B. L'OBSERVATION (SATELLITES, AVIONS, DRONES, NAVIRES)

Pour recueillir le renseignement d'origine image, la DRM s'appuie sur ses moyens propres, ceux des capteurs aériens des armées et ceux de ses alliées.

1. Les satellites d'observation
a) Les moyens actuels

Elle exerce par délégation du CEMA le contrôle opérationnel des deux satellites Hélios 2 *** le seul système militaire d'observation spatiale optique en opération en Europe, et de la constellation Pléiades (haute résolution et images couleurs) 50 ( * ) .

Elle bénéficie également d'un droit de tirage sur les satellites radars allemands (Sar Lupe) 51 ( * ) et italiens (Cosmos SkyMed 52 ( * ) ) via le segment sol d'observation PHAROS 53 ( * ) . En contrepartie des droits de programmation qu'elle a négociés sur les satellites italiens et allemands, la France a concédé des possibilités analogues pour ces deux pays sur les satellites Hélios 2.

b) Les moyens futurs

Les programmes d'investissement en cours vont permettre d'avoir accès à un flux d'images considérablement multiplié ***.

• Il s'agit du programme MUSIS 54 ( * ) qui a pour objectif la réalisation du futur système européen d'observation spatiale militaire, intégrant des capacités optique et radar. Ce système devrait remplacer, à terme l'ensemble des composantes *** opérationnelles susmentionnées. Il améliorera les performances actuelles par une meilleure résolution ***. En l'absence d'accord de coopération finalisé, et afin d'éviter tout risque de rupture capacitaire, en 2010, la France a lancé la réalisation d'un segment sol minimum ouvert à la coopération, et une partie de la composante optique (2 satellites CSO 1 et 2 sur 3) 55 ( * ) pour un coût économique de 1,4 milliard d'euros (2012) auquel s'ajoute un coût de maintien en condition opérationnelle de 0,4 milliard sur 12 ans.

Le conseil des ministres franco-allemand de Berlin le 31 mars 2015 a décidé de mettre en place une coopération entre le futur système allemand d'observation radar par satellite SARah 56 ( * ) et le système spatial optique en cours de réalisation sous responsabilité française. L'accord comprend, pour la France, l'acquisition d'un segment sol du système SARah, et pour l'Allemagne, l'acquisition d'un segment sol du système optique ; ces segments permettront l'échange d'images. Il prévoit également le financement par l'Allemagne, aux deux tiers (210 millions d'euros) du troisième satellite optique dont la programmation sera mise en service interviendra en 2021 après celle de CSO1 et CSO2 en 2018 et 2019 respectivement.

Cette relance de la coopération franco-allemande est satisfaisante.

• Mais aussi des satellites européens COPERNICUS et SENTINEL , qui offriront des taux de revisite très intéressants pour les opérations.

Alors qu'aujourd'hui, la programmation vise à répondre à une question précise, demain c'est un stock d'images qui permettra de répondre sans délai à la question grâce à des archives directement accessibles.

Pour la génération suivante, au regard des coûts croissants des programmes de satellites d'observation et des avancées technologiques en terme de miniaturisation, il faut se reposer la question des nanosatellites, déployables en essaims qui permettront de garantir la résilience nécessaire et d'assurer une forte répétitivité qui amplifierait la qualité du renseignement recueilli.

2. Les aéronefs
a) Les avions de surveillance et de reconnaissance

La location de *** avions légers de surveillance et de reconnaissance apportent une plus-value en opérations, grâce à leur faible empreinte au sol et à leur adaptabilité en termes de capteurs ***.

La DPR prend acte de l'acquisition prochaine de *** ALSR mais souhaite que cet effort soit prolongé.

b) Les capteurs embarqués sur des aéronefs de combat et de patrouille maritime

Les armées disposent de capteurs aériens : les Rafale de l'armée de l'air et de la marine sont équipés de pod reco NG qui fournissent des photographies avec un excellent niveau de résolution.

En outre, les Atlantique2 de la marine sont fréquemment employés par la DRM en dépit de leur faible disponibilité.

c) Les capteurs embarqués sur les drones

La DRM oriente également les systèmes de drones Reaper et Harfang déployés au Sahel par l'armée de l'air. Les drones MALE constituent des moyens aériens projetables, capables d'assurer des missions de renseignement, de surveillance, de reconnaissance et de désignation d'objectifs opérants, grâce à leur endurance, sur de larges zones, à grandes distances et sur de longues durées (de l'ordre de 24 heures). Ils apportent par leur durée de vol et leur discrétion, une permanence dans la surveillance et une aide décisive dans le cycle du ciblage.

Un second système Reaper a été commandé en juillet 2015 pour une livraison en 2016 et la commande d'un troisième système (le premier au standard Block 5) est prévue d'ici la fin de l'année 2015. La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit la livraison de quatre systèmes complets, comprenant chacun trois vecteurs sur la durée de la programmation.

Le système actuellement en dotation *** sert de manière intensive dans le cadre de l'opération Barkhane.

Les retours d'expériences doivent pouvoir alimenter la préparation du futur et permettre d'orienter les spécifications du futur drone MALE européen à l'horizon 2020 -2025 57 ( * ) . Pour être au meilleur niveau, ces systèmes devront pouvoir intégrer de la vidéo, des moyens d'écoutes des communications et de l'armement.

d) Le traitement automatisé des images

L'exploitation de l'ensemble de ces images est réalisée par le centre de formation interarmées à l'interception d'images (CF3I) implanté à Creil qui est le référent ROIM de la Défense. L'ensemble des images satellitaires, aériennes et prises au sol recueillies par les armées y est stocké. Elles seront prochainement consultables à distance. L'une des principales difficultés aujourd'hui est l'accroissement du flux des images ***.


* 50 ***

* 51 ***

* 52 ***

* 53 ***

* 54 ***

* 55 Leur déploiement a été reporté à 2017 et 2018, échéance compatible avec la durée de vie prévisible d' Hélios2 .

* 56 Dont la mise en service opérationnelle complète est prévue à l'horizon 2020

* 57 La signature, le 18 mai 2015, d'une lettre d'intention entre l'Allemagne, l'Italie et la France, rejointes par l'Espagne, constitue un nouveau jalon dans cet effort de recherche. Il est prévu qu'une étude d'une durée de deux ans détermine les prérequis opérationnels puis élabore un prototype répondant à une expression de besoin commun en termes de performance, de calendrier et de coût.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page