ANNEXES

I. Biographies des intervenants

NB : à partir de cette page (qu'il faudra supprimer), insérer le pdf suivant qui a sa propre numérotation :

INTERVENANTS

II. Entretien avec Cécile Goldet, médecin et sénatrice de Paris de 1979 à 1986, le jeudi 7 mai 2015.

Les citations ci-dessous ont été dictées par Cécile Goldet au secrétariat de la Délégation aux droits des femmes du Sénat, le 7 mai 2015.

Quand j'ai voulu entrer au conseil municipal de Fleury-en-Bière, en 1959, je suis allée voir le maire pour lui faire part de mon souhait. Après m'avoir fait attendre plusieurs semaines en me disant : « On verra ! », il m'a opposé les arguments suivants : « On n'a jamais vu une femme au conseil municipal, ce n'est pas la place d'une femme. Je serais ridicule. Tout le monde se moquera de moi ! ».

Il voyait son statut d'homme : ce n'était pas mon rôle qu'il voyait, mais le sien.

Puis des femmes sont entrées dans les conseils municipaux.

Le même maire s'est mis à faire la tournée des communes en s'exclamant : « Il n'y a pas de femmes chez vous ? »

Mon ridicule était devenu une gloire...

***

Quand je constate actuellement le pouvoir, certes encore relatif, mais non nul, des femmes, je regrette d'être venue trop tôt. Être une fille, pour quelqu'un qui est né en 1914, c'était une imperfection... Si au lieu d'avoir 101 ans, j'en avais 40 ou 50, j'aurais aujourd'hui des possibilités d'action qui m'ont fait défaut.

***

Quand un homme est candidat à une élection, on discute pour savoir s'il a des chances d'être élu. Pour une femme, on s'interrogera sur ses capacités.

Si on propose l'investiture à un homme, il dira : « Mais comment donc ! ». Une femme objectera : « Je ne sais pas si j'en suis capable ».

Nous nous dévalorisons nous-mêmes.

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J'ai voté pour la première fois à 30 ans. C'était un soulagement ! Dans notre famille, nous étions cinq femmes : ma grand-mère, ma mère, mes deux soeurs et moi. Les jours d'élection, nous avions toutes notre opinion, mais personne à la maison n'avait le droit de vote. C'était une frustration épouvantable.

J'ai participé activement à la campagne de 1936 pour aboutir à ne pas voter, avec une rage sans nom...

J'étais un animal très politisé, et la fréquentation des hôpitaux de l'époque ne risquait pas de calmer les choses !

Aujourd'hui, quand j'entends des gens qui disent : « Voter, pour quoi faire ? », j'ai envie de leur rentrer dedans ! Je n'admettrais pas qu'un de mes neuf petits-enfants ne vote pas. C'est un acte citoyen de base absolument essentiel.

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