C. UNE TUTELLE DÉFICIENTE
L'État a sa part de responsabilité dans cet échec. Il a, en particulier, mal assuré son rôle de tutelle du musée national du sport jusque dans des années récentes.
Ainsi, même après la transformation du MNS en EPA, en 2006, le ministère chargé des sports continuait d'assurer cette tutelle, en s'appuyant sur deux de ses directions (la direction des sports et la direction des ressources humaines), selon un partage des rôles pas toujours très clair, ce qu'a bien fait ressortir la Cour des comptes.
Cette complexité ainsi que, peut-être, un relatif désintérêt du ministère, expliquent le caractère tardif de la signature du contrat de performance de l'établissement public . Celui-ci n'est intervenu qu'en 2010, quatre ans après son changement de statut. Calibré pour une localisation parisienne, il était presque caduc dès l'origine , la décision du déménagement pour Nice étant quasiment concomitante ( cf. infra ).
D. UNE EXISTENCE EN QUESTION
Au bout du compte, les premières décennies du musée national du sport ont abouti à un constat d'échec :
- en termes de fréquentation et de capacité à procurer des recettes propres ;
- en termes de visibilité dans le paysage culturel parisien ;
- en termes de capacité à mettre en valeur des collections pourtant riches et patiemment constituées depuis cinquante ans ;
- et en termes de notoriété auprès des milieux académiques et de recherche en matière sportive.
Le représentant du personnel du MNS a bien décrit, au cours de son entretien avec votre rapporteur spécial, à quel point l'équipe du musée était consciente de cet échec, souvent mal vécu en interne.
Dans ces conditions, c'est l'existence même de l'établissement public qu'il était logique de remettre en cause .
Pourtant, l'État a finalement choisi de donner une nouvelle chance à l'établissement à travers un nouveau déménagement, en province cette fois, dans le nouveau stade de football de Nice, qui vient tout juste d'être mis en service.