AU SIÈGE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS (Roland-Garros)
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MERCREDI 4 DÉCEMBRE 2013
LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES À ROLAND-GARROS
M. Gilbert Ysern , directeur de Roland-Garros et directeur général de la FFT
M. Alain Riou , directeur général adjoint de la FFT
COMPTE RENDU DES ENTRETIENS
EFFECTUÉS
À ROLAND-GARROS
Réunion avec MM. Gilbert Ysern, directeur de Roland-Garros et directeur général de la fédération française de tennis (FFT) et Alain Riou, directeur général adjoint de la FFT
Le chiffre d'affaires total du tennis français en 2012 était de 2,2 milliards d'euros, pour une valeur ajoutée de 1 milliard d'euros.
Les internationaux de Roland-Garros ont généré à eux seuls 289 millions d'euros de valeur ajoutée dont 277 millions bénéficient à l'agglomération parisienne.
Le tennis français emploie 27 800 personnes dont 18 130 à temps plein. Parmi ces derniers, 48 % sont issus des clubs amateurs affiliés aux structures fédérales. Ce nombre important d'employés est spécifique au tennis, nombre de sports ayant un chiffre d'affaires équivalent mais un nombre d'employés à plein temps plus faible.
Le tournoi de Roland-Garros emploie à lui seul 4 700 personnes chaque année dont 680 à plein temps.
La contribution nette du tennis français au financement public s'élevait à 144 millions d'euros pour l'année 2012 (237,2 millions d'euros d'impôts et taxes payés pour 92,9 millions d'euros de subventions reçues de la part des pouvoirs publics.) Le tournoi de Roland-Garros à lui seul est à l'origine de 54 millions d'euros d'impôts et taxes récoltés par l'État.
Cet impact économique et social global du tennis français est fortement dépendant du tournoi de Roland-Garros dont la pérennité est menacée par un contexte concurrentiel croissant. Afin de pallier les risques de délocalisation à long terme, une modernisation des infrastructures est préconisée.
Cette modernisation est en effet essentielle pour garantir l'avenir du tournoi et éviter sa disparition dans les décennies à venir. Les autres tournois majeurs ne cessent d'investir dans les infrastructures et prennent de l'avance pour l'accueil du public et des joueurs. Les internationaux de France sont ainsi le dernier tournoi majeur à ne posséder aucun court couvert permettant pourtant d'assurer la continuité du spectacle même en cas de pluie.
Roland-Garros a par ailleurs un important besoin d'espace afin de pouvoir accueillir les 460 000 spectateurs annuels. Ce projet de modernisation ne pourra se réaliser s'il ne s'inscrit pas en harmonie avec le quartier. D'où la volonté de la FFT de renforcer le caractère de « stade urbain » de Roland-Garros et de réaliser l'extension sur les serres d'Auteuil tout en respectant le patrimoine architectural des lieux.
Les enjeux liés à la préservation du tournoi sont d'autant plus importants que les externalités de sa suppression seraient négatives. D'une part, la disparition de l'apport économique essentiel à l'ensemble du tennis français et à l'agglomération parisienne. D'autre part, celle de la contribution du tournoi au rayonnement de Paris et de la France dans le monde.
Il a été estimé que les travaux généreront 184 millions d'euros de valeur ajoutée en France. Parmi ceux-ci, 96 millions le seront en rémunération de salariés par une mobilisation moyenne de 900 emplois par an. 8,5 millions d'euros de TVA devraient être collectés par l'État.
Il existe un fort potentiel en matière d'emplois et notamment dans l'enseignement de la pratique tennistique. Une centaine d'emplois pourrait ainsi être créée mais dans les conditions actuelles, les directeurs de club ne sont pas incités à faire ce choix.
Il y a d'importants besoins en infrastructures couvertes et nous devons aussi accentuer nos efforts sur la terre battue. Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) participe au financement de ces projets mais les aides publiques restent faibles, le tennis souffrant d'une image de « sport bourgeois » ne nécessitant pas un appui public important. Nous devons avoir aussi des gymnases de plus de 10 000 places pour accueillir les manches de coupe Davis. Parmi nos concurrents directs, nous sommes le pays le moins bien doté en palais omnisports de grande taille.
Il est nécessaire d'augmenter le nombre de licenciés car, aujourd'hui, seul un pratiquant sur quatre est licencié de la fédération.
La tendance n'est pas à la création de nouveaux tournois, du fait notamment de la concurrence croissante au niveau mondial et de l'émergence de nouveaux pays souhaitant organiser des compétitions. L'objectif est donc plus la préservation des tournois existant.
S'agissant de Roland-Garros, le terrain et les infrastructures sont la propriété de la ville de Paris et une convention de 50 ans, signée avec la municipalité, autorise l'exploitation des infrastructures en échange d'une redevance annuelle, assise sur le chiffre d'affaires, qui oscille entre 6 et 7 millions d'euros.
La FFT autofinance les infrastructures, leur entretien et leur rénovation.
La modernisation du site sera financée à 50 % par les fonds propres de la fédération et la subvention de la mairie, le reste du projet étant financé par l'emprunt. La subvention de la mairie de Paris pour le financement du projet de modernisation sera de 20 millions d'euros sur un budget total de 340 millions d'euros. La mairie de Paris garantit par ailleurs à hauteur de 50 % l'emprunt de la FFT. L'État n'apportera aucune aide financière au projet, ce que regrette la FFT.
Les autres collectivités territoriales ont été assez peu sollicitées sur le plan financier, mais leur soutien est espéré pour pouvoir mener à bien le projet d'extension du site sur une partie des serres d'Auteuil.
Étant donné le besoin d'espace, certains préconisaient une délocalisation qui ne semble pas souhaitable dans la mesure où elle serait une atteinte à l'essence même du tournoi, dont l'un des atouts majeurs est sa situation intra urbaine et sa proximité avec des lieux aussi emblématiques que la tour Eiffel. Une telle délocalisation signerait l'arrêt de mort des Internationaux de France.